vendredi 30 août 2013

Gregory « Cool » Porter

Entre jazz et soul, entre musique d'église et musique de club, voici le plus récent talent authentique, venu des USA : Gregory Porter. Sa carrure et sa vivacité le désignèrent pour jouer au football américain. Mais sa vocation était ailleurs ; il la tient sans doute de sa mère, pasteur, et de ses fidèles, qui louent Jesus en chantant, à la façon d'un chœur au rythme impeccable. Dans Be good, il est question d'un lion en cage et d'une femme, qui tourne en dansant autour de la cage où il se tient. Elle se méfie des hommes, aussi dangereux que les lions. Elle se méfie de l'amour, sans doute. Peut-elle être bienveillante avec les lions ?
Belle vidéo !
Note : la chemise très ouvragée, d'un rose d'attendrissement, relève du plus pur kitsch des années soixante-dix.



Et encore 1960 What ?  Il est question d'une certaine année de la décennie 1960, et d'un homme qui fut tué au Lorraine motel, à Memphis, Tennessee. L'homme se nommait Martin Luther King. Son rêve est devenu fameux.
On sera sensible à la belle montée des cuivres, au début, et à la tonalité très Miles Davis par instant.

▶ Gregory Porter - 1960 What? - Official Music Video (Jazz, Soul Music) - YouTube

On entendra, si on le veut, Piano tristeEvans for everLa nuit 8La nuit 7La nuit 6La nuit 5La nuit 4 et toutes les nuits de la rubrique A man and his music, car on y retrouve Ava Gardner et Franck « The Voice » Sinatra

jeudi 22 août 2013

Lubie

Montaigne, lancé sur les chemins, se préoccupait de trouver toujours du neuf, laissant derrière lui ce qu'il avait trop vu. Mais peut-on connaître ce que l'on cherche, quand on sait ce que l'on fuit ? Quant à moi, je n'aime rien tant qu'imaginer ce que je suis presque certain de trouver ailleurs, et je ressens comme une heureuse surprise le simple fait d'éprouver ce que j'avais pressenti.
Cela dit, il se fait une lente érosion des formes de la vieille Europe. On dirait que son passé, lointain ou proche, l'encombre. Ainsi Budapest, qui, au train où y vont les choses, ne se ressemblera tantôt plus.

Elle était belle et souple, et venait de Nubie,
La tenant dans ses bras, il serrait sa lubie. 
Un matin, cependant, revint sa danubienne ;
Il se fit aimer d'elle, et garda sa nubienne.

















Ci-dessus, le pont dit des Chaînes, (Széchenyil Lánchid), Budapest. 

Je souhaite vivement à cette ville admirable de se ressaisir, et de trouver sa place dans la vieille Europe. Je vois peser sur elle deux menaces : le nationalisme agressif et l'américanisation accélérée de son mode de vie. En outre, il n'est pas anodin qu'elle soit devenue la capitale de la pornographie et de la prostitution. Les très belles hongroises ne sauraient se satisfaire d'être l'objet d'un marketing sexuel, à la fois vil et « ultralibéral ».
L'Europe possède une réserve culturelle, qu'elle s'acharne, actuellement, non pas à épuiser, mais à enfouir. 

dimanche 4 août 2013

C'est mieux à deux



Françoise Hardy dit elle-même qu'elle réalisa un souhait ancien, un « fantasme » précise-t-elle, en enregistrant cette chanson avec Julio Iglesias. Ainsi adoubé par la grande Hardy, Iglesias, snobé par le public habituel de la chanteuse et par les critiques « sérieux », gagna d'un seul coup plusieurs rangs de réputation. Henri Salvador ne s'y trompait pas, qui favorisa la constitution de ce duo. Julio a démontré depuis longtemps qu'il n'est pas qu'un roucouleur, un représentant en sucreries. Au reste, c'est un périlleux exercice que celui de roucouler sans être grotesque.

À la demande générale de Nuageneuf (voir son message), c'est avec plaisir et ravissement que nous vous offrons ce superbe moment « latino-crooner »



Et, puisque la nuit n'en finit plus, je dédie aux mains qui se croisent et aux corps qui se frôlent, cet autre enchantement :



On consultera, pour Iglesias : Julio l'américainLa querelle du tangoVue de dosOn prend la routeLe bout de la route
Et pour Françoise H. : Une sorte de grâceComme un adieu dans une langue oubliée, lady Dali et l'HardyMélancouler avant de sombrer
Relativement à Diana Krall et à quelques belles femmes du jazz, on aimera Lady D. and other Piano triste(A)vœux 3