vendredi 1 avril 2011

Le son de la vie

« Nous la perdîmes enfin. Je la vis expirer. Sa vie avait été celle d'une femme d'esprit et de sens; sa mort fut celle d'un sage. Je puis dire qu'elle me rendit la religion catholique aimable, par la sérénité d'âme avec laquelle elle en remplit les devoirs sans négligence et sans affectation. Elle était naturellement sérieuse. Sur la fin de sa maladie elle prit une sorte de gaieté trop égale pour être jouée, et qui n'était qu'un contrepoids donné par la raison même contre la tristesse de son état. Elle ne garda le lit que les deux derniers jours, et ne cessa de s'entretenir paisiblement avec tout le monde. Enfin, ne parlant plus, et déjà dans les combats de l'agonie, elle fit un gros pet. Bon! dit-elle en se retournant, femme qui pète n'est pas morte. Ce furent les derniers mots qu'elle prononça. »

Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, Livre II (il est entré en qualité de laquais, au service de la comtesse de Vercellis, à Turin. Elle meurt.)


Et, pour illustrer cette charmante incongruité, un « morphing » très réussi.

43 commentaires:

Pierre a dit…

Elle est partie dans un soupir.

Patrick Mandon a dit…
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Patrick Mandon a dit…

Pierre, quel joli mot ! Bravo !

« Ah, Madame se meurt, elle penche et s'affaisse !
Si ses lèvres scellées ne disent aucun son,
Elle n'est point muette, et fait parler ses fesses.
Il est des circonstances où l'on est sans façon ! »

JMT a dit…

Allons bon. Pourquoi pensé-je à Madame de Châtelet ?
Il n'importe.
La vidéo est fascinante. On aimerait la passer au ralenti et tenter de nommer. Il n'importe. Restons subjugués.

- Patrick, quelle belle trouvaille ! Je l'ai regardée une bonne dizaine de fois et suis toujours aussi fasciné. Mais je suis un voyeur de belles choses, on l'aura compris.

Patrick Mandon a dit…

Oui, Jean-Michel, fascinante ! C'est un procédé qu'on nomme le « morphing » (« le morfinge », aurait dit Gabin). Il faut connaître le dessin et disposer d'un logiciel approprié. Mais vous avez raison, celui-ci est très réussi.

Anonyme a dit…

Et ces belles muettes tour à tour exposées
Que pourraient-elles nous dire si elles pouvaient parler ?
Quelles douces confidences, quels terribles secrets ?
Quand bien même le son qui émanerait d'elles serait-il le plus cru, le plus vil.. une incongruité,
que bien vite Messieurs vous l'oublieriez, pour la seule promesse d'un baiser,
car on pardonne tout à la beauté.

Patrick Mandon a dit…

Corinne, vous êtes donc par avance pardonnée…

Pierre a dit…

J'aime bien les blagues "pipi caca prout prout". Elles peuvent être (aussi) très spirituelles. Un peu comme les rilletes, grasses et fines.
C'est un genre d'humour difficile où l'on peut vite être grossier et indigeste.
L'ami Gainsbourg était très fort dans cet exercice. Il y a brillé dans "des vents, des pets, des poums". Il s'y est aussi un peu perdu, comme dans "Eugeni Sokolov"
Un garçon dans le vent quoi!

Patrick Mandon a dit…

Vous avez encore une fois raison, beau gosse, l'art du caca prout-prout, qui peut faire surgir une surprise très comique, est d'un maniement délicat. Le beau Serge s'y est cassé les dents, son roman, chez Gallimard (il en était très fier), ne vaut pas un… pet de lapin ! La couverture du livre portait la marque esthétique du maître de la rue de Verneuil (son domicile, dont l'intérieur était peint en noir). Serge G. aimait vraiment la littérature, et la poésie, et méprisait un peu la chanson.

birahima2 a dit…
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Patrick Mandon a dit…
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Patrick Mandon a dit…

Birahima, soyez sans crainte, je vous saluerai toujours, c'est plus fort que moi. Mon éducation, mon goût des êtres et des choses…
Pour ce qui est de la personne que vous nommez, si elle vous déplaît tant, pourquoi donc allez-vous lui rendre de si fréquentes visites ? Seriez-vous, à votre tour, ovaires-bloquée ?

birahima2 a dit…

c'est cela, tout ce que je risquais, c'était d'être censurée.
kr kr kr...

birahima2 a dit…

et puis, dites donc, espèce de chieur, je vous rappelle que sur feu, nadia et moi avons eu de longs dialogues sur Feu.
Elle et moi étions entrés en conversation.

Patrick Mandon a dit…

Non pas censuré, Birah, effacée ! Mais au fait, vous venez ici pour vous faire saluer ?

Patrick Mandon a dit…

Votre amie Thé, dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne me porte pas dans son cœur, a fait ici, naguère, quelques apparitions. Elle ne tarit pas d'éloge sur vous, en particulier sur votre style. Je dirai simplement, car c'est affaire de goût, que je suis beaucoup moins sensible que Thé à vos effarements.

birahima2 a dit…

écoutez à un moment donné, va falloir vous stopper.

c'est pas parce que vous vous êtes fait encore casser la gueule dans le métro aujourd'hui que c'est nadia et moi qu'on doit prendre.

Patrick Mandon a dit…

Bira2, calmez-vous ! L'amour vous a épargnée, l'amour vous a oubliée, je n'en suis pas responsable. Quant à Nadia, elle va fort bien. Retournez, à présent, chez Lettres de Moscou, chez l'un ou chez l'autre, ou encore à l'infirmerie, mais ne restez-pas ici, je ne peux rien pour vous. Tout passe, B2, tout passe ! Tendez votre bras, le monsieur va vous faire une piqûre…

birahima2 a dit…

Mais vous avez des visions, je ne suis pas là, rappelez-vous, vous m'avez effacée.

heureusement que vous êtes chez vous, personne n'en saura rien ; ça ne sort pas d'ici.

Anonyme a dit…

Sidérant.
Impression d'ouvrir le cerveau d'un grand amoureux feuilletant son livre de souvenirs.

Mon cher Patrick, votre capacité attractive est décidément infinie. Je crains pour votre modestie. Il faut toujours que ces fantômes y reviennent, comme un drogué à son addiction. Vous les avez maraboutées ?

birahima2 a dit…

Nadia, savez-vous que notre avorton a incontestatblement un point commun avec Robert Walser ?
il n'aime pas les plumes.

Anonyme a dit…

Je cherche,je cherche, mais je n'ai pas d'avorton enregistré en ce moment dans mes fréquentations... Que des dandies élégants et des femmes cosmopolites.
Avouez le, nous vous manquons.
Comme je vous comprends.

Patrick Mandon a dit…

B2, vous allez me lasser. Je ne sais qui vous a laissé sortir, mais je suis bien certain que vous avez largement dépassé l'heure de votre permission.
Je vous le répète, B2, mon carnet de rendez-vous est saturé, il n'y a aucune chance que je m'intéresse à vous. N'attendez rien : en amour, je ne fais pas l'aumône, je prête sur gage.
Nadia vous a joliment répondu. À présent, je vous en prie, reprenez le chemin qui mène au pavillon B !

JMT a dit…

Bigre, cher Patrick, on vous harcèle, ce me semble. Moi qui voulais vous dire un mot de Emilie de Châtelet...
En effet, j'ai retrouvé le fil de mes esprits depuis mon évocation interrogative du 4 avril dernier !

j.d.l.l a dit…

Hou-la! du lourd, du gras de gras, t'a un problème avec des/un piranhas Patrick ? Ralala, on ne peut plus balader tranquilloù sur la toile, sans tomber sur des bêtes sauvage!, C'est dingue le manque d'amour, Finalement le monde est plein de mâchoires, une femme en plus ?

Courage Patrick, amitié et solidarité

Patrick Mandon a dit…

Une femme, je ne sais, JDLL ; disons « quelque chose », une forme manquée de vie, une erreur naturelle, une âme errante, échappée de l'ennui.
Cher JDLL, j'ai laissé un commentaire chez toi. Tes derniers messages sont remarquables.

j.d.l.l a dit…

Ah Patrick, le 5 mais je suis a l'olympia pour ( Joe Bonamassa ) peut-être nous verrons-nous, mais rien de très sur, (cause travail) , et vue que je vient avec du monde, je confirmerez parce-que le planning va être raide, amitié à toi

j.d.l.l a dit…

oui, Patrick, j'ai vu cela sympa à toi, merci,

Patrick Mandon a dit…

Entendu, JDLL, fais-moi signe.

j.d.l.l a dit…

escuse le mai,,,,,sssss rire rarara les gens d'en bas une cata!

birahima2 a dit…
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Ch de Meignerie a dit…

Patrick, vous êtes connu de tous les gardiens de Paris. Quand ils voient arriver votre élégante silhouette féline, ils détournent pudiquement les yeux.
Vous êtes la raffinerie même.

Angèle Karlpel a dit…

Je crois aussi, cher Patrick, que nous n'avons plus de souci à nous faire du côté du Rhin. Les Allemands sont aujourd'hui nos meilleurs partenaires européens, dans tous les domaines, dont le mien, nous avons construit une amitié apaisée et solide. Je me souviens avec un peu d'embarras de mes frayeurs qui me semblent aujourd'hui passablement ridicules. Quand j'étais en poste à Prague dans les années 2000-2004 je rentrais assez régulièrement à Paris en voiture, 800 kilomètres en autoroute faciles à effectuer dans la journée via, entre autres, la Bavière... A Plzen, je commençais à avoir mal au coeur, je traversais l'Allemagne en apnée avec un pic hagard vers Nuremberg, les mains moites et des panzers à mes trousses. Je prenais de l'essence avant la frontière pour ne pas avoir à poser un pied sur le sol honni. Et cette langue à la radio...Je recommençais à vivre après Aix la Chapelle.
VIVE CHARLEMAGNE.

Mademoiselle Agnès a dit…

il semble qu'en France, les grands intellectuels se prénomment Patrick :
Fiori, Bruel, Sébastien, Timsit, Mandon.

B.A.T a dit…

aujourd'hui...

Amadeus Césère a dit…

j'y ai dit viens...

Patrick Mandon a dit…

Nous avons ci-dessus la représentation du phénomène décrit par Héraclite :l'éternel retour du même.
Un seul individu, disposant des capacités de la paramécie, se reproduit à l'identique, par l'effet de la scissiparité numérique.
Bref, subdivisée, elle vole en escadrille…

Patrick Sardou a dit…

je veux que tu sois mon épouse, c'est tout

Patrick Mandon a dit…

J'embrasse, mais je n'épouse pas.

Sandra Dell' Caza a dit…

(photo-thérapeute)

Anonyme a dit…

Patrick, ça vous apprendra à nous photographier depuis l'écran. Une tête un peu faible et c'est le grand saut dans l'inconnu. Une proposition pareille ne se refuse pas, avec une telle fiancée vous voilà rhabillé pour... toujours !
Bon courage mon ami, nous sommes avec nous.

Héraclès a dit…

Nul besoin d'être hépatocélique pour apprécier la plume infiniment fine et virevoltante de Patrick, sans compter ses qualités d'homme. C'est ce que n'ont pas compris certains. Mais je crois bien qu'il s'en fiche et prend grand plaisir à les provoquer plus avant. Quand on a la chance d'avoir un ami tel que Patrick, s'arrête t-on à ces grumeaux ? Multumim !
Toate cele bune

thé a dit…

Oh !
Il y a toujours un certain temps, vu mon pseudo, pour que gogol me renvoie des messages.
Oui, je suis intervenue, sur votre blog, il y a un certain temps, et avoue ne pas me rappeler à quel propos.
Oui, effectivement, j'avoue vous avoir dit préférer le style de birahima à celui de nadia, que je connais peu, à vrai dire ; je l'ai croisée sur Feu, sans échanges ; et, je ne pense pas qu'elle intervienne où je vais.
J'attends toujours, par ailleurs, vos preuves quant à une hypothétique agression.
Là s'était arrêté l'échange, PM, car vous ne pouviez prouver ce que vous avanciez.
Je vous salue.