Pour la petite bande de garçons que nous formions, dans les années soixante, Olivier Despax apparut comme un modèle insurpassable, dans le genre « mod » (dont l'opposé était le genre « rocker »). Il était beau, d'une régularité dans les traits, et d'une douceur dans la physionomie qui nous épataient. Les filles, autour de nous, embrassaient ses photographies. Et puis, Bardot en disait le plus grand bien ; enfin, il avait interprété cette chanson en duo avec BB. Il était élégant, aimé des hommes et des femmes, « traînant tous les cœurs après lui ». Despax, excellent guitariste de jazz, est mort prématurément. Je ne sais ce qu'il serait advenu de lui. Aurait-il conservé la fraîcheur qu'il montre ici ? Delon, nous l'avons vu, n'a pas été physiquement accablé par l'épreuve du temps. Il arrive que la vieillesse épargne la beauté. Elle produit tant de ravages par ailleurs ! Où sont mes lourdes mèches brunes, qui venaient barrer mon regard ? Que n'ai-je gardé mes joues si lisses et fines, en lieu et place de cette peau épaissie, creusée de rides et de ravines ! Je ne fus pas Despax, je serai Quasimodo !
Entendez cette ritournelle, voyez ces deux jeunes gens, que la vie a séparé du lot commun des mortels, et ne haussez pas les épaules pour vous moquer de tant de niaiserie. Ces deux-là incarnent un moment de grâce.
1 commentaire:
Splendide, tout simplement splendide. Merci, cher Patrick, de nous faire partager ces instants délicieux. Amitiés.
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