samedi 2 mai 2015

Patachou, populaire chic

Elle vient de mourir. Elle a accompagné mon enfance, parce que, dans mon entourage, les femmes l'aimaient beaucoup. Elles appréciaient sa gouaille élégante, sa manière d'apostropher la gente masculine, de la tenir à distance, mais sans lui adresser une fin de non recevoir : car enfin, il y a des moments où elle peut, elle doit se rapprocher… Son style lui appartient en propre, ni vraiment réaliste, ni tout à fait rive gauche, mais parfaitement music hall. Elle excellait dans le genre populaire chic, « affranchi ». Elle incarnait une manière de féminité tranquille, tendrement ironique, jamais amère. 
Et quel talent ! Entendez cette chanson, ci-après, sa diction impeccable, nullement démodée, soutenue par un orchestre de jazz très brillant. Elle fait swinguer son récit moqueur, qui met en scène un maladroit…


Spéciale dédicace à Florence, de l'indispensable blogue noel69aclermontferrand , qui, je le sais, aime cette chanson, certes un peu moins que Le petit bal, mais tout de même… : 
▶ Patachou - Bal chez temporel - YouTube

Et encore, cette interprétation d'un autre chef d'œuvre (paroles Pierre Barouh, musique Raymond Le Sénéchal) : Des ronds dans l'eau



On la retrouve ici, ici aussi  et encore là

4 commentaires:

Nuagesneuf a dit…

Oui Patrick. Nos trois égéries s'en sont allées, Michèle Arnaud, Cora Vaucaire et Patachou. Et nous demeurons. Pour le moment.

Patrick Mandon a dit…

Nous sommes des demeurés, en quelque sorte… Mon cher Nuage, j'espère que vous demeurerez encore fort longtemps.
Mais il est vrai que nous venons de perdre notre troisième « égérie ». Hélas, je ne l'avais jamais vue sur scène, alors que j'étais au dernier récital de Cora Vaucaire.
On dit que tout recommence toujours, ce n'est pas tout à fait exact ; quelque chose s'achève, un cycle se clôt, une sphère accomplit sa révolution. Ces trois femmes ont incarné un moment de la scène française et, d'une certaine manière, de la femme française. Qui se tient derrière le rideau rouge, aujourd'hui ?

Florence a dit…

Oh oui, j'aime ce Bal chez Temporel, sa mélancolie nostalgique comme celle du Petit bal perdu, l'auteur de ses paroles André Hardellet... J'en connaissais surtout la version par Guy Béart.
Merci infiniment, cher Patrick, pour cette chanson, la dédicace, et votre fidélité à Noël 69 à Clermont-Ferrand.

R. Claude a dit…

Cher Patrick,

La chanson du générique du "Dimanche de la vie" - interprétée par Danielle Darrieux (?) - me rend tout chose. La chanson française a perdu cette qualité de paroles.
https://www.youtube.com/watch?v=RxFe_rT57js
Bien à vous