Il leur suffisait de paraître, et la lumière désertait tous les visages. Il leur suffisait de paraître, et tout, alentour, bénéficiait de leur prestige, ou, au contraire, était anéanti par leur beauté.
Revoyant Le Guépard, hier, je m'assure du fait qu'il est entièrement dominé par la présence physique de Burt Lancaster, puissant, réfléchi, mélancolique, tel un aristocrate sicilien, et c'est d'autant plus admirable qu'il était né à New York, qu'il avait commencé dans un cirque comme acrobate avec un certain Nick Cravat.
Alors voici, comme échappées d'une fenêtre ouverte un soir d'été, quelques notes de musique : au bal des ombres, retenez une valse avec qui vous voudrez…
4 commentaires:
Cher Patrick, votre article sur "Le Dernier Tango", dans "Causeur", me plaît beaucoup. C'est un film très dur, mais qu'il faut avoir le courage de diffuser. Ne serait-ce qu'avec un débat qui réunirait une féministe et une psychiatre. C'est ce que j'avais proposé ici à Brest, mais je ne crois pas que ça va se faire... J'écrivais sur Facebook : >>>"Le Dernier Tango", c'est de l'art, qui doit permettre au spectateur de réfléchir, de se faire une opinion éthique. Ce qu'il montre n'est plus une apologie du viol, mais une dénonciation universelle de la détresse humaine : du viol, du suicide, etc. L'interdire, c'est interdire à l'homme toute introspection personnelle, et involontairement augmenter la possibilité de la violence, contre les autres et contre soi-même. La censure est le mal absolu.<<< Bonne nuit ! jem
Vous avez fort bien compris le sens de mon article, et, en effet, l'objet fondamental de ce film d'une exceptionnelle intensité. Les extraits des articles des deux journalistes américains, critiques de cinéma, démontrent avec éclat qu'il faut chercher dans cette direction pour comprendre cette œuvre en effet très « inconfortable ». Mais notre temps n'est plus adapté à ce genre de réflexion, et je ne crois pas qu'il le redeviendra avant longtemps. Cela dit, la scène dite « du beurre » n'apportait rien, au contraire, elle a égaré définitivement le vrai sens du « Dernier tango ». Aujourd'hui, les censeuses (!) ont beau jeu de la brandir comme une preuve évidente de l'ignominie qu'elles qualifient de masculiniste…
Coucou, mon cher cousin, je lis de temps en temps vos articles sur le bien-aimé Causeur.. vous serez surpris sans doute de me revoir ici, mais c'est que j'ai souvent la nostalgie de la folle ambiance de notre Nomad's land...Je vous embrasse comme je vous estime. Emilie, Marquise de Beauregard. Avez-vous toujours la même adresse mail ?
Ma cousine ! La superbe et brûlante amazone, la marquise aux yeux de braise qui courait la lande sur son cheval, un puissant étalon nommé Hercule, le seul étalon, d'ailleurs, qui tenait assez longtemps entre ses jambes pour qu'elle fût apaisée après leur étreinte… La Beauregard, fille de ses parents et de la Méditerranée, capable de lancer un bouquet d'orties fraîchement cueillies au visage de son cousin pour, l'instant d'après, se jeter à ses genoux, implorer son pardon et lui promettre mille félicités… Emilie de Beauregard, qui brûlait tantôt d'un feu de braise et tantôt d'un feu de marbre.
Il vous suffit de paraître, ma cousine, et tout me revient…
Votre cousin,
Note : mon mail est toujours le même.
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