jeudi 22 mars 2012

« Je t'ai cherchée au bout des chambres…»

Voici encore un peu de la beauté mouvementée, hanchée de Maggie Cheung, un peu de la grâce de son cou de cygne jaune, et encore un peu de l'élégance triste de Tony Leung. Voici encore un peu du lent ballet de leur désir mutuel, de leurs frôlements, de leur effarement mélancolique.

16 commentaires:

Jérôme Leroy a dit…

Mon dieu, quel film. Film racinien, film proustien, film chardonnien. Et qui a en sont temps confirmé chez moi une intuition. Nous, Français, sommes infiniment plus proches, par le sens du rite, l'importance accordée au paraître qui n'a rien à voir avec la superficialité, le goût des paysages nuancés, l'importance accordée à la gastronomie, nous sommes donc infiniment plus proches du monde chinois (et japonais) que des anglos-saxons ou des germains. d'ailleurs est-ce un hasrd si la France est une immense consommatrice de littérature chinoise te japonais depuis trois deux cents ans au moins et si Proust est l'auteur étranger le plus lu là bas. Les Guermantes et les Tang, même combat!

Corinne a dit…

Superbe, encore, toujours et cette musique..

Patrick Mandon a dit…

Corinne, je sais que vous aimez et le film et sa musique. Comme vous, je suis sous hypnose.
Jérôme, dès le XVIIIe siècle, la France est obsédée de Chine. Le mobilier, les arts-décoratifs (les laques) sont fortement influencés par la Chine.
Au XIXe, le Japon prend le relais : que serait l'École de Nancy (les verriers) sans le Japon ?
Oui, la France comprend parfaitement l'Orient extrême.

Nuagesneuf a dit…

Fabuleuse trouvaille que ce montage ! Merci de nous faire partager, cher Patrick.

Je ne sais si je peux m'aventurer sur ce terrain mais je voudrai dire ici que je ne partage pas du tout les appellations de Jérôme Leroy : "film racinien, proustien etc..." C'est un film chinois. Point. La Chine séculaire n'a pas en elle ce besoin de référence française tant elle maîtrise le Temps. Et le maîtrisera en ce sens que chaque chinois porte en lui, comme génétiquement, cette incomparable supériorité de se savoir "Maître du temps". Et en quelque sorte aussi "Maître de la vie" en ce que la vie ne compte pas.
On ne peut pas plus mêler les japonais, leur histoire est différente, très différente, même s'ils sont "un peu" cousins des chinois.
Quant à la France, Dieu merci, elle est consommatrice de toutes les littératures, allemande, anglaise, hispanique, indienne, américaine du nord et du sud etc...etc...et bien entendu asiatique en général.
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Toutes mes amitiés à notre chère Corinne, qui se fait malheureusement bien trop rare en ce moment !

Anna Valenn a dit…

Vu une seule fois, à sa sortie, sent shivers down my spine. La bande son, je l'ai écoutée en boucle pendant un moment, et aujourd'hui, il suffit de et les images défilent sous mes yeux. Ah Patrick. Les affinités électives, je ne crois qu'à ça. J'aime la grâce et l'élégance, des robes et des sentiments, le suggéré à l'étalé.

(rien à voir, quoique, j'ai été au Jeu de Paume, Bénérice Abbott, rien ressenti, du tout, Ai Weiwei, oui, par pcp mais sans plus - je crois bien que Diane Arbus a marqué la hauteur de la barre)

Patrick Mandon a dit…

Anna, vraiment, Bérénice Abbot, déception ? Je me propose d'y aller la semaine prochaine. J'aime bien ses paysages urbains. Mais je vous en dirai plus.
Sinon, bien sûr, les affinités électives !

Corinne a dit…

Cher JMT, je suis pourtant ! Et vous embrasse très chaleureusement ainsi que Patrick, et ne soyons pas avare, annavalenn dont j'apprécie beaucoup les interventions, et Jérôme, que je suis également mais avec un peu plus de distance, il me pardonnera. Face à ses résurgences barbares, il ne peut pas nuire de semer ça et là un peu de chaleur et d'amitié sincère.

Patrick Mandon a dit…

Face à ses résurgences barbares, il ne peut pas nuire de semer ça et là un peu de chaleur et d'amitié sincère.
Bien évidemment, très chère Corinne, vous écrivez « ses », mais vous pensez « ces », sans cela, on pourrait penser que vous attribuer à jérôme des « résurgences barbares ».
Cela dit, en effet, par les temps barbares que nous connaissons, nous avons besoin de chaleur et d'amitié.

Corinne a dit…

Oui, bien sûr cher Patrick ! Je ne sais où j'avais la tête.. Ailleurs sans doute ! Mille excuses.

Patrick Mandon a dit…

Mais çela allait de soi, et, avec vous, chère Corinne, cela allait de soie…

Corinne a dit…

Chez vous, cher Patrick, il ne peut en être autrement. Ici on ne se bat qu'en résille..

Jérôme leroy a dit…

Cher JMT, je vous assure que dire "film chinois", au bout du compte, c'est dire "film français".
J'ai toujours eu, par ailleurs, après quelques modestes séjours en Chine, mais tout de même, chez un ami correspondant pour plusieurs journaux et vivant hors du milieu expatrié, marié avec une adorable manchoue, la certitude que si vraiment nous devions, nous Français, renoncer et disparaitre dans une civilisation, je me sentirai tout de même un peu plus chez moi dans un monde qui a le génie millénaire des jardins et des palais, du thé et de la gastronomie, de l'érotisme et de la poésie qu'en compagnie d'intellectuels new-yorkais, et à fortiori de non-intellectuels texans.

Corinne a dit…

En l'occurence, il s'agit d'un film hong-kongais, mais c'est sans doute un détail.
Sinon, Jérôme, je crains que la Chine d'hier ne soit plus vraiment celle d'aujourd'hui, Pékin, New-York, la logique financière engloutit tout, hélas. Voir ci après
http://www.liberation.fr/depeches/01012398126-hong-kong-un-self-made-man-proche-de-pekin-elu-a-la-tete-de-l-executif

Patrick Mandon a dit…

« je crains que la Chine d'hier ne soit plus vraiment celle d'aujourd'hui »
En effet, Corinne, les chinois détruisent systématiquement la Chine ancienne. Les vieux quartiers de Pékin sont condamnés. Les dirigeants chinois ont décidé de gouverner l'avenir : le passé ne les intéresse plus que du point de vue touristique et muséologique. Mais j'en saurai peut-être bientôt un peu plus.

Anna Valenn a dit…

Merci, Corinne !!!

Patrick, déçue, non pas vraiment, je ne connaissais pas Bérénce Abbott et donc je ne m'attendais à rien. Depuis William Kentridge, m'a renversée, le Jeu de Paume, j'y vais régulièrement.

Dans l'art, et la photographie en est un, je cherche des réponses à mes questions.

Bérénice, j'étais accompagnée, expo visitée au pas de course. Peut-être que seule et à ma petite vitesse... Cela dit, j'ai quand même noté un procédé, de mémoire, palladium ?, qui donne un effet de profondeur, étonnant. Et Bérénice, par Man Ray, est belle. En autoportrait, elle est amusante. Ceci explique cela ?

J'y retournerai peut-être, flâner.

Très belle semaine à tous, vous lire est un plaisir !

Corinne a dit…

.. Ah cher Patrick ! Un voyage serait donc envisagé vers l'orient extrême ? Hâte d'avoir vos impressions.