dimanche 29 mars 2015

Le rose aux joues pour des feuilles mortes

On s'aime, on s'égare, on se reprend, on se déprend, on se quitte. C'est ainsi que se renouvelle l'incessant mouvement de l'amour. Bien sûr, on se blesse, on saigne, on croit mourir.
À la vérité, l'amour est l'une de ces maladies orphelines contre lesquelles il n'est pas de remède. Quand on s'en croit guéri, loin de s'en prémunir, on veut encore en être contaminé.
Il y a dans tout cela une sarabande d'illusion, qui nous fait bondir de nos sièges et entrer dans le cercle.

Dans le petit film ci-dessous, Yves Montand, invité par Jacques Chancel, chante a capella Les Feuilles mortes. Il roucoule superbement, le grand séducteur. Voyez, derrière lui, la jeune femme : elle est comme transportée. Pas un instant, elle ne le quitte des yeux. Tous les traits de son visage expriment une joie, comme un transport. Avec cela, elle est fort jolie.



Patachou a donné de cette chanson fameuse (Prévert et Cosma) une belle interprétation, curieusement un peu jazzy :



Sur un thème semblable : Si l'on se séparait ? Un temps de saisonDe profil, de dos et de faceLa mémoire qui flanche

mercredi 4 mars 2015

Comme des notes de musique entendues sur le chemin 2

Encore une fois Aldo Ciccolini, au cours de son ultime récital, qu'il donna pour ses quatre-vingt-cinq-ans. Rien de trop, rien de moins : dans sa veste blanche de vieux dandy latino, même devant un public enchanté (au sens strict : en proie à un enchantement) qui le vénère, il va sereinement jusqu'à la note finale :



Il me paraît que, parmi les aristos du clavier, se trouve cet artiste ignoré :



Sur votre chemin :
Ceci, et Le dernier bain de Diane

dimanche 1 mars 2015

Comme des notes de musique entendues sur le chemin


Aldo Ciccolini, napolitain de naissance (1925), français de nationalité, est mort le 1er février 2015. Il n'était pas seulement un virtuose du piano, il incarnait la virtuosité retenue, qui se garde de tout effet inutile. En cela, il représentait parfaitement l'enseignement et l'esprit de ses maîtres, Marguerite Long et Alfred Cortot.
Le voici dans « Kupelwieser Walzer », de Franz Schubert, transcrite par Richard Strauss : on entend cela, on s'interrompt, on suspend son pas pressé, et l'on pressent que la vie est fragile. On se dit alors que cette fragilité-même, fatale, produit ce beau sentiment de précarité, qui nous fonde.



Leopold Kupelwieser (1793-1862), peintre autrichien de belle renommée, appartenait au cercle des intimes de Schubert.
On entendra cette même Kupelwieser Walzer, comme venant de la fenêtre ouverte d'une maison, et qui accompagne quelque temps un promeneur, sur le chemin : Le dernier bain de Diane