lundi 11 janvier 2021

David contre Covid


























Montage d'après Caravage, PM

On lira : https://touslesgaronssappellentpatrick.blogspot.com/2020/05/histoire-presque-sans-parole.html

dimanche 3 janvier 2021

Mes (a)vœux





Il est difficile et peut être vain d'espérer, mais il est possible de suggérer. Il me paraît que cette scène, extraite de l'opéra Samson et Dalila, de Camille Saint-Saëns, livret de Ferdinand Lemaire, relève d'un phénomène jadis mis en évidence par Newton, auquel un pommier fit don d'une pomme de la façon habituelle d'un fruit se détachant d'un arbre. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, un individu, il est vrai grand physicien, déclara que la bosse qui lui était venue sur le front avait une cause… gravitationnelle ! Il en tira une loi, qui nous rendit plus claire la raison pour laquelle, lorsque nous perdons l'équilibre, au lieu de nous élever légèrement, nous tombons lourdement sur le sol. C'est en vertu de cette même loi fondamentale que, après s'être précipité dans le vide du haut de la Tour Eiffel, un quidam désespéré ou simplement suspicieux, peut déclarer à qui veut l'entendre, avant de toucher le sol : « Jusque là, tout va bien ! ».
Ce phénomène, ainsi qu'il est démontré ici, n'affecte pas seulement les corps célestes mais aussi la chair des femmes et celle des hommes. Tout ce qu'il produit sur le comportement et l'animation des corps, se trouve superbement démontré dans cet instant musical et théâtral. « Mon cœur s'ouvre à ta voix » murmure l'ardente Dalila, qui, s'avançant vers Samson, se dépouille de son vêtement et lui offre l'évidence de son désir. La soprano (Dalila) se nomme Elìna Garancà. On en reste bouche bée… Roberto Alagna est Samson. Qui ne voudrait être à sa place ?
Alors voilà : que 2021 vous jette dans les bras des uns et des autres, que cette année encore neuve, qui vieillira trop vite, vous donne maintes occasions de frotter vos épidermes, d'arracher à la mort et au désespoir les instants d'un plaisir tout à la fois exquis et chimérique.
Vous vérifierez par la même occasion cette autre loi, énoncée dans un râle d'abandon lascif par Aphrodite qui venait de subir une forte poussée par les soins d'un beau garçon, assistant d'Archimède, dite Loi aphrodisiaque, selon laquelle deux corps plongés dans un bain de volupté, en ressortent trempés de sueur et momentanément épuisés. Partout la mort accomplit sa besogne, mais des formes aimables parviennent encore à nous persuader qu'il est ici-bas « d'éblouissants repères »
Dalila : « Mon cœur s'ouvre à ta voix comme s'ouvrent les fleurs
Aux baisers de l'aurore…
Ah réponds à ma tendresse
Verse moi, verse-moi l'ivresse !»
Il la saisit, mais elle l'enveloppe, ils accordent leurs fluides, et c'est ainsi que se produit la fusion de leurs deux fantaises.
Avant que vienne l'abstraction générale, consacrons-nous encore un peu à cette variante de l'attraction universelle… En 2021, versez donc l'ivresse
La représentation de Samson et Dalila dont nous parlons ici a été donnée au Metropolitan Opera de New York, en 2018.