dimanche 18 septembre 2011
L'affranchi
Il a eu raison de ne pas nous dire « ce qui s'était réellement passé » dans la chambre su Sofitel, mais il aurait pu nous épargner cette mauvaise mise en scène, notre Casanova du Bronx, notre séducteur à la taille épaisse. Défendre son honneur, soit, mais dans ce décor de confessionnal pour reality show ? Tout cela sentait la fabrique et la récitation d'élève plus appliqué que doué. On y apercevait de la grosse ficelle de communicant : les besogneux qui sont chargés de son « image » continuent à lui souffler, depuis la coulisse, le monologue d'un cabotin vieillissant. DSK, hier plus que jamais, a démontré qu'il n'était qu'un produit politicien pour temps de disette, imaginé, conçu par des professionnels malhabiles et des affidés. L'ensemble de la séquence TF1 fut un curieux mélange de sueur et de paillettes, un pauvre scénario co-signé par des plumitifs d'Hollywood-sur-Seine. Quelle forme de sincérité résisterait à ce traitement ? Que penser d'une confession « en direct live », dont chaque « période » est balisée par un titre et une photographie, retransmis par un écran judicieusement placé derrière la journaliste : « La justice américaine », « Nafissatou Diallo », « Les primaires socialistes », « L'avenir » ?
En mauvais perroquet, DSK a repris les mimiques et les « grimasques » de Robert De Niro dans le film de Martin Scorsese, « Les Affranchis ». On conviendra peut-être qu'il méritera prochainement un Gérard (1) plutôt qu'un Oscar.
(1) Les Gérard du cinéma et de la télévision : joyeux et cruel mélange de cérémonie dérisoire et de revue satirique annuelle, qui vient « récompenser» les plus mauvais films et acteurs du cinéma français, ainsi que les pires animateurs et émissions de télévision.
Photographie : Robert De Niro est attentif aux recommandation du metteur en scène Martin Scorsese (scène du film Les Affranchis. Hélas, la communication des politiciens ne bénéficie pas d'aussi talentueux personnages !
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13 commentaires:
« Grimasque ». Quel joli mot-valise, cher Patrick !
Je n’ai guère eu de difficultés à tenir ma promesse ne pas regarder. Je juge sévèrement ce personnage et trouve l’ensemble de son comportement nauséeux. Et ceux qui l’entourent, de près ou de loin, tout autant.
Baudelaire a écrit un très beau poème (pléonasme) : L’Amour du mensonge.
Et on lira si on en éprouve le souhait ces vers d’Apollinaire :
Frôlée par les ombres des morts
Sur l’herbe où le jour s’exténue
L’aubergine s’est mise à nu
Et dans l’étang mire son corps.
à JMT:
L'aubergine???
J'ai souvenir de "l'arlequine"...(s'est mise nue)
Ou alors, il y a un sens caché... qui m'échappe!
Anne (de retour)
Crépuscule
(À Mademoiselle Marie Laurencin)
Frôlée par les ombres des morts
Sur l’herbe où le jour s’exténue
L’arlequine s’est mise nue
Et dans l’étang mire son corps
Un charlatan crépusculaire
Vante les tours que l’on va faire
Le ciel sans teinte est constellé
D’astres pâles comme du lait
Sur les tréteaux l’arlequin blême
Salue d’abord les spectateurs
Des sorciers venus de Bohême
Quelques fées et les enchanteurs
Ayant décroché une étoile
Il la manie à bras tendu
Tandis que des pieds un pendu
Sonne en mesure les cymbales
L’aveugle berce un bel enfant
La biche passe avec ses faons
Le nain regarde d’un air triste
Grandir l’arlequin trismégiste
Guillaume Apollinaire, Alcools
Très heureux du retour d'Anne.
Le malicieux et subtil JMT n'aurait-il pas dissimulé une arlequine dans cette aubergine ? Anne veillait, heureusement pour la réputation culturelle de ce modeste blogue .
Caramba ! Encore raté. Voulant railler les abjectes amours adultérines, il me fallait tout à fait une rime en « ine » et dans la précipitation, aubergine ne me déplut pas, espérant qu’on y percevrait le clin d’œil… Bien désolé que cette aubergine coquine mais mesquine turlupine et chagrine Anne ; et c’est à raison qu’elle m’assassine et me donne quelques coups de règles sur les mimines. A tout le moins, j’aurais dû mettre des guillemets. Humblement, je courbe l’échine. Me pardonnera-t-elle ?
Je savais bien qu'il y avait aiguille sous cloche, JMT n'est pas homme à se prendre les pieds dans le plat ! Tout de même, Anne a démontré une belle connaissance de Guillaume, caramba !
J'ai été cuistre... on regrette toujours de l'avoir été, en bonne compagnie.
"L'aubergine" ne manquait pas d'un certain charme à la Obaldia...
et devait cacher quelque fantasme (concernant les contractuelles?)
Non Anne, nulle cuistrerie dans votre message, mais votre remarque est très juste : on n'éprouve aucun regret d'avoir été cuistre avec les crétins.
Quant à JMT, rendez-visite, je vous en prie à son blogue ( cliquez sur #
# nuageneuf, où vont les poèmes, que vous trouverez ici-même, dans la colonne de droite, Gotha ou Les très fréquentables).
Caramba !
Vous êtes partie un long temps, vous êtes revenue : cette forme de fidélité nomade ne me déplaît pas. Au risque de ne plus trouver personne à cette adresse…
ou comment passer d'un spectacle désolant à de belles poésies
merci jmt, anne, l'aubergine, et patrick, l'élégance faite homme !
Mon cher Jean-Michel, je plaide pour l'aubergine, divin légume s'il en est (avec le potimarron, naturellement) ! Mais je vous suis aveuglément sur l'infect DSK, personnage répugnant à qui seul le silence absolu pourrait rendre un semblant de dignité.
Loin d'ici, prive d'Internet et de signes d'accentuation. J'irai bientot vers le Danube, bientot " J'aurai de l'or, je serai cruel. "
Passant chaque jour fidèlement, je constatais à regret l’absence de nouveau billet. Mais, tête en l’air que je suis, je ne promenais pas parmi les commentaires. Ainsi n’avais-je pas lu Nadia (29 sept.) puis vous, cher Patrick (30 sept.).
Votre « loin d’ici » me rappelle cette très prophétique illustration de notre humour juif ashkénaze. Un père et son fils nagent, perdus dans un océan gigantesque. Et le fils d’interroger son père
- Papa, c’est encore loin ?
- Loin d’où ? lui répond sèchement son père.
Drag Patrick, nu e prima data si nu va fi nici ultima data... Toate cele bune si duminica placuta. Numai bine !
A très vite au Delta
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