Une personne très pertinente a attiré mon attention sur un article paru dans le site RAGEMAG. J'ai été étonné de ne pas me trouver en désaccord fondamental avec le contenu de cet entretien. Ronnie Moas, analyste financier très écouté de Wall Street, connaît parfaitement son affaire. Il s'agit peut-être moins d'une question de moralité que de proportion.
L'extrême misère n'est peut-être pas le résultat de l'extrême enrichissement, mais celle-là ne se soucie guère de celui-ci.
Et si, un jour, les employés européens d'Apple, se satisfaisaient des salaires misérables, que leur accorderont leurs patrons Indiens.
En voici un extrait :
Quand et comment êtes-vous parvenu à l’idée que la morale et l’éthique d’une firme étaient des choses à considérer avant de faire un investissement ?
C’est quelque chose qui me travaille depuis longtemps maintenant. Mon blog a pris quelques années avant d’arriver à maturité, et j’ai moi-même atteint la goutte qui a fait déborder le vase il y a quelques mois. C’en était trop. Quelqu’un, ici, devait parler des comportements dégoûtants de notre société, des exemples extrêmes du capitalisme. Apple a 150 milliards de dollars en banque en cash, et au même moment, ils paient leurs employés en Asie deux à trois dollars de l’heure. S’ils tentaient de faire ça aux États-Unis, ils finiraient en prison. Ils ne peuvent pas s’en sortir comme cela aux États-Unis, du coup ils vont dans des endroits où ils peuvent se comporter de la sorte.
Le PDG d’Amazon vaut à lui seul 27 milliards de dollars et ses employés dans les entrepôts américains ou européens sont payés 7 à 10 dollars de l’heure. Vous ne pouvez pas vivre avec un tel salaire aux États-Unis. Prenez Yahoo ensuite : le directeur de l’exploitation a été licencié il y a quinze mois et ils lui ont donné 109 millions de dollars. L’industrie du tabac n’est pas en reste : 5 millions de personnes meurent tous les ans à cause du tabac et cela reste un produit légal. Nous avons chaque année 3 millions de personnes qui meurent de faim chaque année et personne ne fait rien.
Nous sommes partis en guerre quand 3000 personnes sont mortes lors des horribles attentats du 11 septembre contre le World Trade Center. Depuis, 50 millions de personnes sont mortes à cause du tabac, 40 millions d’enfants sont morts de faim et personne n’en parle. Je veux comprendre jusqu’où tout cela ira, à quel moment nous allons nous réveiller et commencer à traiter les autres comme des êtres humains. Je ne devrais pas pouvoir être payé cent fois la somme qu’est payée la personne travaillant de l’autre côté de la rue au McDonald’s. Je ne vaux pas cent fois cette personne.
La totalité de l'affaire… RAGEMAG | Ronnie Moas : « Quelqu'un à Wall Street devait parler des conséquences du capitalisme. »
2 commentaires:
C’est parce qu’ils payent leurs employés une misère qu’ils ont autant de cash. S’ils se montraient magnanimes, les investisseurs considéreraient que les actionnaires passent après les employés, et le titre en prendrait un coup. C’est ainsi que fonctionne le système. Les fondations et autres cosmétiques ne sont que des artifices fiscaux. Il n’y a rien à dire à Wall Street qui a bien anticipé depuis longtemps les conséquences de ses actes : l’élimination de la classe moyenne, la création d’une armée de chômeurs qui menace les gouvernements impuissants, des lobbyistes qui gangrènent les états au profit des grands groupes multinationaux. C’est comme ça que Wall Street prend le pouvoir sur la démocratie moribonde qui n’est plus qu’un théâtre où s’exhibent des marionnettes étiquetées Républicains, Démocrates, UMP ou PS.
Je souhaite la bienvenue à Christophe. En suivant le « lien » qui me rattache à lui (…), j'ai découvert ses « extravagances », des photographies de nus masculins, tout à fait remarquables, qui évoquent à fois quelque chose de sulpicien et un naturalisme détourné. Je vous invite à le suivre dans la nature.
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