« Une bonne partie de l’antifascisme d’aujourd’hui,
ou du moins de ce qu’on appelle antifascisme, est soit naïf et stupide
soit prétextuel et de mauvaise foi. En effet, elle combat, ou fait
semblant de combattre, un phénomène mort et enterré, archéologique qui
ne peut plus faire peur à personne. C’est en quelque sorte un
antifascisme de tout confort et de tout repos. Je suis profondément
convaincu que le vrai fascisme est ce que les sociologues ont trop
gentiment nommé la société de consommation. »
Pier Paolo Pasolini (1975)
L'antifascisme
est une obscénité contemporaine, un attrape-nigaud, au même titre que
les productions de Paul McCarthy, commerçant de l'art, fabriquant
d'articles de provocation à l'usage de la nouvelle bourgeoisie.
L'antifascisme, comme les déjections gonflables ou manufacturées du
vieux roublard grimaçant de Los Angeles, est une balise destinée aux
crétins, placée par des politiciens, ces derniers espérant prospérer sur
la misère culturelle, l'ignorance politique, le pavlovisme idéologique
d'une jeunesse toujours idéaliste.
Le fascisme, doctrine « totale »
réellement passionnante à ses débuts, essentiellement d'origine et de
destination culturelle, mérite mieux, en matière d'adversaires, que les
casseurs et les enfants incultes, rejetons hagards du lamentable parti
socialiste français, stationnés place de la République.
Pourquoi
les pouvoirs publics ont-ils stratégiquement déserté ce quartier de
Paris ? Pourquoi tolèrent-ils que se reproduisent, chaque soir, les
mêmes désordres urbains, alors qu'ils ont institué l'état d'urgence ?
Dans quel but ce pouvoir totalement déconsidéré laisse-t-il se fixer
l'anarchie dans la capitale, alors qu'il est parfaitement en mesure de
rétablir l'ordre républicain ?
Pour le plaisir, pour introduire par derrière et sans vaseline un plug
anal en fil barbelé dans le fondement du vieil obsédé, milliardaire de
la provoc pour lecteur de Libération, et pour rendre justice au génie
créateur de l'Italie, au début du XXe siècle, excitant et dangereux,
voici deux œuvres d'un immense artiste dit futuriste, Umberto Boccioni
(1882-1916), mort assez tôt pour ne pas avoir connu les conséquences dramatiques de sa rage juvénile et nécessaire :
La strada entra nella casa (1911)
Dimensioni astratte (1912)
Comme remède à l'énorme bêtise ambiante, qui gagne absolument tout, je vous suggère d'acquérir ou de voler le DVD du film La Grande Bellezza,
de Paolo Sorrentino (2013), où l'on voit un homme désenchanté,
vieillissant mais encore séduisant, revenu des êtres et des choses,
mais capable encore d'observer la grâce, errer dans la ville de la
Beauté fatale, Rome. Ce film démontre avec éclat que l'Italie n'est pas
tout à fait morte, et que nous pouvons compter sur la subtilité des
italiens, sur leur terrible lucidité aussi, pour nous tirer d'affaire !
Je trouverai bien un moment pour vous en parler, avant de disparaître.
lundi 18 avril 2016
dimanche 17 avril 2016
Sacha, disent-elles
Il m'accompagne depuis l'enfance. Ses films, son allure, sa diction, toute sa séduction, tout ce qui le constituait, tout m'a toujours paru si différent de ce qu'offraient les autres, et si aimable, que je ne lui ai jamais cherché de rival. J'ai accepté d'emblée l'idée qu'il était unique et admirable.
On disait autrefois qu'il était prétentieux, vaniteux, et, aujourd'hui, que ses « mots » sont d'un autre âge, sa misogynie démodée, son goût de la dorure et de la plume blanche dépassé. On lui reprocha d'avoir de l'esprit, on lui fit grief d'aimer la France, les arts, la grandeur, le panache, la vie belle, le passé prestigieux, les grands artistes, l'intelligence. Enfin, il y eut, pour son malheur, ces « quatre années d'occupation »… Jean Cocteau et Sacha Guitry sont les deux enchanteurs du XXe siècle. Tous deux ont substitué leur fantaisie à la réalité.
Comme cinéaste, sans le dire, sans théoriser jamais ses intentions, il a produit des œuvres très audacieuses, qui annonçaient même la Nouvelle vague.
Il aimait les décors, l'artisanat cinématographique, toute la machinerie presque militaire d'un film. Et, par dessus tout, il aimait les acteurs. Nul mieux que lui n'a rendu hommage au peuple du cinéma.
Pour s'en convaincre, il suffit de suivre les premières images de Si Versailles m'était conté.
Sacha Guitry fut un seigneur.
Si Versailles m'était
conté par Production-On-Demand
On consultera L'Histoire attendra Quant à soi(e) Sacha n'opposa aucune résistance… Émilie dans la tempête C'est difficile !
Libellés :
Des hommes fréquentables
mercredi 13 avril 2016
Vous passerez sans me voir
Voilà ! Son dernier album est disponible. Je n'ai trouvé que cette version abrégée de l'une des chansons très audibles qu'il contient.
Comme pour tout ce qui me plaît, s'enclenche un processus de fascination, que non seulement je ne refuse pas, mais que je sollicite. La beauté, en toute chose, n'est pas négociable ; le discours qui l'accompagne, ou qui tente de rendre compte des effets qu'elle provoque, relève de la sorcellerie. J'ai toujours disposé, pour évoquer ce phénomène, de moyens très inférieurs à ce qu'il suscitait en moi. Je demeure donc étranger à la beauté même.
C'était ma façon de revenir ici, de vous saluer, et de pleurer avec retenue sur mes paradis perdus.
Christophe avait créé la sensation, à l'Olympia. J'y étais. J'ai vu un loup, un solitaire qui ne montrait « à la canaille des rues que des dents effilés », pour reprendre un extrait du superbe poème, que l'ami Jean-Michel m'a fait découvrir ici.
Je me souviens de sa physionomie sulpicienne.
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