L'ami Jérôme Leroy, une fois de plus agressé par un lecteur, chez Causeur, a réagi d'une manière qui me plaît infiniment : la manière d'un gentilhomme, d'un aristo blessé mais vaillant, d'un homme sensible et impertinent.
Faut-il préciser que je ne suis pas communiste ? Que je ne suis même pas de gauche ? Et que je n'aime pas les socialistes français contemporains ? Faut-il donner des détails sur l'éducation que j'ai reçue, et même sur mes préférences politiques ? Faut-il dire que, si je trouvais, à droite, l'équivalent de cette réponse flamboyante, je la publierais de même ?
Je crois au hasard, même objectif, aux affinités électives qui naissent d'un mot, d'un regard, d'une mélancolie partagée, d'un rire commun. Ces choses-là se font immédiatement, ou après quelque temps, mais toujours, elles durent et se fondent sur la solidarité. Je suis solidaire de mes amis, et je les rejoins, où qu'ils se perdent, où qu'ils s'égarent dans le paysage de leurs illusions…
Voici une partie de la réponse de Jérôme Leroy, qu'il me pardonnera de reproduire ici, sans son autorisation préalable :
« Demandez vous pourquoi le PCF, chez nous, a gardé le nom communiste, et est le seul en Europe. Parce qu’on est les plus cons ? Eh bien, non ! Parce que, pour les gens qui ont entre trente et soixante ans aujourd’hui, et qui ont passé leur jeunesse dans une banlieue rouge, ça voulait dire loisir, culture, sport, vacances, tous les petits luxes réservés aux enfants de la bourgeoisie. Je suis un communiste français. Et j’en suis fier, à un point que vous imaginez difficilement. Question d’honneur, de tradition et de transmission. Fidélité du cœur et de la raison. On ne baisse pas les yeux, nous, jamais. Ni devant Parisot, ni devant MLP, son faux nez.
Et moi quand j’écris un article ou un commentaire, je ne mets pas un faux nez. Vous savez à qui vous avez affaire. Et si ça ne vous plaît pas, lisez quelqu’un d’autre, il y en a pour tous les goûts à causeur. »
Pour "enchanter” cette fière proclamation, une vieille chanson russe, bien propre à alimenter nos beaux chagrins :
10 commentaires:
Salut Patrick, great old russian song to illustrate your point!
Depuis que je l’ai découvert et que je le lis au quotidien tant sur Causeur que sur son blogue, je goûte chez Jérôme Leroy sa manière rare d’être entier. Le faux-semblant lui est étranger.
On sait qu’on ne perd jamais un instant à le lire : il a le sens de l’Histoire et sait faire preuve d’une pédagogie qui nous rend plus avertis. Ses contempteurs souvent brouillons et mal élevés font finalement sourire et on les plaint pour leur sectarisme bien primaire, voire leur obscurantisme.
Je vais vous le dire tout net : il y a du Cyrano chez cet homme-là. Et du plus beau. Du Cyrano des « Non, merci, non, merci, non, merci. » Et pour ceux qui ont la chance de ne pas me connaître, qu’ils sachent que c’est là le plus noble compliment que je lui puis faire.
(extrait) pour Jérôme Leroy :
(...)Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François" ?...
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu'un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l'œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,(...)
L'entièreté de la tirade, pour le plaisir de tous et de chacun, est ici :
http://nuageneuf.over-blog.com/article-cyrano-2-52249100.html
Le roi n'est pas mort. Vive Leroy !
Merci à vous, messieurs. Vraiment.
Nul besoin d'être communiste ou de gauche pour apprécier la plume infiniment fine et virevoltante de Jérôme, sans compter ses qualités d'homme. C'est ce que n'ont pas compris certains causeurs binaires qui étiquettent leurs goûts. Mais je crois bien qu'il s'en fiche et prend grand plaisir à les provoquer plus avant. Quand on a la chance d'avoir un ami tel que Patrick, s'arrête t-on à ces grumeaux ? Multumim !
Toate cele bune Jean-Michel
Du binaire Nadia, ? Té brave comme on dis ici, de la pourritures !, sinon entièrement dac avec toi pour le reste nos-soucie, amitié à patrick
Nadia, tu cause toujours chinois-toi grgrgrgrgr «ces grumeaux ? Multumim !
Toate cele bune Jean-Michel »
Ralalala ces intellectuelles, ils sont toujours dans les nuages, jamais dans le réel, rire!
c'est pas du chinois Jean, c'est du roumain ! Un peu plus... latin !
Je te traduis, nous vous remercions, tout le meilleur.
Pupici Ion (bisous Jean)
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