mercredi 10 janvier 2018

Trève « Pascal »



Que peut-on dire de cette interprétation ? À Canal+, la chaîne de l'humour en chaussettes à clous, et de la rigolardise d'arrondissement, on la trouverait « ringarde », à peine digne d'un sketch de dérision à l'usage des nouveaux petits bourgeois déculturés. Mais, ici, nous dirons qu'elle possède un charme fou. Et nous insisterons sur la qualité générale de cette scène, qui touche également à la manière dont Jean-Claude Pascal est éclairé.
Barbara connaissait cet enregistrement : au reste, J. C. Pascal a contribué à faire connaître la dame en noir. À propos de Jean-Claude Pascal (et de quelques autres) : Connaît-on la chanson ? suite    Des fantômes familiers

3 commentaires:

V. s. a dit…

Une très belle interprétation, dans le sens où Jean-Claude Pascal joue sa chanson. Mais c'est comme ça que je le connaissais : acteur. Merci pour ce partage.

R. Claude a dit…

L'âge balaie les à priori avec pour conséquence une ouverture d'esprit. Au rayon chanson française "classique", je suis plus perméable aujourd'hui qu'il y a ... mettons 30 ans. J'ai écouté attentivement certains chansons interprétées par Jean-Claude Pascal en éprouvant un réel plaisir. Parmi celles que je préfère, "Soirée de princes" se détache :

J'ai donné des soirées à étonner les princes
Dans cette chambre usée par trois siècles d'amour
J'ai dans l'oreille encore le vieux parquet qui grince
Et nos chansons d'ivrognes à la pointe du jour

J'ai donné des soirées à étonner les princes
Avec une poignée de copains troubadours
Ils arrivaient tout droit de leur vieille province
Le duc de Normandie et Du Pont de Nemours
(...)

https://www.youtube.com/watch?v=RxhTqFaU1oM

Patrick Mandon a dit…

« je suis plus perméable aujourd'hui qu'il y a ... mettons 30 ans ». Moi aussi, cher René-Claude. Comme pour le cinéma : très jeune, j'aurais fait le coup de poing pour défendre la Nouvelle vague. Je suis resté attaché à celle-ci et à nombre de ses œuvres (le jeune Godard est exceptionnel, « Le Mépris », Pierrot le fou », comme le théâtre de Musset, ébranleront longtemps encore quelques jeunes gens), mais je suis beaucoup plus sceptique sur leurs buts. Ils sont arrivés en calomniant leurs prédécesseurs, mais les derniers films de Truffaut (dont «Le Dernier métro ») auraient pu être signés de plusieurs des réalisateurs de la « qualité française », qu'ils prétendaient honnir. « Soirées de prince » est un chef d'œuvre… et une leçon de vie !
C'est bien cela,v.S, Pascal « joue » sa chanson : il lui donne une forme, la fait exister par son interprétation.