Il n'est en rien original de dire que Kathleen Ferrier fut la plus émouvante contralto du XXe siècle. Sa voix n'a pas d'équivalent, ne ressemble à aucune autre ; elle est identifiable immédiatement. Le chef d'orchestre Bruno Walter l'aimait beaucoup et l'accompagna parfois au piano (elle-même jouait remarquablement de cet instrument). Mais c'est surtout dans les œuvres de Gustav Malher - que Walter avait connu, soutenu, admiré -, que leur collaboration fut éblouissante. Lui au pupitre, elle au chant, ils donnèrent une interprétation de « Das Lied von der Erde », et de « Kindertotenlieder », qui arracherait des larmes à un psychopathe, pour peu que celui-ci consente à compenser sa dangereuse et totale absence de surmoi par un brin de mélancolie.
La voici dans un lied de notre vénéré Franz Schubert, sur un poème de Friedrich Rückert « Du bist die Ruh' ».
« Tu est la paix,
Tu es le repos,
Tu es langueur,
Et ce qui l'efface… »
Je sais, ce n'est pas gai, ni entraînant, mais ce soir, tel est mon état d'esprit !
1 commentaire:
à bas les diktats, et vive la liberté, le droit aussi de désespérer
Enregistrer un commentaire