mardi 31 janvier 2012

Fin de partie 1 – Avec aisance



« Je m’en vais parce que je m’ennuie. Je sens que j’ai vécu suffisamment longtemps. Je vous abandonne à vos soucis dans cette charmante fosse d’aisancesbon courage ! ».
Tels furent les derniers mots qu’écrivit Georges Sanders, à l’adresse de ses contemporains, sur une feuille de papier. Il absorba le contenu de cinq tubes de nembutal, avec force vodka, puis s’allongea sur le lit d’un hôtel très commun, situé près de Barcelone. Comme il l’avait prévu, et espéré, il ne se réveilla pas.

dimanche 29 janvier 2012

Le son d'Adèle

Encore Adèle, mais, cette fois, en direct, sur la scène des British awards 2011. Sa voix ne perd absolument rien à cette prise directe, et son regard, d'une profonde tristesse, ne saurait laisser indifférent le plus endurci des gommeux. La voix de cette jeune femme me traverse de part en part ; elle fait de moi une manière de Saint Sébastien mirlitonesque !

Un brun Olivier

Pour la petite bande de garçons que nous formions, dans les années soixante, Olivier Despax apparut comme un modèle insurpassable, dans le genre « mod » (dont l'opposé était le genre « rocker »). Il était beau, d'une régularité dans les traits, et d'une douceur dans la physionomie qui nous épataient. Les filles, autour de nous, embrassaient ses photographies. Et puis, Bardot en disait le plus grand bien ; enfin, il avait interprété cette chanson en duo avec BB. Il était élégant, aimé des hommes et des femmes, « traînant tous les cœurs après lui ». Despax, excellent guitariste de jazz, est mort prématurément. Je ne sais ce qu'il serait advenu de lui. Aurait-il conservé la fraîcheur qu'il montre ici ? Delon, nous l'avons vu, n'a pas été physiquement accablé par l'épreuve du temps. Il arrive que la vieillesse épargne la beauté. Elle produit tant de ravages par ailleurs ! Où sont mes lourdes mèches brunes, qui venaient barrer mon regard ? Que n'ai-je gardé mes joues si lisses et fines, en lieu et place de cette peau épaissie, creusée de rides et de ravines ! Je ne fus pas Despax, je serai Quasimodo !
Entendez cette ritournelle, voyez ces deux jeunes gens, que la vie a séparé du lot commun des mortels, et ne haussez pas les épaules pour vous moquer de tant de niaiserie. Ces deux-là incarnent un moment de grâce.


mercredi 25 janvier 2012

De l'un au même




C'est une chanson un peu triste, l'évocation d'un amour fort, puis rompu, d'un lien qui s'est dénoué. Elle semble s'adresser à cet homme qu'elle aima si parfaitement,
qu'elle le cherche encore chez d'autres que lui.
« Sometimes it lasts in love,
But sometimes it hurts instead, yeah
»
Cette remarque me paraît juste.

En supplément, Adèle vous entraîne dans les paysages qui me sont familiers, sur la rive droite ; elle s'engage sur le pont Alexandre III, mais s'arrête avant d'avoir rejoint la rive gauche.

Rive droite, rive gauche, ainsi bat mon cœur de Parigot.

samedi 21 janvier 2012

Sans rémission

Ma vie de nomade m'avait épargné ce chagrin : je viens d'apprendre la mort d'Alain Leprest. Je le savais, comme tout le monde, sérieusement malade, mais il connaissait une belle rémission. Il s'est suicidé en août dernier. Il avait 57 ans.
Entendez ce qui suit, c'est la vie simple et déchirante.

jeudi 19 janvier 2012

Beverly «A little Blue» Kenney

Si vous ne la connaissez pas, je suis heureux de vous permettre de découvrir cette jeune femme, née avec une forte proportion de «bleu» (blue) dans le sang, ou, plutôt, dans l'âme. Elle chantait de cette voix un peu acide, qui nous invitait à partager sa « soulitude ». Je ne parvenais pas à retrouver sa trace, le hasard m'a servi. Je l'écoutais, autrefois, avec ravissement : de ce point de vue, je n'ai pas changé !
Beverly, américaine née en 1932, s'est suicidée en 1960. À cette époque, je ne pensais pas au suicide, et je déplore que l'idée de se supprimer lui soit venue. Elle n'aimait pas le rock and roll.
Si vous allez à l'adresse http://www.thebluegrassspecial.com/archive/2011/april2011/beverly-kenney-april-2011.html, vous trouverez une foultitude de détails sur l'art, la manière et le reste de Beverly Kenney.


Pour saluer Maryse

Maryse vient de nous rejoindre. Elle tient un blogue très singulier, où elle rapporte des faits quotidiens, des impressions « de société », des souvenirs, sur un ton vif, mais sans acrimonie. J'ai compris qu'elle venait de l'autre méditerranée, celle qui fait le teint hâlé, les dents blanches, et les « Pieds noirs ». Il me paraît que c'est une femme de caractère. Je la remercie et je l'accueille avec grand plaisir.
À son intention, avec mes vœux, ce bijou de l'ami Franz (Schubert), joué par Alfred Brendel.



Alfred Brendel - Schubert - Impromptu par Quarouble

mercredi 18 janvier 2012

Le livre Sterling

Chez Causeur, un article remarquable sur la Serbie, sur la honteuse attitude des européens, allemands en tête, à l'égard de ce pays, qui fut notre fidèle et courageux allié pendant la Seconde guerre mondiale. L'Europe d'aujourd'hui ne mérite pas l'admiration que je lui porte, surtout en raison de son prestigieux passé. J'enrage au spectacle toujours recommencé des imbéciles et des arrogants, qui refont le procès des Serbes. Un jour, peut-être, je vous parlerai de mon attachement à la Serbie, et des racines de cet attachement.
En attendant, je vous recommande la lecture de Wanderer, le livre autobiographique de l'acteur Sterling Hayden (Johnny Guitar, de Nicholas Ray, The Asphalt Jungle, de John Huston). Il y rapporte son engagement dans les rangs des partisans de Tito, en Serbie, pendant la guerre.
C'est très bien écrit, et passionnant de bout en bout. Peut-être avez-vous vu l'entretien qu'il accorda à Philippe Garnier pour le magazine Cinéma-Cinémas, que diffusait Antenne 2 ( un crétin en majesté a supprimé cette merveille, un beau jour !). Hayden se remémorait, avec courage, sans rien dissimuler, son attitude, qu'il regrettait sincèrement, devant la Commission des activités anti-américaines : il y avait dénoncé ses anciens « camarades » du parti communiste américain.
Je pleure le rejet de la Serbie par l'Europe stupide, je pleure la mort de Sterling Hayden, je pleure la disparition de Cinéma-Cinémas. Je me console avec un verre de champagne, que je lève en votre honneur !

Un air ni gai ni entraînant

Il n'est en rien original de dire que Kathleen Ferrier fut la plus émouvante contralto du XXe siècle. Sa voix n'a pas d'équivalent, ne ressemble à aucune autre ; elle est identifiable immédiatement. Le chef d'orchestre Bruno Walter l'aimait beaucoup et l'accompagna parfois au piano (elle-même jouait remarquablement de cet instrument). Mais c'est surtout dans les œuvres de Gustav Malher - que Walter avait connu, soutenu, admiré -, que leur collaboration fut éblouissante. Lui au pupitre, elle au chant, ils donnèrent une interprétation de « Das Lied von der Erde », et de « Kindertotenlieder », qui arracherait des larmes à un psychopathe, pour peu que celui-ci consente à compenser sa dangereuse et totale absence de surmoi par un brin de mélancolie.

La voici dans un lied de notre vénéré Franz Schubert, sur un poème de Friedrich Rückert « Du bist die Ruh' ».
« Tu est la paix,
Tu es le repos,
Tu es langueur,
Et ce qui l'efface… »

Je sais, ce n'est pas gai, ni entraînant, mais ce soir, tel est mon état d'esprit !


lundi 9 janvier 2012

Les jolies choses

« Le cinéma », disait François Truffaut » c'est l'art de faire faire de jolies choses à de jolies femmes. ». Quel est donc l'art de Tony Bennet ?


jeudi 5 janvier 2012

Partageons mes cadeaux

Grâce soit rendue à Corinne : pour mes étrennes, elle m'a offert cet étonnant extrait, que je connaissais mal :



Bashung cherchait la lumière.


De son côté, Anne m'a aiguillé vers un personnage par moi totalement ignoré. Dès les premières images, j'ai été impressionné. C'est une apparition, un miracle de beauté brûlante et « absente ». Sa carnation lui donne la double appartenance à l'espèce humaine la plus sensuelle et au genre droïde de la dernière génération. On dirait un « feu de marbre ». Or, il faut qu'elle soit de sang et d'eau pour chanter ainsi le fado.
Merci Anne, cela relève de l'envoûtement.

mardi 3 janvier 2012

(A)vœux 3

Men only

À la ville, elle est la femme d'Elvis Costello, sur scène, elle murmure et swingue à l'oreille de chacun d'entre vous. Voici Diana Krall pour Joël H, Jérôme L., Jean-Michel T., JDLL (où es-tu passé ?), Vincent D., Pierre, Rusnasledie, Jean-Jacques (couleurs d'aencre), Saint Loup, Lorenzo le vénitien, Georges WF Weaver, et tous ceux qui ne font que passer.


lundi 2 janvier 2012

(A)vœux 2

To all the girls
Nadia, Tanya, Émilie, Corinne, Alice, Florence, Annavalenn, Anne (que j'ai oublié de nommer, je la prie de m'excuser), et toutes celles qui passent, nuitamment, ce moment de swing « glamour » est pour vous. Il accompagne mes vœux de bonheur, pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers.
Tous les duos de Tony Bennet sont parfaitement réussis. Celui-ci, avec Lady Gaga, constitue pour moi une vraie surprise. Cette fille démontre une qualité vocale, qui la place au premier rang. Elle n'a strictement rien à voir avec Madonna, qui ne fut qu'une icône de mode, dénuée d'un vrai talent de chanteuse. Lady Gaga « croone » comme une ancienne, elle perturbe agréablement la belle mécanique rythmique. Et quelle orchestration !

dimanche 1 janvier 2012

(A)vœux

Écoutez tous, entendez ces deux voix (voies) accordées « corps et âme », et croyez ! Je vous souhaite le meilleur, qui est à venir, et je voudrais que vous fût épargné le pire, qui ne viendra peut-être pas.