dimanche 25 octobre 2020
Des détails supplémentaires (suite 3)
On tente de nous faire croire que les islamistes sont avant tout les victimes du racisme français, un racisme latent doublé d'un racisme d'Êtat, et de la misère des banlieues. Il n'est pas de société européenne (et peut-être dans le monde) plus généreuse et plus « redistributrice » que celle de la France.
Des politiciens au rancart, des bouffons de l'analyse et leurs compagnies de servilité et d'arrogance qui font des cortèges braillards, tout un petit personnel de la récrimination avec leurs permanents qui tiennent le guichet des plaintes, prétendent que nous sommes coupables et que nous payons les dividendes de nos fautes.
D'autres voix se font entendre. Leur passé lointain était ailleurs, mais leur présent et leur avenir sont ici.
Cette jeune femme, que je trouve, par surcroît, séduisante, avait déjà attiré mon attention. Elle sait d'où elle vient, elle maîtrise à la fois le réel et les mots pour le dire sans en être ni la dupe ni le perroquet. Elle possède cette force d'analyse, sérieuse sans être sévère, qui intègre dans son développpement une ironie effleurante. Elle est précise, intellectellement très bien équipée mais sans se montrer ni pédante, ni affligée de moralisme. Elle refuse le masque d'un vocabulaire de complaisance, bref, elle incarne le contraire de l'affligeante et omniprésente animatrice pour noces et banquets insoumis Raquel Garrido (seule ou en couple, avec Alexis Corbière, révolutionnaire pour préau d'école). Tous les deux servent avec zèle M. Melenchon, lequel souhaite institutionnaliser l'insoumission dans ce pays, mais ne veut entendre aucun murmure dans les rangs de son propre parti. Garrido et Corbière, la main sur le cœur et souvent la larme à l'œil, sont les chiens de garde du petit capital électoral acquis grâce au talent d'orateur de leur seigneur et maître.
Mais revenosn à Fathia Agag-Boudjahlat. Elle est superbement française. Elle exerce une liberté de ton, une perspicacité, qui signalaient l'esprit français depuis au moins le début du XIIe siècle, lorsque Pierre Abélard annonçait, par la nature de l'enseignement qu'il diffusait et qu'il autorisait à Sainte-Geneviève, la liberté de ton et de connaissances qui naîtra avec l'indsciplinée Sorbonne, plus tard.
Il y a une quinzaine d'années, alors que je cherchais mon bonheur dans une boîte contenant des livres, sur le trottoir devant une libraiire, près de l'église Saint-Merry
(« Voici le soir
À Saint-Merry c'est l'Angélus qui sonne
Ô nuit toi ma douleur et mon attente vaine
j'entends mourir le son d'une flûte lointaine
Guillaume Apollinaire, Le Musicien de Saint-Merry, Calligrammes)
j'entendis une voix qui semblait s'adresser à moi. En effet, un homme me souriait. Immédiatement, il m'interrogea sur mon choix d'ouvrages. Il était sympathique, disert, cultivé. Nous eûmes une plaisante conversation. J'admirais son aisance. Il était algérien d'origine. Nous fîmes quelques pas près de Saint-Merry, il connaissait le poème d'Apollinaire. Il vivait en banlieue, où il était animateur pour la jeunesse, je crois. Il me fit part des difficultés grandissantes qu'il rencontrait auprès des jeunes, de leur fermeture culturelle. Il n'attribuait nullement cette tendance à l'isolement ou au manque de moyens. Avant de me quitter, il me dit : « Vous n'avez pas idée de la haine que vous leur inspirez ».
Fathia Agag-Boudjahlat nous connaît bien, elle est des nôtres, avec cette nuance : elle est le meilleur de nous-mêmes.
Note 1 : On sait quel funeste sort connaît Abélard après qu'il a séduit Héloïse, et celle-ci étant enceinte de ses œuvres : l'oncle de celle-ci, le chanoine Fulbert, ordonne qu'il soit châtié. Des voyous de sa connaissance se chargent de la mission : ils l'émasculent !
note 2 : on verra Fatiha ou le bonheur d'être français !
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