dimanche 28 février 2016

Consentement lacrymal

À quoi servent les refrains d'épanchement, les couplets d'effusion ? À éprouver des affections certes légitimes que nous refoulons pourtant, à nous amener à frôler des sentiments qui nous encombrent, à nous représenter des situations où nous jouons des scènes délicieusement cruelles, qui nous font adorablement souffrir. Souvent, nous refusons de nous sentir en simple harmonie avec la marche sentimentale du monde, parce que nous refusons de reconnaître son innocence. Est-ce parce qu'elle nous effraie, ou parce qu'en éprouver les effets nous navre ?
Les refrains d'amour nous mettent à l'unisson des autres, et nous refusons cette allure commune, cette promiscuité sentimentale. Or, c'est précisément leur facilité émotionnelle, leur pauvreté d'inspiration, qui leur permettent de contourner les défenses que nous leur opposons. Plus sophistiqués, cherchant à les ébranler, à les abattre, ils échoueraient. C'est en ignorant notre orgueil que les « airs de trois fois rien » nous surprennent et nous contraignent à nous représenter dans les rôles qu'ils distribuent.
Tôt ou tard, quels que furent nos efforts pour en différer le moment, nous devons nous faire l'aveu de notre misère, et consentir ainsi à nous reconnaître aussi misérable que nos semblables.

Sortez vos mouchoirs !









Pour Anne :





Et encore celle-ci, à l'intention de toutes et de tous, qui ferait pleurer une horde de Huns rassemblés dans un banquet où la viande crue serait servie dans les crânes de leurs ennemis vaincus !



Anne, j'ai d'abord pensé que vous vouliez dire « Pleurer des rivières », que voici, d'abord dans sa version française, fort honorable :




Puis dans sa version d'origine, évidemment magistrale, par une souveraine :



Et encore dans cette interprétation, qui serait ma préférée si…



… si Julie London n'avait pas existé : extatique je suis, figé, languide.



Mais, dans votre message, le titre est bien « Pleurer des fontaines ». J'ai fait une recherche, et j'ai trouvé une chanson et son créateur. Celui-ci m'évoque Depardieu dans le film de Xavier Gianolli « Quand j'étais chanteur ». Il y est un émouvant chanteur du samedi soir et du dimanche après-midi, un habitué des baltringues, celui qui, sur l'estrade, murmure des slows, pleure le chagrin des séparations, et rapproche encore les corps déjà moites. Au reste Franck Olivier -c'est son nom de scène- assume parfaitement son rôle, avec talent et sincérité, serviteur talentueux de la slow connection.



Je veux saluer Claude Gibrat, qui est venue s'inscrire dans notre « blogue note ». Je crois comprendre qu'elle fait partie d'un ensemble baptisé Totirakapon. Sa peinture m'a paru fort intéressante, et j'y reviendrai prochainement (quelque chose entre la maîtrise figurative et la tentation « Rothko », si j'ose dire).

mercredi 24 février 2016

Vous reprendrez bien un peu de crépuscule…




« Dieu se sert de tout, même d’un manchon, même d’une ombrelle ; même de cette ombre que fait une robe de femme passant sur la terre. »
Abbé Mugnier

Et Satan aussi, se sert de tout.
Andrzej Zulawski est mort le 17 février. Malade depuis quelque temps, il vivait très à l'écart, en Pologne. Ses films suscitèrent des mouvements divers, comme on dit à l'Assemblée nationale quand on veut évoquer le brouhaha. Cet homme devenu vieux (75 ans) avait été fort beau, dans le genre ténébreux, compliqué, retenu. D'une immense et solide culture, doué de cette ironie teintée de désespoir affleurant propre aux intellectuels polonais et tchèques, toujours hésitant entre la joie et la dépression, il ne pouvait s'exprimer que sur le mode de la tension (de l'hystérie parfois, irritante), de l'oppression des sentiments exacerbés. De ce point de vue, sa plus belle réussite fut L'important c'est d'aimer.
Je dois avouer un désolant paradoxe, qui me signale parfaitement : lorsque je vis ce film pour la première fois, je ne voulus pas même le considérer. J'étais un jeune homme arrogant, prétentieux, une manière de con à jabot. J'avais dans la tête des principes esthétiques, et je passais volontairement à côté de choses aimables en feignant d'en ignorer l'intérêt. Et je théorisais tout cela, me donnant des airs d'intellectuel à effet de moulinets. Je différais ainsi le moment où je devrais reconnaître qu'il était temps de me débarrasser de mes médiocres prévenances auprès d'un soldeur de néant.
Je revis, plus tard, L'important c'est d'aimer et j'acceptai la joie qu'il me procura, et je voulus la retrouver, cette joie, cette acceptation de l'étrangeté qui, au fond, me constitue depuis toujours, avec ce refus enfantin du réel brut, qui m'accable quand il ne me blesse pas.
Le temps a passé. Le cinéma français m'est devenu presque toujours insupportable. D'ailleurs, ce cinéma français « mainstream », aussi bien celui qu'on destine au  « grand public » que celui qu'on réserve à la nouvelle bourgeoisie (dé)pensante, c'est de plus en plus de la télévision sur grand écran. C'est du cinéma pour petite gauche libérale-démocrate, sans tabou, jouisseuse dans des proportions acceptables : ses dieux Lares se nomment Desplechin et Ozon (comme on dit Roux et Combaluzier),  des réalisateurs « intellos », coqueluches de festival, primés, décorés, périmés.
 
Andrzej Zulawski, au contraire, c'est du brutal ! Son cinéma sent la sueur et le foutre, et le sang séché. Quand on y lance un appel, on entend, en retour, l'écho d'un rire hypercritique. C'est du martyr, du chemin de croix, de l'ascension au Golgota « c'est à dire la place du crâne (Charles Péguy) ».
Le Mal est relatif, puisqu'il met en relation des êtres, qui étaient destinés à se trouver pour se perdre sans doute, et pour s'accomplir aussi. Et le Mal est absolu, il résout définitivement les contradictions humaines, il leur offre une issue fatale et simple, au contraire du Bien, qui rend toute chose complexe, et nous enseigne l'hésitation. Le mal nous entraîne, le Bien nous retient. La Mal nous est naturel, il nous sollicite à notre insu, nous surprend, nous suit, nous fait un siège patient. Le Bien, c'est l'anti-nature.
Les personnages, dans L'Important, sont très éloignés des stéréotypes du présent cinémoche français. Nul monolithe ne les hante. Certes, et heureusement, ce n'est pas un film « politique », il ne regarde pas la société française avec le souci absurde et vain de la changer ! Son sujet est ailleurs, il est politique dans la seule mesure où il traite des humains, des humains extrêmes, prisonniers de l'emprise infernale qui les étouffe progressivement. Un film romantique, bien sûr, mais romantique de l'Est, romantique façon slave, avec quelque chose d'acéré, des sentiments comme du barbelé. Les êtres qui s'y croisent, s'épuisent dans l'ultime frottement de leurs corps déjà las et de leurs âmes épuisées. Il y a un véritable enjeu, des fluctuations spirituelles : rien ne se passe comme dans ces atroces téléfilms de télécinéma, qui sèment leurs misérables stéréotypes, observent leurs insupportables personnages indignes de porter un quelconque sentiment un peu complexe, d'éprouver des contradictions.
Romy Schneider, sans fard (sans maquillage) le visage nu, offert, défait, cherche un homme dans les ruines d'humanité où prospère la canaille. Elle en trouvera un beau specimen. Mais trop tard, ou, si l'on préfère, juste à temps, car, juste à temps c'est précisément trop tard !






Ajouté jeudi, 26 février
Je viens de trouver ceci, dans une corbeille à papier, il s'agit d'une déclaration officielle. L'état de décomposition avancé dans lequel se trouve le ministère de la Culture sous le « gouvernorat » de François Hollande, ne sera certes pas freiné par la dernière détentrice du maroquin. Faut-il ajouter quelque chose à ce communiqué sans doute écrit entre deux portes par un « conseiller » négligent. Il faut le lire pour le croire. Il paraît que Jean Jaurès, très  brillant intellectuel, homme de la complexité, de l'analyse, fut de ce parti, et M. Blum…

Hommage d’Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, à Andrzej Zulawski

Publié le 17.02.2016 à 16h30
Communiqué de presse

Andrzej Zulawski était un cinéaste polonais de talent mais aussi un grand ami de la France.
Original et novateur pour son époque, formé aux côtés d’Andrzej Wajda, c’est avec des acteurs et des producteurs français, qu’il tournera ses films les plus marquants, d’une force impressionnante : L’important c’est d’aimer, Possession, La femme publique, Mes nuits sont plus belles que vos jours
L’univers d’Andrzej Zulawski, en cinéaste mais aussi en écrivain, était à la fois éclatant et très sombre, déchiré et déchirant.
J’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

(Que peut bien signifier « L’univers d’Andrzej Zulawski, en cinéaste mais aussi en écrivain » ? Quel est ce jargon de vaniteux incompétent ?)


Je ne crois pas que Zulawski soit son genre, mais je veux signaler ici que Ludovic Maubreuil vient de rouvrir son indispensable blogue, consacré au cinéma. Après une courte pause, il livre une analyse excitante d'intelligence (sur le cinéma américain, cette fois), et toujours depuis l'angle de la plus grande surprise, un genre dont il a le secret : C'est par ici  

Sur Romy, sur les choses du trouble et du sentiment, on lira Les héros dans le placard, ou le complexe de Cendrillon 

L'amour est un acte asocial

mercredi 17 février 2016

Je crois au train du soir

En passant, cette interprétation, déjà entendue mais si parfaite qu'elle supporte la répétition, d'une chanson, adaptée par Léo Ferré d'un poème de Louis Aragon, et parce qu'elle réjouira, grâce à la présence du beau Jean-Louis Trintignant, Florence, dont le blogue  Les exquis mots de Florence  ne cesse de m'émerveiller, tant il me paraît constituer une frontière, interdisant l'entrée sur son territoire de la médiocrité et de l'effroi « contingents ». Cette chanson, elle aussi, m'aura accompagné, je l'aurai fredonnée en maintes occasions, je l'aurai même chantée à part moi en Allemagne, alors que je me trouvai dans une caserne.
Il est des moments où une voix vient frapper la note de mélancolie qui est en nous, et la fait résonner longtemps. Le temps d'hiver se prête bien aux cérémonies secrètes, qui troublent notre ordinaire.




Le poème de Louis Aragon, qui fonde la chanson : les premières strophes sont d'une éblouissante maîtrise.

Bierstube Magie allemande

Et douces comme un lait d'amandes
Mina Linda lèvres gourmandes
Qui tant souhaitent d'être crues
A fredonner tout bas s'obstinent
L'air Ach du lieber Augustin
Qu'un passant siffle dans la rue

Sofienstrasse Ma mémoire
Retrouve la chambre et l'armoire
L'eau qui chante dans la bouilloire
Les phrases des coussins brodés
L'abat-jour de fausse opaline
Le Toteninsel de Böcklin
Et le peignoir de mousseline
Qui s'ouvre en donnant des idées

Au plaisir prise et toujours prête
Ô Gaenseliesel des défaites
Tout à coup tu tournais la tête
Et tu m'offrais comme cela
La tentation de ta nuque
Demoiselle de Sarrebruck
Qui descendais faire le truc
Pour un morceau de chocolat

Et moi pour la juger que suis-je
Pauvres bonheurs pauvres vertiges
Il s'est tant perdu de prodiges
Que je ne m'y reconnais plus
Rencontres Partances hâtives
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
À quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays

Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m'endormais comme le bruit

C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenait mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien

Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola

Elle était brune et pourtant blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Et travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu

Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke.


Louis Aragon, Le Roman inachevé

Passer comme la rumeur, s'endormir comme le bruit : beau programme pour finir sa vie

La chanson, par Léo Ferré, dans une version moins connue :



Pour le reste, « Je crois au mystère, aux sources, aux ombres errantes, aux villes énormes ; je crois au train du soir, aux grilles qu'on ferme après le dernier métro, aux êtres qu'on frôle et aux âmes qu'on étreint. »

L'ombre sur la muraille…


lundi 8 février 2016

Un peu d'humeur mauvaise, un peu d'espoir fragile

Des choses accablantes en avalanche :
1) Une diatribe de Mme Duflot, médiocre politicienne habillée comme un arbre de Noël pour maison de retraite d'Azerbaïdjan, qui « parle du cœur comme on parle du nez ». Les écologistes tentent de dissimuler leur féroce et vulgaire arrivisme derrière les « valeurs de la République », dont ils se parent, comme feraient des coquettes fanées d'un collier de fausses perles sur la ptôse de leur cou. À force d'antichambre à l'Élysée ou à Matignon, et par la grâce de l'ineffable Mme Aubry, signataire d'un accord de désistement très avantageux, ce parti lilliputien compte de nombreux élus, et a placé d'encombrants ambitieux à des postes importants de l'État. Ils aspirent à établir une VIe république : en effet, ils sont indignes de la Ve !
2) Il paraît que Cali, le rebelle ahuri, naguère idiot inutile de Ségolène Royal, tente de revenir sur le devant de la scène. Il saute comme un cabri, il chante comme une chèvre. Toute sa niaiserie tonitruante résume l'époque.
 3) Autre grande niaise, l'effarante Zazie persiste à chanter. Dame patronnesse à la fantaisie surjouée, féministe tendance île de Ré, elle est une caricature de ces bonnes-femmes, que ravit le spectacle de leur compagnon portant leur bébé dans un harnais placé sur la poitrine.
4) Un nouveau disque de Pascal Obispo : cette fois, il noie les poèmes de la grande Marceline Desbordes-Valmore dans le jus mielleux de sa voix, dans la poisse de sa musique. En ce moment, la vie, en France, est difficile. Les entreprises de M. Obispo nous la rendent proprement insupportable !
5) La simple possibilité d'un film de Romain Goupil, ancien gauchiste converti à la pire idéologie ultra-capitaliste (mutation classique), représentant accompli du plus grossier néo conformisme,  révolutionnaire en peau de hareng (alors que Jean-Claude Brisseau, auteur d'au moins trois chef-d'œuvres, Noce blanche, L'Ange noir, De bruit et de fureur, ne tournera sans doute plus).

Un souvenir ému
Le 6 janvier 2016 est décédée Silvana Pampanini, qu'on ne confondra pas avec Barbara Pompili, fade écologiste en rupture de parti, disponible pour tout poste de ministre, voire de secrétaire d'État (faire une offre). Rosetta fut, un peu avant les belles brunes ardentes qui allaient concurrencer les grandes blondes froides made in USA, l'incarnation de la femme italienne, du principe brun péninsulaire, non dénué d'ironie, environné d'un parfum capiteux. Sa carrière cinématographique n'est pas à la hauteur de son talent, mais les garçons d'autrefois, qui fréquentaient les salles de quartier, à Paris, se souviennent des émois qu'elle provoqua chez eux… :
« Ed è da subito un successo. Non solo Silvana è bellissima, mora e con quegli occhi chiari che le illuminano il volto, ma ha anche una carica prorompente, la capacità di ipnotizzare il pubblico, e una certa dose d’ironia spontanea che non può non essere un valore aggiunto. Lavora con tutti i maggiori attori dell’epoca. Quelli che abbiamo citato sopra, ma anche altri come Mastroianni, Walter Chiari, Nazzari, Rascel, Vallone, Taranto, e non basta, perché ben presto sfonda anche all’estero, e sugli schermi internazionali diventa la partner di Jean Gabin, Henri Vidal, Jean-Pierre Amount e via discorrendo… ».

Un film où les jeunes femmes sont fraîches comme des sorbets, mais ne fondent pas aussi facilement ; la Pampanini, la brune incandescente, apparaît dès les premières images :



La Pampanini chante les joies de la bicyclette et le plaisir des femmes qui les enfourchent, « Ma dove bellezza in bicicletta » (musique de Giovanni d'Anzi, paroles de Marcello Marchesi) :



Silvana était la nièce de la cantatrice Rosetta Pampanini
Si, mi chiamamo Mimi, est extrait de « La Bohème », de Giacomo Puccini, tiré d'un ouvrage, fameux en son temps, de l'écrivain Henri Murger, « Scènes de la vie de bohème ». Le thème de la bohème a perduré jusque dans les années soixante-dix, en France. La gauche réaliste et socialiste, conduite par des personnages avides, rapidement saturés d'honneurs et de cholestérol, assiégée par des courtisans élyséens aussi serviles que leurs prédécesseurs versaillais et souvent moins talentueux, cette gauche, donc, en imposant des modèles de « winners » sans scrupule, de patrons entretenus par l'État, de petits malins bien introduits, a définitivement démodé les aimables figurines de la bohème, qui, pourtant, prospéraient sous le Second empire affairiste mais injustement décrié.



Mimi alias Diva Maria (Callas)



Pour oublier tous les cafard cités plus haut, on entendra le groupe Feu ! Chatterton. Ces garçons élégants et modernes pourraient bien être la belle surprise de l'année nouvelle. Leurs textes sont superbes, avec une pointe d'emphase et de préciosité contrôlées. Raffinés, un peu distants, inspirés par des Esseintes, Baudelaire, Oscar Wilde, ils sont d'ailleurs et d'aujourd'hui (quand aujourd'hui procède du souvenir lointain). Je salue, pour ma part, leur lente intrusion dans la scène française :



On rapprochera les garçons de Feu! Chatterton de ceux du groupe Varsovie qu'on entendra ici : 

Les erratiques