dimanche 1 janvier 2017

Mes (A)vœux : Du spirituel dans l'art en 2017

Grâce aux deux interprétations suivantes, on comprend mieux le rôle qu'a joué Rosetta « Sister » Tharpe, chanteuse et musicienne d'exception, dans la rénovation de la musique populaire. La communauté noire d'Amérique comptait un très grand nombre de talents dans ce domaine, mais certains possédaient un caractère vraiment exceptionnel : chanteuse douée, plutôt traditionnelle dans le swing des années quarante, elle eut l'idée de prendre une guitare électrique. Certes, le monde des Blancs a modifié le son originel, il lui a apporté une petite nervosité, un fourmillement canaille venu du bas des reins de la jeunesse chrétienne surveillée par les pasteurs, mais la preuve est administrée que même l'origine du rock se trouve en grande partie chez les Noirs d'Amérique. Sister Rosetta est tout à la fois la tradition et la relève, elle annonce, elle devance, elle produit un effet bouleversant. N'oublions pas Rosetta :





La grâce blanche en cuir noir ou du spirituel dans le coup de reins :



Et le Vince-roi, un ange blanc déchu habillé de peau noire :



Dans le même registre, mais plus tard, dans un monde transformé, qui ne peut plus revendiquer l'innocence en cuir noir, voici quatre jeunes gens minces et nerveux comme des boxeurs anglais sortis des mines du Yorkshire, des esthètes de la Chute, col de chemise relevé et jolies fesses cambrées faites au moule :



Pour finir (momentanément) Billy-The-Queen :



9 commentaires:

Aukazou a dit…

Je découvre Rosetta, et j’avoue qu’elle me plaît bien, cette bonne femme toute ronde avec son manteau hyper classique, sa guitare électrique et son énergie de boxeur ! ;-)
Par ailleurs, je suis assez étonnée qu’un type ultra-mondain, comme vous, apprécie « The Clash ». Le mouvement punk est un peu antérieur à ma génération (celle de Kurt Cobain, dont j’ai à peu près le même âge), mais je me sens complètement en osmose avec les Clash et les Sex Pistols. Il m’arrive encore très souvent d’écouter « I fought the law » (le comble pour quelqu’un qui a fait des études de droit ! ;-)) et l’indémodable « London calling ». Dans le genre post-punk, j’aimais bien aussi Soft Cell, surtout « Tainted love » dont Marylin Manson a fait, je trouve, une excellente reprise.

Enfin voilà, toute la musique que j’aime elle vient de là, elle vient du punk (relativement proche de ma forme d’énergie).

En tout cas, un grand merci du « tout venant » pour cette musique faite pour le « tout venant » ! Et bonne année ! ;-)

Patrick Mandon a dit…

Aukazou à Mandon : « un type ultra-mondain, comme vous ». J'ai cru lire « ultramontain », j'ai ri. Quant à mondain… Je suis nostalgique d'une mondanité heureuse ou plutôt maudite, une mondanité comme un ballet de figures menacées de disparaître, telles que les observa le petit Marcel, ici, et Truman Capote, en Amérique (là-bas, on les appelle « socialites », rien à voir avec nos crétins de socialistes, petits mondains honteux ou partageux aigris).
J'ai tout de suite aimé The Clash, sensible à leur énervement de prolos brits, castagneurs du samedi soir avec un cou sale et des dents pourris (Johnny Rotten), mais je n'ai jamais accroché au genre de Kurt Cobain, que je jugeais pénible et, finalement, sans intérêt. Marylin M. ne me déplaît pas, mais je crois qu'[elle] vieillit mal.
Étonné de vous trouver là, et plus encore de vous découvrir en fille, je croyais que vous étiez un garçon. Bonne année, Aukazou !

Aukazou a dit…

Je considère qu’avant d’être une femme, je suis une énergie. Et cette énergie qui est mienne est plutôt mithraïque, solaire et masculine. Il n’est donc pas étonnant que vous m’ayez prise pour un homme. Pourquoi pas ? Après tout, je suis autre chose que ma détermination sexuelle, tout comme Proust ne saurait se réduire à son orientation sexuelle. N’est-ce pas … ?

Pour en revenir à nos considérations papales et ultramontaines, je conçois que l’on puisse farouchement défendre un certain art de vivre, pourvu qu’il s’agisse d’autre chose que d’une simple posture. La vie de Brummel nous rappelle à quel point le dandysme est un stoïcisme, à savoir une esthétique portée par une éthique. Chez Huysmans , on peut même se risquer à parler de mystique. D’autre part, je suis bien mal placée pour vous jeter la pierre ! J’ai moi-même une tortue-bijou qui ne quitte pas les rayonnages de ma bibliothèque. C’est dire si Des Esseintes m’est cher ! ;-)

Pour me faire pardonner mon intrusion sur votre blog et vous remercier de votre humour (denrée extrêmement rare et d’autant plus appréciée), je vous glisse, en lien, cette mélodie de Raynaldo Hahn qui, peut-être, fut pour Proust ce que la petite sonate de Vinteuil est à Swann.

https://youtu.be/gBZNV7ltlWI

Patrick Mandon a dit…

Aukazou, encore une étrange chose : vous me dites combien vous est cher Des Esseintes, or, je viens d'acquérir un petit livre signé de l'avocat (très talentueux) Maurice Garçon (on vient de publier son « Journal, 1939-1945 », redoutable d'intelligence et de lucidité, avec de forts moments d'ambiguïté qui donnent envie aux nombreux imbéciles contemporains de se changer en procureurs, emploi qui leur convient assurément), un petit livre, donc, « Huysmans inconnu, du bal du Château-rouge au monastère de Ligugé ». Je ne l'ai pas encore lu, mais ce que j'en ai parcouru me ravit. Mais peut-être connaissez-vous déjà cet ouvrage.
« Défendre farouchement un certain art de vivre », dites-vous : je ne défends rien farouchement, un rien me distrait de mes devoirs, cependant, je n'ai pas de goût prononcé pour les postures. Je constate simplement que nous vivons désormais comme des indiens dans une réserve, notre territoire de liberté se réduit considérablement. « Le dandysme est un stoïcisme », dites-vous encore : combien vrai, et, en effet, il n'est pas d'esthétique sans éthique (et toc, Mandon !).
Reynaldo Hahn et le petit Marcel ! Vous ne pouviez mieux choisir vos figures d'une mondanité d'exception, bien dignes d'admiration. Ces deux-là ont également beaucoup ri.
Enfin, « jeune homme », je n'ai rien à vous pardonner ; au contraire, je vous remercie de votre singularité légère de punk admirateur du sulfureux Des Esseintes. Revenez quand vous le voulez, et si vous ne revenez pas, c'est que vous l'aurez voulu.

Patrick Mandon a dit…

Mandon, l'idiot de la famille :
dans le message (au-dessus) du 2 janvier 2017 à 18:13, ce n'est pas « castagneurs du samedi soir avec un cou sale et des dents pourris », mais « castagneurs du samedi soir avec un cou sale et des dents pourries », qu'il fallait écrire.

Aukazou a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Patrick Mandon a dit…

Aukazou, me voilà confus ! Par une manœuvre maladroite j'ai effacé votre très intéressante réflexion sur Huysmans, fondée sur la fréquentation exclusive de l'œuvre de ce dernier. J'allais non pas vous répondre, mais plutôt solliciter un supplément. Avez-vous conservé votre texte ? Si oui, voudriez-vous le reproduire ici ? Je vous prie de m'excuser de cette maladresse.

Aukazou a dit…

Sans blague ?! ;-)
Vous savez quoi ? Je vous laisse à la vieille Bardot et aux très vulgaires et Célestes marquises, pas celles de Boucher, plutôt celles à déboucher. Ainsi que je le disais ailleurs, on a les vieilleries qu'on mérite...

Vous savez, Monsieur Mandon, mon érudition vaut très largement la vôtre, à ceci près que la mienne n'est pas le fruit d'une imprégnation petite bourgeoise mais d'une exploration, d'une insatiable curiosité,d'une capacité rare à saisir l'essentiel. Si, tout comme vous, il m'arrive de me laisser distraire, jamais je ne me perds jamais en route.

Contrairement à certain blog/blogueurs que vous fréquentez, je ne cherche pas à créer du lien à n'importe quel prix. Je n'ai plus envie de niveler par le bas. Quant à disserter sur la "libido ad libitum" en long, en large, en travers, par devant ou par derrière,de fesses inconnues : celles de mon homme me suffisent.

Je recherchais sur ces espaces ce qu'apparemment je n'y trouverai jamais : des grands lecteurs, des musiciens,des gens pudiques, placides, équilibrés, qui ont appris à vivre avec leurs névroses pour ne pas avoir le besoin de les infliger aux autres. C'est aussi cela, le savoir vivre. Malheureusement, je n'y ai trouvé que des dépressifs, relativement incultes, et dont la liberté de ton n'a d'égale que la misère sexuelle ( cf : le dernier billet d'humeur de l'instit et son lexique fleuri "péter un coup", "slip", "bite"...).

Sur ce, j'ai une douche et un RER à prendre. N'hésitez pas à répéter votre manoeuvre maladroite, ça vous fera une occupation ! ;-)

Salut!

Patrick Mandon a dit…

J'étais dans un train, qui m'emportait loin de Paris, je ne vous réponds que maintenant. Je ne veux pas chercher à connaître ce qui motive votre revirement. Quoi qu'il en soit, votre ton de goule ammoniaquée trahit une déplaisante personnalité. J'ai lu dans un autre lieu, que vous revendiquiez un QI de 130 (comme Hermann Göring) : je fus impressionné, et me trouvai ridicule avec mon petit 120. Mais après avoir pris connaissance de votre intervention ci-dessus, et des arguments que vous tentez de développer, qui vous apparentent tantôt à Cécile Duflot tantôt à une candidate de télé-réalité, je m'interroge : ne confondez-vous pas votre QI avec votre tour de taille ?