mercredi 9 mars 2011

Les jolies femmes et les jolies choses

“Qu'est-ce qu'une bonne interprétation ?”. Les spécialistes répondront par des arguments techniques et savants, les autres, s'ils connaissent un peu l'œuvre, se contenteront de dire : “C'est celle qui me touche !». Il faut entendre les premiers, sans faire taire les seconds.
La version de Jascha Heifetz, à laquelle va ma préférence, je ne l'ai pas trouvée; voici La méditation, extraite de l'opéra Thaïs (1894), de Jules Massenet, selon Anne-Sophie Mutter.
Comme chez Heifetz, il n'y a aucun heurt, nulle préciosité, mais un compagnonnage harmonieux de la belle et de son instrument. Harmonieux, mais délicat, douloureux : on suivra sur le visage de Mutter (mère, en allemand : la mère de toutes les musiques !), et jusqu'à sa crispation, le cheminement de cette partition simplement belle, et le don que fait le violon de lui même à sa maîtresse, qui le gouverne, le séduit, le soumet, l'entraîne…

C'est tout de même quelque chose !



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