mercredi 3 décembre 2014

Les désirables

Ils ont incarné un moment éblouissant du désir français, du désir qu'on éprouvait pour les français. Ils l'ont incarné non sans une certaine arrogance : mêlée de gouaille pour Belmondo, de tourment pour Delon, d'insolence pour Bardot. Elle venait d'un milieu bourgeois, en possédait toute la solide extravagance, le pas assuré, la bouderie nonchalante. Delon avait fui un destin de garçon boucher, Belmondo était le fils d'un talentueux sculpteur.
Le monde voulait autre chose, il éprouvait un désir neuf. La France lui a proposé ces trois-là, et il s'en est immédiatement épris. Il a aimé la mèche dans les yeux d'Alain le sombre, la sueur sur sa peau si lisse. Il fut séduit pas le charme cabossé de Jean-Paul, le boxeur bien élevé. Il s'affola devant la sensualité innocente et têtue de Brigitte Bardot.
Bardot, Belmondo, Delon : la trinité d'un désir français.

Ci-dessous : Brigitte B., vers 1960, par Daniel Franay ; Jean-Paul B., par Tony Gryla, sur le plateau du film Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard, en 1965 ; Alain D. , vers 1965, par Michael Holtz



















































On lira Nico, une allemande dans la FactoryAlain, sors de ce corps !Delon, sans retoucheDelon ne mégote pasLe décor d'une vie -3-Faites la moueUn « Grello » qui tintinnabule, une tartine qui dégouline, Bardot et ses « frères »Une vitrine pour ma cousine


8 commentaires:

jean michell a dit…

bonjour patrick
vous avezun rare talent pour nous faire rêver d'imaages sebnsibles
merci beauocup

la photo avec chevalier vaut son peson d'or/ pesant d'or
amitiés du coeur de votre ami

Patrick Mandon a dit…

Cher Jean-Michel, votre visite m'est un vrai bonheur, car elle signifie que tout va bien. Figurez-vous que, lorsque j'ai trouvé cette photographie de Maurice Chevalier, j'ai pensé à vous !

Pierre a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Pierre a dit…

Trois portraits en quelques lignes. L'exploit n'est pas mince et mérite d'être salué. Je vous salue donc cher Patrick. Dans votre texte, en creux. l'esquisse d'une époque, pas si lointaine, passée mais pas dépassée.
Quelques lignes, qui si on se donne la peine de s'y arrêter un peu, sont une invitation à la rêverie. La France a viellie avec ces trois là. Peut-être un peu plus vite, (un peu plus mal?) qu'eux. Qui sait? J'aime les roses fanées.

Florence a dit…

Votre élégant et sobre billet évoque merveilleusement ce qui fut la conjonction de trois étoiles.

Patrick Mandon a dit…

Florence, comme une ombre amicale qui passe…
Je me réjouis du retour de l'ami Pierre, le beau gosse, qui n se manifestait plus. Une divergence sur Newman ? Mais, cher Pierre, je n'y peux rien, j'ai toujours trouvé insupportable son jeu fabriqué. Le pire étant ce qu'il produit dans Luke la main froide. Je crois bien qu'il était le plus mauvais élève de ce piètre professeur de tics et de trucs nommé Lee Strasberg. Il s'est amélioré quand il a pris de l'âge.
Joli, ce que vous écrivez sur « l'esquisse d'une époque, pas si lointaine, passée mais pas dépassée […] ». Que le Ciel vous tienne en joie ! comme le dit l'excellent Philippe Meyer.

Jeanmichel a dit…

Cher Patrick,

Vous dites " l'excellent" P.Meyer.
JE dirais plutôt "l'excellent" (ipse dixit...)

Et aussi
"Que le ciel etc..." Non, il dit:
"Le ciel voustienne en joie!"

---
Pourquoi dit-on "terre des hommes ?
Parceque on ne peut faire "taire les femmes"

Salut et fraternité, ami. Wewilll survive.

Patrick Mandon a dit…

Cher Jean-Michel : the best is yet to come