jeudi 26 septembre 2013
« Leur Pépette »
Quand le mère de Fiona "gardait espoir" devant... par LeHuffPost
Tout peut être dit, et son contraire, au sujet de cette femme, qui a prétendu, le 12 mai dernier, que sa fille, Fiona, avait disparu. Elle déclara ceci : se trouvant avec Fiona dans le parc de Montjuzet, à Clermont-Ferrand, elle s'endormit ; à son réveil, ne trouvant pas l'enfant, elle la chercha en vain. Alors, elle alerta la police… Des comités de bénévoles se formèrent immédiatement, afin de battre la campagne et de repérer un éventuel ravisseur. La jeune femme, en larmes, fut l'objet de toutes les attentions et de tous les apitoiements. Son compagnon, Berkane Maklouf, demanda qu'on les laissât respirer, qu'on leur permît de « se reconstruire » et suggéra aux photographes et autres journalistes, qui cernaient nuit et jour le domicile du couple, de distribuer des portrait de la disparue, afin de les aider à retrouver « leur Pépette » :
Mais hier, on a su que cette parade sociale dissimulait une terrible réalité : Fiona était morte sous les coups, peut-être, ou en s'étouffant… Les policiers se doutaient de quelque chose, mais progressaient en silence.
Ce qui est proprement fascinant, et redoutable, c'est la capacité de cette personne (et du couple qu'elle forme avec son compagnon) à recouvrir les faits, qu'elle connaissait parfaitement, d'une sorte de nappe d'oubli. Pendant quatre mois, elle joua, avec la sureté d'une comédienne rompue à tous les emplois, une mère de famille tantôt accablée par le destin, tantôt épuisée de chagrin. Devint-elle, à force de duplicité, la dupe d'elle-même, ou, plus prosaïquement, par exemple, a-t-elle agi ainsi par crainte des réactions de son ami, sous la contrainte ? Ces deux-là ont-ils imaginé qu'ils étaient, dans une vie parallèle à celle de la société, des êtres que la tragédie frappaient en leur arrachant, à elle, l'enfant qu'elle avait portée, à lui, la fille de sa compagne, qui allait bientôt être la mère de son propre enfant, puisque la jeune femme est enceinte.
Après une journée et une soirée d'un interrogatoire serré, la femme reconnut que Fiona était morte, qu'ils l'avaient enterrée dans les bois. Elle dénonça l'homme comme le coupable. La fiction étant abolie, il ne restait que deux individus.
Bien sûr, en écrivant cela, j'omets volontairement la description de ces deux personnages, de ces deux misérables, qui pourraient être le reflet double de l'état de notre société, mais j'admets l'infinie complexité des êtres et des actes qu'ils commettent.
Nous sommes très loin de la duplicité florentine et des décors somptueux dans lesquels elle développait ses intrigues, mais elle aussi, elle surtout, imaginait et commanditait les crimes les plus sanglants.
On lira Fatalité négative
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4 commentaires:
C'est difficile de trouver des mots, même juste en pensée. Ce genre d'histoire avec un enfant victime, ça donne envie de se mettre la tête sous les couvertures, de ne rien savoir, de ne rien avoir entendu.
Vous en parlez avec délicatesse.
Au vrai, Suzanne, c'est un exercice de « distanciation », car, moi aussi, j'ai envie de me « mettre la tête sous les couvertures ». On sait maintenant un peu plus de choses sur cette affaire, qui la rendent sordide. Il me semble (je demeure prudent) qu'il y a une augmentation des brutalités, entraînant parfois la mort, sur les enfants. Si cela était vérifié, pourrait-on y voir une des conséquences de la crise morale, que nous connaissons dans ce pays ?
Y-at-il une corrélation entre le nombre important des femmes célibataires, déjà mères, et l'augmentation des violences sur les enfants, dont se rendent coupables les compagnons « épisodiques » de ces femmes. Ces compagnons voient-ils dans les enfants, qui acceptent plus ou moins bien leur autorité, l'image des précédents compagnons, leur « rival » ; développent-t-ils pour cette raison une relation dangereusement pathologique avec ces enfants ?
Cela nous renvoie à la phrase de Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes". Cette génération pourrie est le produit de la propagande qui, de la maternelle à la terminale fait l'apologie de l'inversion des valeurs, du "tout se vaut" (et surtout, toutes les cultures!), de la drogue, de l'amour obligé de l'Autre et de ses différences, même si ces différences sont la violence, la haine et le mensonge. Même si cet autre se comporte en ennemi et le revendique même ! Des filles comme cette mère indigne, il y en a plein les rues et plein les lycées. Je me suis toujours demandé ce qu'elles peuvent trouver de séduisant à ces brutes épaisses, sans cerveau, sans charme, sans beauté, et qui s'expriment dans un langage et avec un accent proches de l'éructation.
J'ai vu tout cela dans ma carrière de professeur. Ces individus décérébrés, je les ai eus (car, ça y est, je suis retraitée, quelle délivrance !) en face de moi pendant des années, et en fin de parcours, ils sont devenus une majorité, toutes origines confondues. Chaque année, on franchissait un palier dans l'abjection et souvent je me suis dit, à les voir mentir, dénués de tout sentiment d'honneur, de dignité ou d'empathie, ignorants de la différence entre le bien et le mal, champions de la tricherie érigée en valeur héroïque, qu'ils seraient capables de tuer père et mère ! Là, ils ont tué une enfant !
Cette innocente est la victime de notre décadence, sacrifiée sur l'autel du grand n'importe quoi qu'est devenue l'éducation nationale, et aussi sur celui du « grand remplacement », dont parle Renaud Camus. Elle en est le symbole. Elle massacrée, sa mère la "remplace" par l'enfant de "l'assassin"....
Un résumé saisissant de notre temps : ces deux-là sont bien les monstres enfantés par notre société malade !
P.S Cher Patrick,mon cousin préféré, aurons-nous suffisamment adouci ensemble ce commentaire à l'origine bien plus venimeux et un tantinet malpensant ? Je l'espère, afin qu'il ne choque personne sur "Les garçons", blog renommé pour sa délicate élégance et sa rare distinction !
Chère cousine, c'est parfait !
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