mardi 24 décembre 2013

Un « Grello » qui tintinnabule, une tartine qui dégouline, Bardot et ses « frères »


Voilà, c'est Noël ! Vous recevrez des cadeaux, vous serez bien, je l'espère, je vous le souhaite, au milieu des vôtres, de ceux qui comptent à vos yeux. Je vous offre, pour ma part, deux choses du temps d'avant (sinon de l'Avent), deux pépites.
Les paroles de cette délicieuse chanson, Il fait beau, si française, si adorablement démodée, sont de Jacques Grello, que les plus jeunes d'entre vous n'ont pu connaître. Les autre se souviennent sans doute de ce petit homme au regard de hibou, d'éberlué malicieux, de sa tête ronde et de ses lunettes rondes aussi. Il avait de l'esprit, c'est assez dire qu'il est démodé, il commentait l'actualité politique, comme ses comparses chansonniers, avec plus de courage et moins d'inutile et bruyante agressivité que la plupart des « comiques » de télévision. Grello dénonçait moins qu'ils n'ironisait, il donnait l'impression de se placer à hauteur du ridicule de ses cibles, et non pas de leur cracher dessus, depuis une position élevée.



Voici encore, La Confiture, chanson dégoulinante de Roger Carineau, qui permettait aux Frères Jacques de donner toute la mesure de leur art si singulier. Je suis allé à leur récital parisien, qui mettait fin à leur longue tournée d'adieu (1981 ou 1982 ?). Je les avait vus sur scène, enfant, au théâtre Le Daunou, je crois. J'en avais été ébloui.



Pierre nous signale cette merveille, à côté de laquelle, sans sa bienveillance, nous allions passer sans la voir ! Que le beau gosse soit vivement remercié, et que les dieux lui garantissent à vie tous les dons, qu'ils lui apportèrent à sa naissance !
Bardot ! Bardot ! Bardot ! Les Frères Jacques ! Et Ricet Barrier, l'auteur de ce délicat chef-d'œuvre, « Rendez-vous » (N'insistez-pas Stanislas), avec le compositeur Bernard Lelou : on rêve !


Les Freres Jacques & Brigitte Bardot Stanislas... par marcellinrg

jeudi 19 décembre 2013

Comme une division originelle

Eh bien, pour aller jusqu'au terme de l'étrange état dans lequel je me trouve en ce moment, il convient que je partage avec vous cette chanson de Gérard Manset ! On la trouvera, c'est selon, grandiloquente, larmoyante, ou simplement déchirante. Tout cela sera vrai, puisque tout cela constitue la déchirure, la division originelle, qui ne cesse de s'élargir dans le secret de nous-mêmes, et de nous préparer, peut-être, à la révélation heureuse du mystère qui nous constitue. Et il est absolument vrai que quelques-uns de nos amis nous aident à approcher ce mystère grandissant.
Je manque sans doute de clarté, mais, me semble-t-il, pas de précision…
Enfin, je dédie particulièrement cette composition à ceux qui, parmi vous, ont perdu un ami ou un être cher.

mercredi 18 décembre 2013

Le cours d'une rivière

On se dit un jour : « Il n'est plus utile de tenter une autre voie. Toutes sont vaines, la seule qui t'aurait préservé de cette vanité, tu ne l'as pas prise ; tu n'a pas voulu, ou tu ne l'a pas vue. L'eau de la rivière, dont tu suis le cours depuis longtemps, si claire dans ton enfance, si fraîche, s'est troublée : elle t'interdit désormais de voir le fond. L'eau de la rivière te ressemble. Naguère, tu disposais de plus d'un tour pour lui rendre son apparence originelle. Tu sollicitais l'illusionniste en toi pour faire illusion, mais aujourd'hui, ton sac est vide, et tu ne remonteras plus jamais à la source, qui la fit naître, blanche et bouillonnante. ».
Que dit-on de ce ciel de cendre, qui paraît accumuler sa masse ?

J'ignore si cette chanson répond à ces interrogations un peu vaines, mais je sais qu'elle me trottait dans la tête ; je l'ai entendue ce matin, à la radio. C'est un signe mauvais : de tant d'anonymes considérables, j'aurais été l'insignifiant contemporain !



Jem, dans son commentaire, me fait justement observer que cette chanson clôt un film, qu'il ne me paraît pas excessif de qualifier de chef d'œuvre, de Léos Carax. En effet, les dernières images de Holy Motors, plus irréelles encore, plus improbables que toutes celles où l'on suit neuf incarnations/ transformations d'un certain M. Oscar, où l'on s'égare dans un dédale de rêves et de brèves réalités, les dernières images de Holy Motors, donc, nous font entendre l'étrangeté de cette chanson. Il convient de remercier vivement Jem de nous l'avoir rappelé :