Placebo. J'ai toujours aimé leur présence un peu arrogante très upper class, mêlée de nervosité en maillot de corps working class, rehaussée d'effluves romantiques noires. Du style gothique de gargouille boudeuse sexuellement disponible. Ces jeunes princes soufrés me plaisaient. Brian Molko, le chanteur, personnage incandescent, très lucide, sensuel, incarne parfaitement cet ensemble au son brillant.
Je crois que c'est en 1983 ou 84, que Nick Kershaw avait écrit Wouldn't it be good, avec un immense succès, mérité (excellente vidéo) :
Mais je préfère la version qu'en donna, ultérieurement, Placebo :
vendredi 31 janvier 2020
dimanche 26 janvier 2020
Mes (a)vœux la suite et la fin
Voici mon ultime livraison de la chanson What are you doing the rest of your life, qui accompagne mes vœux pour l'année nouvelle. C'est un choix, c'est le mien.
Faites le meilleur usage du reste de votre vie.
Hayati Kafe, né à Istanbul : remarquable accompagnement très jazz, ambiance cabaret, une voix de crooner sans effet appuyé, le piano lui va bien :
Bien fait, et jazzy comme il convient :
Bill Evans, maître du piano, Miles Davis l'admirait :
Tony Bennet, un crooner de beau style, avec un voile « italien » dans la gorge :
L'accompagnement est daté, mais l'interprétation est réussie, la mise en scène malicieuse…
Faites le meilleur usage du reste de votre vie.
Hayati Kafe, né à Istanbul : remarquable accompagnement très jazz, ambiance cabaret, une voix de crooner sans effet appuyé, le piano lui va bien :
Bien fait, et jazzy comme il convient :
Bill Evans, maître du piano, Miles Davis l'admirait :
Tony Bennet, un crooner de beau style, avec un voile « italien » dans la gorge :
L'accompagnement est daté, mais l'interprétation est réussie, la mise en scène malicieuse…
vendredi 24 janvier 2020
Mes (a)vœux 2020 suite encore
Pour l'Amérique au XXe siècle, voyez Sinatra. Pourtant, à l'origine, il n'avait aucune chance : inculte, malpoli, un rital maigriot dans un pays où les mâles qui font tourner la tête des femmes mesurent en moyenne 1, 85 m. La suite est connue : idole des jeunes, d'abord, tournées avec l'orchestre de Tommy Dorsey, le cinéma, puis l'immense carrière sur les plus grandes scènes du monde. Des hauts, et surtout des bas montés sur talons aiguilles… Des manières, parfois, de boss mafieux encadrés par des malabars. Une séduction de canaille en tuxedo (smoking) noir profond avec nœud papillon, chaussures vernies, un verre de whisky à la main. Une mère de famille pour l'Église, la plus belle femme du monde pour le cœur, et, pour le reste, « faites monter la bière et les filles ».
Avec cela, la plus parfaite technique vocale, une manière unique de chanter l'accent tonique dans la langue américaine, une voix de mâle dominant… Et un respect envers les Noirs qui ne s'est jamais démenti. Sinatra fut sans doute l'un des premiers artistes à protester contre les mesures raciales en vigueur dans de nombreux états.
Sur Sinatra :
Avec cela, la plus parfaite technique vocale, une manière unique de chanter l'accent tonique dans la langue américaine, une voix de mâle dominant… Et un respect envers les Noirs qui ne s'est jamais démenti. Sinatra fut sans doute l'un des premiers artistes à protester contre les mesures raciales en vigueur dans de nombreux états.
Sur Sinatra :
Sinatra sur scène What are you doing the last of your life :
Une sélection, très personnelle, des meilleures interprétations de What are you doing the last of your life :
Oscar Peterson :
Carmen McRae :
Sarah Vaughan
Dusty Springfield
Abbey Lincoln
Anita O'Day
D'autres suivront, qui viendront clore ces (a)vœux 2020
jeudi 23 janvier 2020
Mes (a)vœux suite 2020
À vous qui passez ici, en guise de vœux, ces choses un peu vaines, et la superbe interprétation, par Franck Sinatra (il avait pris alors sa voix de la maturité, avec des graves un peu enrhumées et des finales légèrement éraillées) d'une composition de Michel Legrand.
Le temps a de la suite dans les idées, ou est-ce de la « fuite » ? Oui, c'est plutôt de cela qu'il s'agit : le temps a de la fuite dans les idées, et d'ailleurs plus de fuite encore que d'idées. Le temps concentre la fuite de nos idées.
Quelque chose nous constitue, qui nous fait misérables et attachants.
En physique, l'une de ses définitions est : « Durée d'un phénomène mesurée par la différence entre les valeurs finale et initiale du paramètre précédent. » (Larousse).
Notre temps à nous, humains vulnérables, se mesure parfois entre la valeur initiale de notre chagrin consubstantiel et la valeur finale de nos souvenirs. Que s'est-il passé entre les deux ? Précisément du passé, c'est à dire du temps dit psychologique : nous produisons du passé, un mélange d'illusions, d'espérances, d'émotions adorables, de mensonges nécessaires…
Alfred ne dit pas autre chose, mais il le dit bien mieux que moi :
« […] j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ».
Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour (propos de Perdican)
Le temps a de la suite dans les idées, ou est-ce de la « fuite » ? Oui, c'est plutôt de cela qu'il s'agit : le temps a de la fuite dans les idées, et d'ailleurs plus de fuite encore que d'idées. Le temps concentre la fuite de nos idées.
Quelque chose nous constitue, qui nous fait misérables et attachants.
En physique, l'une de ses définitions est : « Durée d'un phénomène mesurée par la différence entre les valeurs finale et initiale du paramètre précédent. » (Larousse).
Notre temps à nous, humains vulnérables, se mesure parfois entre la valeur initiale de notre chagrin consubstantiel et la valeur finale de nos souvenirs. Que s'est-il passé entre les deux ? Précisément du passé, c'est à dire du temps dit psychologique : nous produisons du passé, un mélange d'illusions, d'espérances, d'émotions adorables, de mensonges nécessaires…
Alfred ne dit pas autre chose, mais il le dit bien mieux que moi :
« […] j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ».
Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour (propos de Perdican)
Sur Alfred : Feinte Libido ad libitum ?
vendredi 17 janvier 2020
Mes (a)vœux
À vous qui passez ici, je souhaite une année supportable, en dépit des calamités nationales et des menaces universelles qui accablent désormais ce monde délaissé par la grâce. Et, par surcroît, un léger voile de mélancolie, qui donne à toutes les choses des contours imprécis, et au souvenir que nous avons des êtres une saveur singulière.
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