lundi 27 janvier 2014

Un rat, un chinois, une fille

C'est une chanson dont l'étrangeté m'a immédiatement intrigué. J'étais petit garçon, je voyais un rat impressionnant se comporter comme un dur, déjouer toutes les apparences, brouiller le sens et les pistes, même cyclables. Et ce couteau rouge sans spécialité, que j'aurais voulu mettre dans ma poche…
J'aimais l'atmosphère « bastringuée », le son piano mécanique, la rengaine de port et de brume.

Par Germaine Montero




Par Catherine Sauvage


Voici à présent au « piano à bretelles », le compositeur de la musique de la chanson précédente, V. Marceau (1902-1990), qui apprit à jouer avec son père, et sortit premier prix du conservatoire de musique de Lille. On notera que le V de son patronyme complet, qui semble la première lettre de son prénom, est à la vérité la première de son nom, car, il fut enregistré à l'état civil comme Verschueren, prénommé Marceau. On ne le confondra pas avec un autre accordéoniste, André Verchuren. Son nom, qui commence par un V, est phonétiquement identique à Verschueren, lequel, comme on l'a vu, usa de son prénom pour se faire un nom. Cela paraît compliqué, mais c'est assez simple : le nom d'artiste du second est son prénom, alors que celui du premier est bien son nom d'artiste. Celui-ci et celui-là ont un nom semblable, mais le V. de Marceau est trompeur, il paraît annoncer son prénom, qui est Marceau en réalité, alors que le prénom de l'autre est André… Avete capito ?
Quoi qu'il en soit, V. Marceau est un artiste, il transforme ce qu'il joue, tire de son instrument des effets éclatants.



Pour le plaisir des uns, et au grand dam des autres, que l'accordéon exaspère, cet air fameux signé Hamel, « Perles de cristal ». C'est une polka, une danse de bohémien, très graphique et plutôt sportive. On pense qu'elle vient du pays naguère nommé Tchécoslovaquie, mais elle doit sa renommée à Paris, sous le Second empire. Toute la France se mit à la polka : les lustres des salons de la bourgeoisie tremblèrent, les granges des campagnes résonnèrent, et les couples se formèrent en marquant le pas de cette danse circulaire très « enlevée »



Quant au « piano du pauvre », Léo Ferré, alors très inspiré, en parle fort bien :




Sur pierre Mac Orlan, on verra Petite vertu
Quant à l'accordéon, on ne perdra pas son temps à se rendre à Nouvelles de la brumeMusique à bretellesRequiescat in pace !
Et sur Carco, proche de cet univers, on consultera Frère de nuitFrère de nuit 2Fantaisie pour une autre foisLoin de Paris 1


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