- Tu ne m'avais pas dit que Cali enregistrait un album, dans lequel il reprenait des chansons de Léo Ferré.
- Je l'ignorais, et, l'aurais-je su, j'aurais choisi de l'oublier aussitôt !
- Pourquoi donc ?
- Dès que je l'entends couiner, je cours à la rencontre d'un bruit, qui couvrira sa voix.
- Tu n'as pas de goût !
- C'est vrai, mais j'ai le dégoût très sûr.
- C'est un garçon sensible, Cali ; d'ailleurs, il est de gauche, il a soutenu Ségolène Royal ! Il laisse parler son cœur.
- André Gide a dit de Jean Guéhenno : « Il parle du cœur comme d'autres parlent du nez. ». Eh bien, ton Cali souffre d'un rhume chronique !
- Décidément, nous n'avons rien en commun ! Le printemps nous avait rapprochés, l'été nous avait réunis, l'automne nous sépare.
- Trois saisons pour un amour, c'est trop, deux suffisent. D'ailleurs, dès le mois d'août, cela sentait la fin.
- Je ne m'en suis pas rendu compte.
- Moi si !
- Tu n'as pas de cœur !
- Non, mais j'ai du nez ! Aznavour lui aussi le savait. Et Aznavour, c'est autre chose que Cali !
2 commentaires:
J'adore.
C'est en effet la plus spectaculaire de ses chansons, et la plus audacieuse sur le plan de l'orchestration. Il la prend très haut, à la manière des grands crooners, et tient sa note jusqu'au bout, d'où cette intensité, perceptible également dans le « récit » que rapporte le texte. La rupture cernait ces deux êtres : très perceptible au mois d'août, elle scelle leur destin quand vient l'automne. C'est une grande chanson d'amour.
Rappelons une chose : à ses débuts, Aznavour n'essuya que des critiques négatives, dont la plus sotte, sans doute, touchait à sa voix, que ces fins connaisseurs jugeait absolument incompatible avec une carrière !
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