Elle n'a jamais « vampé » ses partenaires ni le public, elle les a toujours subjugués. Elle les a emportés un peu plus loin, avant de les abandonner, à la fois tristes et comblés.
Le générique de ses films consistent en une énumération des metteurs en scène et des comédiens qui fondèrent le cinéma depuis qu'il parle (et qu'il chante, car elle aimait la chanson). Sous la direction d'Henri Decoin, excellent metteur en scène, alors son ex-mari, elle fut une redoutable Bébé Donge (titre du film et son rôle,1952) auprès de l'infortuné Jean Gabin, qu'elle fait périr à petit feu ; Max Ophüls lui a sans doute offert ses plus beaux rôles dans La Ronde (1950), Le Plaisir (1952), Madame de… (1953).
Depuis quelque temps, elle semblait lasse des choses… et des êtres ? Quelqu'un qui la connassait m'a confié, récemment : « Elle a tout dit, et ce qu'elle n'a pas dit, elle le garde pour elle. ».
Toutes les femmes de sa génération l'ont enviée, copiée, aimée. Elle les incarnait toutes, ces françaises qui avaient pour viatique l'élégance naturelle, le sens de l'équilibre et le goût du chavirement.
À propos de Max Ophüls et de DD (Danielle Darrieux), on lira : Mathilde et Gustave au salon - 2 La note finale Tournez Manège 2 La groupie du pianiste La note finale, suite
1 commentaire:
Heureuse évocation et bel hommage, cher Patrick. Votre dernière phrase est superbe.
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