jeudi 23 mars 2017

À nul autre pareil, le plaisir de déplaire



 
 Bardot, par Manara

 "Il n’y a plus que des barbus et des actrices aux cheveux gras, qui se font violer dans les coins, et qui trouvent des excuses à leurs agresseurs. Il n’y a qu’à regarder la cérémonie des César, où de gentils zombies remercient papa-maman, leur concierge et leur chauffeur de taxi, tout en lançant l’incontournable appel à la fraternité humaine et à l’antiracisme."

(Brigitte Bardot, à propos du cinéma, dans un entretien accordé à Valeurs actuelles, hebdomadaire de droite, donc profondément répugnant, fondamentalement acquis à toutes les idées ignobles que l'humanité a développées, depuis le jour où, se découvrant apte à la bipédie, elle a quitté les arbres, puis les clairières, pour occuper les plaines. Peu après, les hommes de la tribu primitive courtisèrent les (jolies) femmes des autres).  

J'aime à penser que ces idées, ou plutôt ces mauvaises pensées - car la droite, bien sûr, est incapable de développer des idées, lesquelles relèvent du seul magistère de la gauche socialisante et assimilée - relèvent du pur plaisir de nuire aux imbéciles, qui prétendent nous gouverner depuis dix ans.
  Je prétends quant à moi que jamais la France, cher pays de mon enfance, mais qui ne le sera pas de ma vieillesse, n'aura subi les effets d'une telle médiocrité que depuis la prise de pouvoir de M. Hollande. Dans les seuls domaines de la culture et de l'éducation, les ministres auront démontré tout à la fois une totale incompétence et un profond mépris des hommes et des matières, qu'ils eurent l'outrecuidance de vouloir administrer. Ces parvenus (la présence du vaniteux et vain M. Peillon dans ce ballet de dames me contraint au masculin pluriel) dans l'ordre des honneurs et des charges nous laisseront le souvenir de fantômes antipathiques, incapables d'écrire deux lignes en français sans commettre de graves fautes, qui ne les font pas rougir.

Je reconnais  éprouver une joie mauvaise de seigneur féodal au spectacle du candidat « officiel » du parti socialiste à l'élection présidentielle. Il y a quelque chose de joyeusement effarant dans la parade politicienne de ce faux jeune, tribun étriqué pour préau d'école déserté, apparatchik besogneux, anciennement petit commissionnaire de Martine Aubry. Jusqu'à quand laissera-t-il entendre qu'il est le successeur de Jean Jaurès, de Léon Blum ou même de François Mitterrand ? Ses diatribes contre le capital, destinées à son auditoire de petits bourgeois gagnés par la révolte fonctionnarisée, redonnent l'illusion de la vigueur à quelques cadres socialistes vieillissants . Viendra le jour où il paraîtra nu, dans le seul rôle taillé à sa mesure, celui de syndic de faillite des socialistes français.

Voici encore, peut-être pour ma seule et vaine satisfaction, la belle correction de l'un de ces apparatchiks outrecuidants par Pascal Praud : où l'on voit que le moralisateur socialisant se montre ridicule. Mon plaisir…



Du même Manara, que j'ai découvert à Milan, au début des années quatre-vingt, à l'adresse des insupportables néo-féministes socialisantes, cette évocation de l'amant du monde :















Voilà, j'espère, dans ma modeste mesure, moi aussi, avoir déplu à quelques-uns sinon à tous.
Aux autres, je dédie cette jolie chose venue du monde d'autrefois :



samedi 11 mars 2017

Retrouvailles



Il y a dans la lucidité de Drieu la Rochelle une sorte d'adieu aux armes qui sont données aux hommes dans l'enfance.  Non pas des armes de poing, non plus des armes blanches, seulement des armes de parade et des armes d'esquive : plutôt que des escrimeurs, elles font de nous des « esquiveurs ». Un jour, l'une d'entre elles s'enraie, et nous voilà désappointés ! Puis le mécanisme d'une autre se dégrade, et nous nous sentons menacés. La dernière nous lâche en pleine bataille, et nous sommes désarmés.



Au vrai, Drieu se tint à l'écart du monde, choisissant une vie « libre et dérobée ». Quand il voulut « épouser son temps », maladroit qu'il était, et blessé depuis l'enfance, obsédé de décadence, rongé par ce terrible poison de la mort lente qu'on nomme la détestation de soi-même, il choisit à dessein le numéro perdant de la tombola.
À la Libération, se sachant compromis et compromettant, n'espérant aucune grâce, il n'accepta de sanction que de lui-même. Il voulait un jugement sans appel, et la détestation générale. Il n'obtint ni l'un ni l'autre. Son souvenir n'a cessé de hanter ceux qui l'avaient connu ; quant à celles et ceux qui l'avaient aimé, ils firent sans effort prospérer leurs sentiments pour lui.




Deux chansons, deux interprètes accompagnent cet insignifiant billet : je parlerai prochainement de Marie France, qui donna un ravissant spectacle très cabaret-velours-cramoisi au Divan du monde, et je voulais partager le charme « balnéaire-côte-d'Opale » de ce dandy tranquille nommé Benjamin Schoos.
Si vous passez par ici, qui que vous soyez, sachez que je vous les destinais.

Sur Drieu la Rochelle :

L'homme égaré    Le choix d'un frère     L'amour aux enchères     Fin de partie 2 Avec amitié–     Bruissement     Et l'argent de mes cheveux…    La belle argentine et l'homme perdu