lundi 19 octobre 2020

Plus de détails

Faut-il vous faire un dessin ? Ou plutôt, une peinture ? Eh bien voici quelques détails supplémentaires. Il s'agit de la même œuvre que précédemment, mais dans un plan élargi. Alors, bien sûr, on éprouve de la colère. Quoi ! ce bijou d'intelligence, de subtilité, ce pays dont Dieu lui-même, voyant de quelle manière si aimable, si plaisante, ses habitants le peuplaient, leur abandonna son achèvement ; cet État des hommes dans l'État de Dieu, cette petite planète si élégamment prise des mains du Créateur par ses habitants, qui prétendirent améliorer son œuvre, ce résumé de la géographie heureuse désormais représentés par des barbus incultes, par des esprits d'obscurité, ce bijou confisqué par des imbécilles enragés, par des analphabètes frottés de sang et d'absurdité ! Que s'est-il passé ? Et puis Trenet. Trenet, c'est notre enfance. C'est la France des chemins creux et des routes nationales, des cerisiers en fleurs, et c'est une puissante mélancolie. Quelque chose nous saisit, nous étreint. C'est fini ! la France, c'était bien. Avec des hauts et des bas, surtout des bas et des talons hauts. La France, c'était le bâton de rouge à lèvres, que les filles maniaient prestement, adroitement. La France avait fondé la civilisation du bonheur et de l'intelligence aérienne. La France était un signe d'air et d'eau. La France, c'était une belle femme, fière, un peu arrogante, qui n'était ni mère ni sœur, une femme douce cependant, garce mais pas méchante,une femme posée là comme la tentation d'exister. C'était une femme du peuple capable de séparer la peau d'un fruit sans le saisir, avec la pointe de son couteau et les dents de sa fourchette : une élégante, une raffinée à la bouche luisante. C'était Paris, que la Seine enlace, le lacet d'une bottine qu'une femme fait glisser le long d'une cheville, et sa voix qui trahit une élégante impatience… Ce soir, qui se souvient de la France ? Voir aussi : Un détail…

2 commentaires:

Pierre a dit…

Je suis Samuel. J'ai été Charlie, super casher, Boston, Nice, policier, Strasbourg, prètre, Barcelone, Kaboul, Londres, Madrid, New York.... J'ai vécu aux quatre coins de l'hexagone et un peu partout dans le monde. J'ai eu mille visages. Toujours on m'a égorgé, mitraillé, écrasé, écrabouillé. Jamais on ne m'a dit pourquoi j'avais dû mourir. Toujours j'ai été au mauvais endroit au mauvais moment. Jamais je n'ai pu me défendre. Toujours on m'a tué le stylo à la main, quand je faisais mes courses, quand j'allais travailler...

Alors maintenant, je suis un peu fatigué d'être celui qui meurt partout et jamais ne se plaint. Je veux pouvoir courir un marathon, dessiner, aller travailler, prendre l'avion, aller dans une salle de concert, dire la messe, aller à la synagogue, à la mosquée, penser et dire ce que je veux et avec qui je veux. Rire de tout. Je veux pouvoir me défendre et je veux être protégé. Et surtout, surtout, je ne veux plus mourir !

Patrick Mandon a dit…

Bonjour Beau gosse ! C'est parfait !
Tout vos simples vœux sont les nôtres, mais une force d'obscurité, qui veut étendre sa « possession » du monde, et particulièrement de la France, est actuellement à l'œuvre. Elle est soutenue par une pensée absurde, bornée, intellectuellement misérable. Et, chose à mes yeux impardonnable, elle est « objectivement » soutenue, chez nous, par des politiciens de second plan, des « activistes » plus ou moins habiles.
Cette engeance déplaisante n'assume évidemment pas ses responsabilités dans l'irruption de cette nouvelle ère du crime et de l'obscurantisme, qui a commencé il y a une vingtaine d'années, se prolonge et voudrait même s'étendre.
Il en est qui se réjouissent de ce « travail du négatif ». Nous allons souffrir.