mercredi 24 décembre 2014

Râteau de Noël

Ce soir ou jamais ! Du 24 au 25 décembre, s'avance la nuit de l'amour. Certes, il ne s'agit pas de la même nature d'amour que celle chantée par Bruna Giraldi, mais enfin c'est encore de l'amour, et il est « dans l'air », comme dans la chanson.
Et puis, ce slow est impeccable, l'un des meilleurs de la chanson française. Excellente rythmique d'attaque, voix d'imploration, gorge lacrymale… Irrésistible.
- Ah, Bruna Giraldi « Y a de l'amour dans l'air » ! Vous dansez, mademoiselle ?
- Oui… mais pas avec vous !
Râteau !



Bon Noël à toutes et à tous !

On dansera dans la pénombre, ou en observant Le mouvement lent des corps amoureux, et encore en entendant ce jeune homme d'autrefois, et Bob, chansonnier 

lundi 8 décembre 2014

Brandobsession (Brando's session)

Voyez et pleurez !
Il refusa d'apprendre par cœur le monologue, qu'il devait dire au cours de cette scène, préférant improviser sur un canevas. Longtemps, il attendit derrière la porte, où se trouve la dépouille de sa femme, qui s'est suicidée. Puis il pénétra dans la pièce.
Voyez comme il se rapproche du lit, en déplaçant le fauteuil, jusqu'à prendre place sur la couche même.
Il déclare d'emblée, s'adressant à la défunte, que son maquillage excessif lui donne un air ridicule.
Il dit ses propres mots, accomplit le rituel que lui souffle une voix intérieure. En deux minutes, il suggère l'épais mystère de celle qui fut sa femme (« le chef d'œuvre de [sa] mère »), et remplit toute la semi-obscurité de la chambre de son désarroi fondamental.
Voyez et pleurez !
Le crépuscule est avec lui.

(Scène extraite de Le dernier tango à Paris)



Puis, pour le seul plaisir de le revoir, de traquer sa déambulation d'homme provisoirement surnuméraire,   de contempler ce visage d'une beauté dangereuse, ces images extraites du Dernier tango, habillées par la chanson de Leonard Cohen Dance me to the end of love, dans la superbe version qu'en donna Madeleine Peyroux. Son texte énigmatique convient parfaitement à l'histoire de ces deux êtres, que seul le hasard pouvait « apparier ».



Je vois bien ce que ma Brandobsession peut comporter de ridicule et de lassant, mais je ne peux m'en débarrasser.

 L'indésirable 2 Brando sur le trottoir,  Le fantôme du métro aérien 1,  Le fantôme du métro aérien 2,  Retour sur le pont  Le principe de fascination,  Marlon B, for Lady Tanya, and for all Tous les garçons' ladies  Voici Leonard, sortez vos mouchoirs ! L'étrangeté sentimentale

dimanche 7 décembre 2014

L'enfance, notre passager clandestin

Quelle qu'elle ait été, émerveillée ou désastreuse, raffinée ou plus que rude, nomade ou châtelaine, notre enfance nous tient la main, et ne la lâche pas. Nous sentons la pression de ses doigts, sa caresse sur notre joue, la force de sa gifle. Elle fonde notre vaste mélancolie.
Poursuivant dans ma « Brandobsession », je donne ce cliché de l'ogre Sa beauté ne le sauvera pas : il pourra bien se boucher les oreilles, toujours il entendra sa plainte d'enfance
C'est ainsi que les hommes vivent.



















L'interprétation de ces deux chansons connues, très différentes l'une de l'autre, de Ferré par Thiéfaine, leur donne un singulier relief. Pour la première, on pressent quelque chose comme une lassitude, une résignation nerveuse ; pour la seconde, un empressement de virilité. Pour finir, La Ruelle des morts, de sa composition : l'enfance encore…



 L'indésirable 2 Brando sur le trottoir,  Le fantôme du métro aérien 1,  Le fantôme du métro aérien 2,  Retour sur le pont  Le principe de fascination,  Marlon B, for Lady Tanya, and for all Tous les garçons' ladies  

mercredi 3 décembre 2014

Les désirables

Ils ont incarné un moment éblouissant du désir français, du désir qu'on éprouvait pour les français. Ils l'ont incarné non sans une certaine arrogance : mêlée de gouaille pour Belmondo, de tourment pour Delon, d'insolence pour Bardot. Elle venait d'un milieu bourgeois, en possédait toute la solide extravagance, le pas assuré, la bouderie nonchalante. Delon avait fui un destin de garçon boucher, Belmondo était le fils d'un talentueux sculpteur.
Le monde voulait autre chose, il éprouvait un désir neuf. La France lui a proposé ces trois-là, et il s'en est immédiatement épris. Il a aimé la mèche dans les yeux d'Alain le sombre, la sueur sur sa peau si lisse. Il fut séduit pas le charme cabossé de Jean-Paul, le boxeur bien élevé. Il s'affola devant la sensualité innocente et têtue de Brigitte Bardot.
Bardot, Belmondo, Delon : la trinité d'un désir français.

Ci-dessous : Brigitte B., vers 1960, par Daniel Franay ; Jean-Paul B., par Tony Gryla, sur le plateau du film Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard, en 1965 ; Alain D. , vers 1965, par Michael Holtz



















































On lira Nico, une allemande dans la FactoryAlain, sors de ce corps !Delon, sans retoucheDelon ne mégote pasLe décor d'une vie -3-Faites la moueUn « Grello » qui tintinnabule, une tartine qui dégouline, Bardot et ses « frères »Une vitrine pour ma cousine