mardi 18 août 2009

Marques du maillot











À la plage, avec Émilie.

Elle est de méditerranée comme on est d'un département, d'un quartier, peut-être même d'un pays. Elle connaît et laisse éclater les mêmes orages brutaux, qui s'apaisent rapidement. Sa colère est neptunienne, son ironie, un grain de sel sur une plaie. Elle s'alanguit volontiers, elle s'allonge, elle paraît dormir sur sa petite patrie de sable ; or, elle veille, elle épie. Ses voisins la croient assoupie, la belle aux yeux de braise, dont les seins d'obus ne cessent d'attirer leurs regards fuyants et ceux, courroucés, de leurs épouses. Mais il n'y a pire méditerranéenne que l'Émilie qui dort, ni plus voluptueuse enfant des eaux marines…

Il faut être couché pour voir le ciel
(Paul Morand)
Il y a deux sortes d’amateurs de plage, deux types de baigneurs. Le contemplatif, jouisseur et voluptueux, qui vit et comprend la plage avec tous ses sens, parce qu’il l’a dans la peau, et qu’il est né au bord de la mer, et l’autre, qui lui rend visite, mais garde ses distances. Il en a un peu peur sans doute, il ne connait pas son langage. Alors souvent, il se contente de lire sur la plage, il la feuillette en somme, du bout des doigts, et parait insensible, distrait, indifférent. Il s’économise, engrange pour l’hiver. Ce malheureux ignore tout de la subtile lenteur, il méconnait la grandeur et l’extravagance de la vraie paresse et ne sait rien du fol abandon de tout le corps à l’azur. Petit joueur, tueur de sieste, fermé au ciel.
Quand on aime la plage pour ce qu’elle est, quand on n’y vient pas pour lire, on a besoin de presque rien. D’abord il faut trouver sa place, en première ligne, si possible, au plus près de l’eau. Si l’on peut choisir ses voisins, c’est parfait, sinon, il faut laisser faire le hasard. Avec une minutie de fin gourmet, on installe son campement : parasol, bouteille d’eau, serviette dans le sens du soleil pour un hâle parfait, et de son sac, on fait un oreiller. Assis face à la mer, on se perd d’abord dans le bleu immense et intense, droit devant, jamais le même, parfois turquoise, parfois marine et l’on attend d’avoir plus chaud pour se jeter à l’eau et éprouver, ce bonheur, cette volupté, cette légèreté du corps enfin libéré de la terre et de ses entraves. Dans les ondulations et les reflets de la mer, on nage comme on rêve, l’esprit et le corps unis, petite boule de jubilation flottant entre le ciel et l’eau dans la rondeur du monde. Un plongeon et on fait volte-face ! Alors, laissant l’horizon derrière soi, depuis la mer, on regarde la rive, on s’offre un autre point de vue, celui d’un départ imaginaire, amarres rompues. La plage grouillante et bouillante est en face comme un jardin multicolore, tandis que des courants plus frais enveloppent les jambes et nous traversent. On frissonne de ce mystère, mais on se laisse aller à la caresse du flot. Quand on s’aventure un peu plus loin, là où la couleur hésite entre le vert des forêts alpines et le bleu d’un ciel nocturne, on respire à pleines narines ces odeurs indicibles qui semblent remonter des profondeurs, d’algues, de sel, de vents, d’horizon et que la plage ignore. On est dans la transparence ondoyante de la mer qui nous tient, nous retient et nous appelle. On sait qu’on vient de là, que chaque bain est un baptême enivrant, une renaissance, un retour à l’essentiel. Le soleil s’en mêle et fait tomber ses rayons en pétales étincelants autour de nous. Dans l’eau, ses flèches sont encore plus brûlantes sur la peau et elles percent les vagues pour éclairer le bleu profond. On peut se regarder en mouvement, voir les déformations que l’eau imprime au corps, les cuisses deviennent nageoires, les pieds se palment, on est une créature de la mer. Curieux spectacle que ce corps en apesanteur, que la mer masse et bouscule sans qu’on s’en aperçoive ! On éprouve le besoin de changer de position, pour mieux sentir le bouillonnement de l’eau, sa sensualité limpide, sa fraternité. La mer, tendre magicienne qui sculpte le corps des femmes, satine leur peau, et laisse ainsi sur elles la trace émouvante et salée de son passage ! Quand on sort de l’eau, quand on revient vers les humains, on s’éprouve semblable aux dieux, un peu essoufflé, mais régénéré, revigoré, plein d’une énergie neuve. On reprend sa place et, les cheveux mouillés, plaqués en arrière, luisants comme ceux d’une star du muet, le profil épuré, le corps tout verni d’eau, dans l’euphorie iodée de l’après bain, un peu alangui, on se poste là pour assister à la comédie humaine qui se joue sous nos yeux sans interruption.
Un couple, dont la couleur de peau indique assez que les vacances commencent à peine, investit quelques mètres carrés : lui, les tempes argentées, une barbiche, grise aussi, de petites lunettes d’intellectuel et l’air sérieux, s’absorbe dans la lecture d’un magazine. Elle, sous un grand chapeau de paille vient d’ôter sa robe imprimée «ethnique» qu’elle plie avec soin. Elle bronze «seins nus». C’est un signe. En effet, depuis quelques années déjà, la tendance se confirme : il n’y a plus que les soixante-huitardes pour perpétuer cette tradition. Pendant la guerre froide, ces guerrières pointaient les ogives de leurs missiles vers le ciel, puis le mur de Berlin est tombé. Les hormones en déroute, elles se sont résignées à la défaite qu’elles ne cherchent même pas à masquer. Des bobos parisiens, un couple «feue CAMIF» ? Après que l’on a pu lire le titre du magazine qu’il tient entre les mains, on n’a plus de doute, on est rassuré en somme. Il s’agit du « Nouvel Observateur ».
L’esprit est en éveil, des conversations nous parviennent, des phrases se détachent, en relief, le regard circule puis s’attarde. Un geste insolite, une situation amusante retiennent l’attention. Cet homme qui gonfle, avec un pied, imperturbable, raide, dans une attitude militaire, en fixant la mer, le bateau de sa fille. Il pompe et pompe encore, sans s’apercevoir que c’est dans le vide, que la baudruche reste à plat, ratatinée. L’épouse et l’enfant, assises et occupées à manger des cookies n’ont rien vu et sont restées indifférentes, laissant Sisyphe à son rocher !
Toute l’Europe se vautre au Sud. Un homme et une femme s’expriment dans une langue rugueuse qui évoque, grosso modo, un pays nordique. Ceux-là ont choisi d’allier les joies balnéaires à celles du vin. En plein soleil, ils se servent du rosé dans des gobelets de plastique blanc. Au bout d’un moment, la bouteille vide, on les verra, rouges et congestionnés, défier les lois immuables de la mer et du soleil et se mettre à l’eau. Aussi, lorsqu’ils réintègreront indemnes, leurs serviettes, on conclura, encore un peu effaré, à la légendaire robustesse des Vikings…
Puis, la tête pleine de la rumeur des langues, des gestes et des images, rassasié du spectacle, il est temps de s’approprier complètement la plage, de s’y fondre, d’y abdiquer toute réflexion. C’est l’heure de l’adoration. On va s’offrir au soleil, mais à mi-ombre, s’endormir dans les senteurs du monoï, et dans un même mouvement, se délivrer du genre humain et faire corps avec lui, tenter le sublime. Il s’agit, à l‘heure où le soleil est plus bas dans le ciel et qu’il change sa brûlure en caresse, de goûter le temps suspendu, l’apesanteur, cette lévitation délicieuse qui nous fait vaincre la durée. Alors, on entend chanter Rimbaud : «Des humains suffrages, des communs élans, là tu te dégages et voles selon».
Il faut quelques secondes avant de trouver la position idéale sur le dos. On bouge doucement tout le corps dans un mouvement de reptation, animal, félin, jusqu’à ce que corps et sable s’emboîtent parfaitement. Il faut se lover. On regarde le ciel longtemps, on entre sous la voûte de son mystère. Le vertige de la contemplation oblige à fermer les yeux, mais le bleu est là, sous les paupières où des ombres remuent, s’estompent, puis disparaissent. On est prêt pour le voyage. Les bruits nous parviennent toujours, on ne cessera pas de les entendre, car la sieste sur la plage est une sieste en suspension, en équilibre entre veille et sommeil. Les voix, les conversations s’unissent au chant des vagues en une mélopée ouatée, cotonneuse, qui loin de gêner, viennent nous bercer l’âme. Le corps se détend et s’oublie. Comme aboli. On est la vague, on est la voix, on change de consistance, on est tout ensemble air, eau, feu, on vole, on nage, on brûle. On ne pense plus à rien et plus rien ne nous pense. Et chaque fois que l’on ouvre les yeux, c’est le ciel, et seulement le ciel que l’on reçoit et caresse, corps engourdi, esprit mi-clos.
On devient sur le sable le poème de la mer et le bateau ivre, les yeux noyés de bleu intense, prisonnier volontaire dans la sorcellerie sensuelle des noces de la mer et du ciel. Notre âme d’indomptable enfant cherche l’infini et trouve l’éternité dans ces instants volés. Et à nouveau, on croit entendre chuchoter Rimbaud :
Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s’exhale

Sans qu’on dise : enfin
.
Émilie

Photographie :
La plage vers les années 1950 avec la corde et Dédé dans sa barque. L'un des documents anciens
de Patrick Emo, à voir sur l'excellent site : http://www.les-petites-dalles.org/Photos%20anciennes
Et cette chanson éternelle, par Jean Ferrat (lequel n'a pas toujours chanté Le programme commun de la gauche unie sur fond de violons…)

23 commentaires:

Patrick Mandon a dit…

Elle donne envie de se jeter à l'eau.

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
nadia a dit…

Elle donne surtout envie de partir. Loin. De préférence sur une plage abandonnée, sans Camif ni bataves, pour jouer les demoiselles d'honneur au mariage du soleil et de la mer. Avec un amoureux en guise de robe de mariée. Merci Emilie, votre texte est magnifique, vous avez indéniablement le soleil dans la peau.

nadia a dit…

Merci Patrick pour cette sublime chanson de Ferrat qui n'aura finalement commis que très peu d'hymnes à l'union de la gauche, ou alors j'ai du oublier.

Emilie a dit…

Merci Nadia.J'ai lu hier le commentaire que vous avez supprimé et votre méprise m'a beaucoup flattée !

Merci aussi à Patrick pour la chanson de Jean Ferrat, qui, avec celle d'Aznavour ("emmenez-moi au bout de la terre, emmenez-moi au pays des merveilles, il me semble que la misère serait moins pénible au soleil"), a beaucoup compté pendant les années d'exil en Auvergne, avec pour tout horizon la plaine de la Limagne et les monts du Forez !
Sans la mer tout près, j'étouffe. C'est le destin des méditerranéens !

nadia a dit…

N'est-ce pas Emilie !! C'est la Camif qui m'a mis la puce à 'oreille ! Je ne retire pas ce que j'en ai dit, cela restera entre vous et moi.

Emilie a dit…

Si c'est la seule différence entre "lui" et moi, j'ai les chevilles qui enflent !

nadia a dit…

Franchement, le début est à s'y méprendre. Parole de spécialiste ! Mais attention aux chevilles, l'attache fine reste un must. Bref, je me suis régalée.

Patrick Mandon a dit…

Morand aussi aurait été flatté. Je peux imaginer qu'il aurait jeté un œil «intéressé» sur notre blog. Peut-être même se serait-il fendu d'une bref message à votre attention, mesdemoiselles ? Je le vois, impassible, avec son air de Bouddha pâle, habillé sport. Il dirait à Nadia : «Londres, je n'y vais plus. J'ai trop aimé, j'ai peur d'être déçu. Savez-vous, mademoiselle que mon ambassadeur me considérait comme un «cubiste» ? Un diplomate «cubiste» ou «jazz» ! Rassurez-moi : avec cette manie, aujourd'hui, de tout rénover, ils n'ont tout de même pas transformé le Claridge ? Remarquez, j'allais souvent au Claridge, mais je ne dormais qu'au Savoy. Ne me dites pas qu'ils ont touché au Savoy !»
Puis, se tournant vers Émilie, il feindrait de s'intéresser à l'éducation nationale, pour mieux la circonvenir : «On me dit que vous enseignez le Français ; suis-je au programme ? Laissez-moi imaginer que je suis lu par vos lèvres. Si vous restez un peu auprès de moi, mademoiselle, je vous montrerai mes… manuscrits. Ah, si nous étions à Londres, j'enfilerais un black tie et je vous emmènerai toutes les deux dans un lieu de moi connu : the Simpson's Tavern ! On y mange «a pure pudding», délicieusement détestable. Revenez me voir sans délai, mesdemoiselles ; la prochaine fois, mettez des talons aiguilles et des bas noirs, c'est ma faiblesse !»
Mais nous reviendrons sur Paul Morand, cet automne. Il n'habitait pas très loin de chez moi. Voisin de la tour Eiffel, il avait calculé que, si cette dernière basculait, son immeuble serait, à quelques mètres près, épargné.

nadia a dit…

Savez-vous que nos archives détiennent encore tous ses télégrammes diplomatiques. Ils sont très...diplomatiques, mais quelle émotion de voir ces bleus (à l'époque ils l'étaient vraiment, sur papier pelure très fin, maintenant ils sont informatisés hélas) sur laquelle court une écriture fine et pâlie. L'archiviste doit se méfier de moi et de mes yeux écarquillés, comme je passe chez lui un peu trop souvent, il ne me lâche pas d'une semelle. Il doit avoir peur que je ne glisse un bleu sous mon corsage !

Patrick Mandon a dit…

Un bleu de Morand sous votre corsage ? Le Bouddha pâle doit sourire furtivement. Laissez-le un peu dormir là ! Il a des choses à se faire pardonner, Popaul… Réchauffez-le sur votre sein, cet homme aux yeux secs, il a froid. Il a si bien parlé de Marcel Proust, qui fut peut-être son seul ami.
Au fait, il aimait beaucoup les bains de mer et, en athlète accompli, aurait très certainement entraîné Nadia très au large…

nadia a dit…

D'où ma méprise première à propos de l'article d'Emilie. Jusqu'à la Camif. J'ai bien ri !
Si l'archiviste détourne ses yeux inquisiteurs, je vous subtiliserai un bleu. Il y en a tant !

Patrick Mandon a dit…

Un bleu de Paul M. ! Je rêve ! Pousserez-vous l'amabilité jusqu'à le laisser dans votre corsage, d'où je le sortirai moi-même ?

Patrick Mandon a dit…

Au fait, Nadia, pourquoi ne pas nous redonner votre commentaire effacé, où vous attribuiez le texte d'Émilie à Morand ? La méprise est charmante.

nadia a dit…

Ciel, je l'ai effacé. Je parlais de stle magnifique et précis comme un scalpel, je crois. Je le maintiens d'ailleurs. Morand est parmi les écrivains qui maîtrisent le mieux notre divine langue, chaque ligne est un enchantement. Le lire à voix haute, un ravissement.

Emilie a dit…

C'est assez curieux, car j'ai au départ voulu me moquer d'un texte de Philippe Delerm "Lire sur la plage". Puis, la phrase de Morand, qui en fait, parlait du lit («Le lit, c'est le champ de l'esprit délivré de la pesanteur. Il faut être couché pour voir le ciel"),m'a inspirée pour résumer une autre façon, plus paresseuse de vivre la plage. C'est cette référence qui a trompé Nadia, et puis, je l'espère, la moquerie qui perce sous la plume, et qui m'est naturelle !

nadia a dit…

Que ferions-nous sans la moquerie, chère Emilie, elle est le sel de nos propos, rien de plus ennuyeux que les statues de fatuité qui croient totalement à ce qu'elles disent.

Patrick Mandon a dit…

Il est certain qu'avec deux moqueuses telles que vous, n'importe quelle «statue de fatuité» se transformerait en sable… Par exemple, si me venait le désir, à défaut d'être une statue grecque, de poser comme modèle d'un fat, je suis bien sûr qu'avec vous deux dans les parages, je ne pourrais garder longtemps la pose !

Euréka a dit…

Bonjour à tous et toutes,

Je serais curieuse de savoir, Emilie, si vous êtes une sorcière ou si vous avez des dons particuliers.

En effet, en lisant vos lignes sur la mer, j'ai eu l'impression d'être à nouveau dans la mer, de me ressourcer. J'ai besoin du contact de la mer sur ma peau. Sans doute des souvenirs intra... refoulés au fonds de mon cortex. Lorsque je me laisse balloter par les flots, je me laisse aller porter par l'eau. La terre pourrait s'arrêter de tourner que je n'en apercevrais pas. Dans l'eau j'oublie tout, les soucis, les tracas, les aléas de la vie. En fait, j'ai l'impression de renaître.
PS : félicitations pour le style.

Patrick Mandon a dit…

Euréka, vous êtes de retour, vous aussi. En effet, le texte d'Émilie est excellent ; tout d'observation, de sensualité, très méditerranéen. Un fameux tempérament, Émilie ! Elle vous répondra certainement un peu plus tard, car elle se trouve en ce moment à la présentation de ses futurs élèves et de leurs parents.
Je vous souhaite la bienvenue.

Emilie a dit…

Contente de vous retrouver, Eureka !
Toutes les sorcières aiment la mer !Savez-vous que j'ai un cri magique ? Chaque fois qu'on entre dans l'eau, il faut hurler :"Ô bonheur ! Ô volupté !" Plusieurs fois, comme une incantation. Les baigneurs sont étonnés, d'autres rient, vous passez pour une folle, mais c'est un peu voulu, tant pis, c'est tellement bon que c'est encore meilleur !Le pied !!! C'est ainsi que les sorcières de la mer se reconnaissent entre elles !

Je me demande comment on peut vivre loin de la mer !!

Eureka a dit…

Chère Emilie,

Effectivement, nous sommes des sorcières de la mer. Vous vous demandez comment vivre loin de la mer. Je pense que le plaisir de la retrouver rend l'absence plus facile l'absence. C'est un peu comme un amant. Le plaisir de le retrouver est encore plus grand, car si on le voyait tous les jours, ce serait moins passionnant et peut-être lassant à la longue. Rien n'est plus magique que l'attente. Ne croyez-vous pas ?

Bon courage pour la rentrée tant pour vos que pour vous-même.

Emilie a dit…

C'est vrai, chère Eureka, attendre la mer et lui donner rendez-vous chaque année est exaltant aussi, je comprends. Mais, je suis une vorace, une ogresse. Il me la faut en toutes saisons et circonstances: lors d'un trajet ordinaire en voiture où l'on constate que les jours de pluie, elle vire au vert salade ou haricot, ou la rejoindre les jours de tempête en automne pour écouter sa colère... bref la savoir là, toujours à portée de regard afin de rester au plus près de l'infini infiniment bleu...