lundi 26 octobre 2020
Old school, Old cool !
Il est possible que nous basculions dans l'univers du pire, que nous soyons environnés d'un vacarme d'absurdités, cernés par la terreur. Puisque la plus odieuse cruauté manifeste régulièrement sa volonté de détacher notre tête de notre corps, partageons, puisqu'il est encore temps, des instants éblouissants.
Entre l'effroi et l'effarement, accordons-nous le droit de considérer tout ce que nous avons perdu : la perfection cool de ces deux-là
Fathia encore !
Il y a 1 an, je présentais Fathia Boudjahlat dans Touslesgarçons. Depuis, les interventions de la pertinente impertinente n'ont cessé de m'enchanter.
Pour mon plaisir, et pour le plaisir de ceux qui passent encore par ce lieu, je reporte ci-dessous le texte et la video.
Fatiha ou le bonheur d'être français !
Le monsieur un peu épais qui paraît dans la vidéo ci-dessous se nomme Romain Goupil. Il est cinéaste. Il a rempli les salles avec un documentaire consacré à Mai 68, Mourir à vingt ans, d'ailleurs réussi et par certains aspects émouvant. On le dit plus complexe qu'il n'en donne l'impression, avec un côté sale gosse qui sonne aux portes et part en courant ; c'est possible, mais, moi-même appartenant à cette dernière catégorie de gavroches vieillissants, je ne me sens aucune affinité avec ce personnage considérable de la macronie (il aurait, et Cohn-Bendit aussi, l'oreille du président). S'il a rempli les salles avec ce film, il les a vidées avec tous les autres. Je ne les ai pas vus, je n'en avais pas envie.
Au début très sûr de lui et dominateur, et encore méprisant, puis, peu à peu, décontenancé, toujours méprisant mais par vaine parade de vaincu, accusateur outré, manière de Vychinski néo-libéral à ralliements successifs et à complainte rebattue, il est ici opposé à une jeune femme remarquable en tous points. Jolie, posée, superbement armée pour le débat contradictoire, royale dans le combat des idées, maîtresse de son langage comme d'elle même, Fatiha Boudjahlat estourbit proprement le libéral-libertaire auto-proclamé, dont le dernier amour politicien se nomme Macron. Elle le fait d'abord sur le mode feutré puis, l'autre se révélant, comme à son habitude, odieux, embrouillé, éructant, postillonnant du vide empoisonné, elle l'abandonne sur un dernier upercut, qui le laisse pantelant, à peine capable d'éructer encore un peu de bile.
Fatiha Boudjahlat est de ces femmes « issues de la diversité » qui doivent à la république leur bien le plus précieux, qui se perd aujourd'hui chez nombre de nos compatriotes : l'apprentissage puis le maniement subtile de la pensée critique, y compris contre soi-même ou contre son groupe social, ethnique et autre enfermement assimilé. Un bien fou, une douche lente d'un liquide tiède et doux qui ruissèle sur l'esprit : Fatiha ou le bonheur d'être français !
Une précision : le personnage qui joue les utilités entre Goupil et Fathia se nomme Yaël Goosz, il est chef du servie politique de France Inter. Je n'écoute pas suffisemment France Inter pour donner publiquement une opinion sur son travail. Je peux seulement supposer, en le voyant dans cette vidéo, que ce travail ne doit pas froisser la pensée dominante dans sa station. Il se montre ici très maladroit, assez couard et, finalement, très inférieur à son interlocutrice. Je crois aussi percevoir une note de condescendance, que Fathia, fauve souriant, lui renvoie d'une griffe précise…
Fatiha ou le bonheur d'être français !
Le monsieur un peu épais qui paraît dans la vidéo ci-dessous se nomme Romain Goupil. Il est cinéaste. Il a rempli les salles avec un documentaire consacré à Mai 68, Mourir à vingt ans, d'ailleurs réussi et par certains aspects émouvant. On le dit plus complexe qu'il n'en donne l'impression, avec un côté sale gosse qui sonne aux portes et part en courant ; c'est possible, mais, moi-même appartenant à cette dernière catégorie de gavroches vieillissants, je ne me sens aucune affinité avec ce personnage considérable de la macronie (il aurait, et Cohn-Bendit aussi, l'oreille du président). S'il a rempli les salles avec ce film, il les a vidées avec tous les autres. Je ne les ai pas vus, je n'en avais pas envie.
Au début très sûr de lui et dominateur, et encore méprisant, puis, peu à peu, décontenancé, toujours méprisant mais par vaine parade de vaincu, accusateur outré, manière de Vychinski néo-libéral à ralliements successifs et à complainte rebattue, il est ici opposé à une jeune femme remarquable en tous points. Jolie, posée, superbement armée pour le débat contradictoire, royale dans le combat des idées, maîtresse de son langage comme d'elle même, Fatiha Boudjahlat estourbit proprement le libéral-libertaire auto-proclamé, dont le dernier amour politicien se nomme Macron. Elle le fait d'abord sur le mode feutré puis, l'autre se révélant, comme à son habitude, odieux, embrouillé, éructant, postillonnant du vide empoisonné, elle l'abandonne sur un dernier upercut, qui le laisse pantelant, à peine capable d'éructer encore un peu de bile.
Fatiha Boudjahlat est de ces femmes « issues de la diversité » qui doivent à la république leur bien le plus précieux, qui se perd aujourd'hui chez nombre de nos compatriotes : l'apprentissage puis le maniement subtile de la pensée critique, y compris contre soi-même ou contre son groupe social, ethnique et autre enfermement assimilé. Un bien fou, une douche lente d'un liquide tiède et doux qui ruissèle sur l'esprit : Fatiha ou le bonheur d'être français !
Une précision : le personnage qui joue les utilités entre Goupil et Fathia se nomme Yaël Goosz, il est chef du servie politique de France Inter. Je n'écoute pas suffisemment France Inter pour donner publiquement une opinion sur son travail. Je peux seulement supposer, en le voyant dans cette vidéo, que ce travail ne doit pas froisser la pensée dominante dans sa station. Il se montre ici très maladroit, assez couard et, finalement, très inférieur à son interlocutrice. Je crois aussi percevoir une note de condescendance, que Fathia, fauve souriant, lui renvoie d'une griffe précise…
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Il est plus tard que je ne crois
dimanche 25 octobre 2020
Des détails supplémentaires (suite 3)
On tente de nous faire croire que les islamistes sont avant tout les victimes du racisme français, un racisme latent doublé d'un racisme d'Êtat, et de la misère des banlieues. Il n'est pas de société européenne (et peut-être dans le monde) plus généreuse et plus « redistributrice » que celle de la France.
Des politiciens au rancart, des bouffons de l'analyse et leurs compagnies de servilité et d'arrogance qui font des cortèges braillards, tout un petit personnel de la récrimination avec leurs permanents qui tiennent le guichet des plaintes, prétendent que nous sommes coupables et que nous payons les dividendes de nos fautes.
D'autres voix se font entendre. Leur passé lointain était ailleurs, mais leur présent et leur avenir sont ici.
Cette jeune femme, que je trouve, par surcroît, séduisante, avait déjà attiré mon attention. Elle sait d'où elle vient, elle maîtrise à la fois le réel et les mots pour le dire sans en être ni la dupe ni le perroquet. Elle possède cette force d'analyse, sérieuse sans être sévère, qui intègre dans son développpement une ironie effleurante. Elle est précise, intellectellement très bien équipée mais sans se montrer ni pédante, ni affligée de moralisme. Elle refuse le masque d'un vocabulaire de complaisance, bref, elle incarne le contraire de l'affligeante et omniprésente animatrice pour noces et banquets insoumis Raquel Garrido (seule ou en couple, avec Alexis Corbière, révolutionnaire pour préau d'école). Tous les deux servent avec zèle M. Melenchon, lequel souhaite institutionnaliser l'insoumission dans ce pays, mais ne veut entendre aucun murmure dans les rangs de son propre parti. Garrido et Corbière, la main sur le cœur et souvent la larme à l'œil, sont les chiens de garde du petit capital électoral acquis grâce au talent d'orateur de leur seigneur et maître.
Mais revenosn à Fathia Agag-Boudjahlat. Elle est superbement française. Elle exerce une liberté de ton, une perspicacité, qui signalaient l'esprit français depuis au moins le début du XIIe siècle, lorsque Pierre Abélard annonçait, par la nature de l'enseignement qu'il diffusait et qu'il autorisait à Sainte-Geneviève, la liberté de ton et de connaissances qui naîtra avec l'indsciplinée Sorbonne, plus tard.
Il y a une quinzaine d'années, alors que je cherchais mon bonheur dans une boîte contenant des livres, sur le trottoir devant une libraiire, près de l'église Saint-Merry
(« Voici le soir
À Saint-Merry c'est l'Angélus qui sonne
Ô nuit toi ma douleur et mon attente vaine
j'entends mourir le son d'une flûte lointaine
Guillaume Apollinaire, Le Musicien de Saint-Merry, Calligrammes)
j'entendis une voix qui semblait s'adresser à moi. En effet, un homme me souriait. Immédiatement, il m'interrogea sur mon choix d'ouvrages. Il était sympathique, disert, cultivé. Nous eûmes une plaisante conversation. J'admirais son aisance. Il était algérien d'origine. Nous fîmes quelques pas près de Saint-Merry, il connaissait le poème d'Apollinaire. Il vivait en banlieue, où il était animateur pour la jeunesse, je crois. Il me fit part des difficultés grandissantes qu'il rencontrait auprès des jeunes, de leur fermeture culturelle. Il n'attribuait nullement cette tendance à l'isolement ou au manque de moyens. Avant de me quitter, il me dit : « Vous n'avez pas idée de la haine que vous leur inspirez ».
Fathia Agag-Boudjahlat nous connaît bien, elle est des nôtres, avec cette nuance : elle est le meilleur de nous-mêmes.
Note 1 : On sait quel funeste sort connaît Abélard après qu'il a séduit Héloïse, et celle-ci étant enceinte de ses œuvres : l'oncle de celle-ci, le chanoine Fulbert, ordonne qu'il soit châtié. Des voyous de sa connaissance se chargent de la mission : ils l'émasculent !
note 2 : on verra Fatiha ou le bonheur d'être français !
lundi 19 octobre 2020
Plus de détails
Faut-il vous faire un dessin ? Ou plutôt, une peinture ? Eh bien voici quelques détails supplémentaires. Il s'agit de la même œuvre que précédemment, mais dans un plan élargi.
Alors, bien sûr, on éprouve de la colère. Quoi ! ce bijou d'intelligence, de subtilité, ce pays dont Dieu lui-même, voyant de quelle manière si aimable, si plaisante, ses habitants le peuplaient, leur abandonna son achèvement ; cet État des hommes dans l'État de Dieu, cette petite planète si élégamment prise des mains du Créateur par ses habitants, qui prétendirent améliorer son œuvre, ce résumé de la géographie heureuse désormais représentés par des barbus incultes, par des esprits d'obscurité, ce bijou confisqué par des imbécilles enragés, par des analphabètes frottés de sang et d'absurdité !
Que s'est-il passé ?
Et puis Trenet.
Trenet, c'est notre enfance. C'est la France des chemins creux et des routes nationales, des cerisiers en fleurs, et c'est une puissante mélancolie.
Quelque chose nous saisit, nous étreint.
C'est fini !
la France, c'était bien. Avec des hauts et des bas, surtout des bas et des talons hauts. La France, c'était le bâton de rouge à lèvres, que les filles maniaient prestement, adroitement. La France avait fondé la civilisation du bonheur et de l'intelligence aérienne.
La France était un signe d'air et d'eau.
La France, c'était une belle femme, fière, un peu arrogante, qui n'était ni mère ni sœur, une femme douce cependant, garce mais pas méchante,une femme posée là comme la tentation d'exister. C'était une femme du peuple capable de séparer la peau d'un fruit sans le saisir, avec la pointe de son couteau et les dents de sa fourchette : une élégante, une raffinée à la bouche luisante. C'était Paris, que la Seine enlace, le lacet d'une bottine qu'une femme fait glisser le long d'une cheville, et sa voix qui trahit une élégante impatience…
Ce soir, qui se souvient de la France ?
Voir aussi : Un détail…
samedi 17 octobre 2020
Un détail…
Michelangelo Merisi da Caravaggio, 1571-1610 : « David tenant la tête de Goliath » (détail), galerie Borghèse, Rome.
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mercredi 7 octobre 2020
D'Alain à l'autre
Les français ?
Deux d'entre eux, assurément, deux parmi les plus réussis. De près, c'est Delon, de loin, c'est Alain.
Et Jean-Louis, qui le suit de près.
Qui les a suivis ? Personne !
Leurs traces à l'écran lentement s'effacent.
Le temps qui passe ? Une gomme qui efface les hommes de toutes les conditions, qui règle l'addition, qui efface les sommes…
Nos histoires ? des histoires à la gomme.
L'un, Delon, et l'autre, de loin, leurs portraits émouvants, leur beauté menacée comme un tableau de sable.
Nous sommes instables, nés sur des sables mouvants.
De loin, de si loin, d'Alain et de l'autre…
NOTE : Je n'avais pas encore utilisé l'interface modifiée de ce type de blogue : c'est une mauvaise blague ! Le texte n'apparaît pas dans la mise en page, que je lui ai donnée ; la video, que j'ai choisie dans youtube, et dont j'ai retranscrit le code source sous le texte, n'apparaît pas non plus ! Je ne vois pas de quelle manière modifier le texte, changer son style, le corps des lettres. Pour moi, cette nouvelle interface est totalement absurde.
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