vendredi 29 juin 2012

Franz et Yves, pour Marina

Musique pour les enfants choyés, écrite par l'exquis Franz Schubert, jouée par celui qui fut un enfant très précoce, et dont le toucher exceptionnel ne fut affecté ni par le don naturel, ni par les concerts innombrables, Yves Nat.
Moments musicaux D780, n° 3




Récital privé, évidemment dédié à Marina.

mercredi 27 juin 2012

Fatalité négative

 



Impossible de me sortir cette tragédie de la tête, impossible de ne pas me représenter la détresse et l'effroi de Marina, morte sous un déchaînement de violence de ses père et mère, laissée agonisante, nue, dans une cave froide, le front ouvert, après avoir été plongée dans plusieurs bains glacés. 
Je n'ai jamais imaginé que la société humaine reposait sur l'aménité naturelle de ses acteurs, je n'ignore pas la dose de cruauté dont chacun de nous dispose, afin de satisfaire au simple plaisir de nuire «aimablement » à son voisin, ou même de se venger d'une offense. Mais le calvaire de Marina relève d'autre chose. Il démontre une fatalité négative qui, manifeste chez quelques-uns, menacerait de surgir chez chacun d'entre nous. La lente mais fatale malédiction barbare que ses parents ont dirigée contre la fillette,  révèle une organisation psychique d'une dangerosité supérieure à toutes celles du règne animale. Quelle fut la part du plaisir que prirent ses bourreaux dans les sévices et les humiliations dont ils accablèrent leur victime ? Le huis clos, savamment maintenu par les parents, a-t-il servi d'abord à prolonger le plus possible l'intense et répétée satisfaction qu'ils éprouvaient au spectacle de la déchéance et de la terreur qu'ils provoquaient chez l'enfant. Répondaient-il au Mal, extérieur à leur conscience, mais habile à les séduire, ou réactivaient-il un processus intérieur, préexistant, qui leur indiquait régulièrement le chemin d'une récompense sadique, à nulle autre pareille ?
Je n'ai pas de réponse. Je n'ai que la voix (inventée) de cette enfant dans la tête, et son visage tuméfié, que six années de traitement d'une brutalité impatiente avaient profondément modifié.


lundi 25 juin 2012

Arnaud Le Guern fait valser DD











Chez le délicieux dolcevital Arnaud Le Guern, entre deux célébrations des jolies femmes, de la vie douce et des bons auteurs, j'ai trouvé un petit bijou, sous forme d'ironique allusion à un véritable flic des  lettres, antifasciste pétaradant, nommé Didier Daeninckx. Je me permets de vous en donner un extrait, et je vous invite à lire le texte dans son entier chez Arnaud, à l'adresse BRACONNAGES from Paname.
« […] Dans les années 90, DD connut son heure de gloire de balance des lettres : il avait perçu dans les mots de quelques auteurs de talent une menace pour la démocratie. Le complot rouge-brun fit beaucoup de mal, avant de faire plouf. Ayant stoppé trop brusquement ses séances de psychothérapie, DD attaqua plus tard furieusement des auteurs tels que Serge Quadruppani, Gilles Perrault ou Gérard Delteil, les traitant pêle-mêle d’antisémite, pédophile, nazi dans le métro, colonialiste, truqueur ou négationniste. Michel Audiard, quelque part, a dû rigoler : « Les cons, ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnaît ». DD n’étant pas un chien, il ne fut pas piqué : des juges le condamnèrent pour diffamation et sa folie de commissaire politique aux questions littéraires en fit un grand malade à soigner, de loin. Il semblerait pourtant que DD bouge encore, dans l’ombre. Il continue à interdire tel auteur de publication, minuscule caïd protégé par une poignée de ratés de la langue française.
On comprend donc, enfin, qu’on puisse être très heureux de voir le prix Goncourt de la Nouvelle attribué au Cherche-Midi et à Didier Daeninckx. A l’heure où la publication de Drieu la Rochelle en Pléiade semble révulser certains, où Renaud Camus – qui pense mal et écrit bien – se voit interdit d’édition, il est bon de savoir qu’un écrivain fanatique de l’épuration, des procès d’intention, de la censure, de la calomnie la plus dégueulasse peut, malgré tout, être mis à l’honneur. »


Avec des encouragements tel que celui-là, on peut imaginer que DD d'Enfer finira par aller se dénoncer à la police de la nouvelle pensée pour fascisme passif !

samedi 23 juin 2012

Brigitte et Boris à Marina



Brigitte Engerer est morte. Pianiste virtuose, précoce interprète, dénuée d'affèterie, la maladie l'a emportée : elle n'avait que 59 ans. Née française, elle considérait la Russie comme sa deuxième patrie ; elle s'était parfaitement accordée à son tempérament, à son « âme ». Elle jouait tout comme il convient, Schubert et Litzt comme personne. Je dédie ce moment de grâce, un Nocturne de Litzt, avec son ami Boris Berezovsky, à la petite Marina, que ses parents ont fini par massacrer, après l'avoir torturée, humiliée, niée pendant six années. Nous devons à la mémoire de Marina de lui offrir désormais ce que nous avons de meilleur, de plus beau, de plus accompli.

lundi 18 juin 2012

L'avenir d'une guerre

Au vrai, l'appel dit du 18 juin n'a pas été enregistré, faute de techniciens disponibles à la BBC, tous s'affairant autour de Winston Churchill, qui s'apprêtait à prononcer un discours. Nous ne possédons que son texte écrit. De Gaulle enregistra vraiment un appel le 22 juin, et ses services de « propagande » imprimèrent une affiche fameuse, qui couvrirent d'abord les murs de Londres, au mois d'août suivant. C'est ainsi que s'est constitué l'esprit de la Résistance.
L'appel du 22 juin parut dans les colonnes du « Petit Provencal » et de « Marseille Matin ». 
Le 18 juin, le Général prononça ces mots, que très peu de français entendirent : 
“Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.
Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas.
Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. ”

Et le texte enregistré le 22 juin : 

samedi 16 juin 2012

La parisienne


Dany Carrel  qui je suis par vieuxsnock

Serge Korber est un cinéaste « à l'ancienne » : il a appris son métier sous toutes ses formes, et progressivement : technicien, opérateur, scénariste. Il a permis à Louis de Funès de donner toute la mesure de son génie comique, dans « Sur un arbre perché » (1971). On y voit « Loulou » dans la situation précaire d'un automobiliste dont le véhicule a quitté la route et se retrouve miraculeusement retenu de basculer dans le vide par un arbre, mais menacé à tout moment d'un déséquilibre fatal.
Séduit, comme beaucoup d'entre nous, par Danny Carrel et sa beauté canaille de parisienne annamite, il l'a judicieusement choisie, dans « La petite vertu » (1968), pour le rôle de Claire, pickpocket(te), prostituée des beaux quartiers sous la coupe d'un maquereau (Robert Hossein) nonchalant d'abord, puis menaçant, qu'elle tuera, afin de préserver son tendre mari ( Jacques Perrin), grâce auquel, malgré tout, elle aura éprouvé la sincérité de l'amour.
Cela ressemble à un mélo, mais, traité avec une fantaisie légère. Le film, tiré d'un roman de James Hadley Chase (ce dernier disait de la bourgeoisie française qu'elle était la plus cultivée du monde, parce qu'elle aimait les livres : cf l'article précédent !) tient plus de la comédie, ou du vaudeville « noir », avec de brillants moments empruntés à la comédie musicale. Les dialogues sont de Michel Audiard : dans la bouche délicate de Danny Carrel, ils prennent une saveur d'ironie, que sa diction parfaite, ses yeux brillants d'une lueur amusée, son port très droit, ses postures de défi rieur ou de séduction spontanée, rendent plus étincelants encore.















Très présente dans les années cinquante et soixante, le cinéma l'a ensuite délaissée, alors qu'il aurait pu exploiter sa jolie et forte présence, qui révèle, dans les scènes d'émotion,  une puissante mélancolie.
La chanson « Qui je suis » est extraite de « La petite vertu » : musique de Georges Delerue, paroles de Jean-Claude Massoulier, très talentueux personnage.

mardi 12 juin 2012

Marchand Dabit…


























Sur le blogue d'un ami très talentueux, polémiste vigoureux, une discussion s'est formée autour de la « bourgeoisie ». Elle m'a inspiré quelques réflexions.


Que de bêtises écrites sur le compte de la « bourgeoisie » ! Comme si cette condition sociale représentait la valeur systématiquement négative de la société entière ! Certains parlent d'« émancipation », et lient intimement ce processus (qui relève du chamanisme !) à la disparition, voire à l'éradication de cette fameuse « bourgeoisie ». Invocation militante, que tout cela ! On a supprimé la bourgeoisie ancienne, de manière radicale dans les régimes révolutionnaires, sans violence physique dans les démocraties contemporaines : une nouvelle hyper-classe, inculte, brutale, débarrassée des scrupules qui pouvaient, parfois, freiner nos « braves bourgeois » d'antan, a pris le pouvoir. Vous y avez perdu en qualité culturelle, vous n'y avez rien gagné en générosité sociale. Ce qui me frappe, dans les messages de quelques-uns, c'est cette fixation, obsessionnelle, des torts et des travers des hommes sur une seule classe. Il leur suffit presque d'imaginer la disparition (cruelle si possible, afin d'absoudre le genre humain par la bourrasque prolétarienne) des « bourgeois », pour croire possible l'avènement d'une société lavée de son pêché sinon originel du moins culturel. Chamanisme matérialiste que cela ! De l'incantation avec du « sens de l'Histoire » dedans ! La condition humaine, misérable, précaire, n'abolira pas le mystère de son établissement durable, ni elle ne mettra fin à l'implacable prédation qu'elle exerce sur le monde, par la réactivation de rites sacrificiels, qui relèvent tous de la pensée magique, sinon très obscure. 
Encore ceci : la culture bourgeoise est bourgeoise tant qu'il y a la bourgeoisie ! Existe-t-elle encore, d'ailleurs, cette culture ? Sous quelle forme ? La nouvelle bourgeoisie ne se soucie pas de culture. Ce qu'on appelle « culture bourgeoise » est mort avec la bourgeoisie qui l'incarnait, avec ses défauts et ses qualités, bref, son caractère : indépendance, vertige sentimental, sens de l'absurde et des convenances, individualisme émancipateur, provocation, élégance… Il est vain, mensonger de prétendre que la culture dite bourgeoise peut se répandre, circuler sans la bourgeoisie. Notez bien que le talent est également réparti dans la littérature bourgeoise et dans la littérature populaire (le terme, contrairement à ce qu'on pourrait penser, est restrictif : il signale des écrivains authentiques, sensibles aux aspirations, à l'esthétique des simples gens, comme à leur bêtise bornée). Évidemment, il ne suffit pas de « faire peuple » pour être un écrivain du peuple, ou même un écrivain. Cela ferait de Dan Franck ou de Gérard Mordillat les égaux de l'immense Eugène Dabit, alors que, même réunis à l'accablant Jean Vautrin, ils ne dépassent pas la semelle de ses pauvres souliers !
Ces histoires de culture bourgeoise, c'est à manier avec précaution. On commence par éliminer la bourgeoisie, on finit par éradiquer la culture !

Document : en ce moment, se tient une exposition merveilleuse, au sens propre du mot. Elle présente des modèles du couturier Cristobal Balenciaga, entourés de quelques pièces de vêtement traditionnelles, qui ont enrichi son imagination et sa création. Je ne saurais assez vous recommander de vous y rendre. Je vous en parlerai plus longuement.
Le modèle présenté ici (don du baron Guy de Rothschild au musée de la mode) est une robe de cocktail, courte, de forme dite « Baby-doll » : dentelle noire, ruban en satin rose pâle, fond en crêpe de Chine noir. À l'intérieur, se trouve une ceinture-corset baleinée. Ses volants sont montés sur du crin synthétique. Elle se ferme par bouton-pression. Elle fut créée en 1965. 
Photographie PM

dimanche 10 juin 2012

Tant de mots pour très peu de chose





Madame, quel est votre mot
Et sur le mot et sur la chose ?
On vous a dit souvent le mot,
On vous a souvent fait la chose.
Ainsi, de la chose et du mot
Pouvez-vous dire quelque chose.
Et je gagerai que le mot
Vous plaît beaucoup moins que la chose !

Pour moi, voici quel est mon mot
Et sur le mot et sur la chose.
J'avouerai que j'aime le mot,
J'avouerai que j'aime la chose.
Mais, c'est la chose avec le mot
Et c'est le mot avec la chose ;
Autrement, la chose et le mot
À mes yeux seraient peu de chose.

Je crois même, en faveur du mot,
Pouvoir ajouter quelque chose,
Une chose qui donne au mot
Tout l'avantage sur la chose :
C'est qu'on peut dire encor le mot
Alors qu'on ne peut plus la chose...
Et, si peu que vaille le mot,
Enfin, c'est toujours quelque chose !

De là, je conclus que le mot
Doit être mis avant la chose,
Que l'on doit n'ajouter un mot
Qu'autant que l'on peut quelque chose
Et que, pour le temps où le mot
Viendra seul, hélas, sans la chose,
Il faut se réserver le mot
Pour se consoler de la chose !

Pour vous, je crois qu'avec le mot
Vous voyez toujours autre chose :
Vous dites si gaiement le mot,
Vous méritez si bien la chose,
Que, pour vous, la chose et le mot
Doivent être la même chose...
Et, vous n'avez pas dit le mot,
Qu'on est déjà prêt à la chose.

Mais, quand je vous dis que le mot
Vaut pour moi bien plus que la chose
Vous devez me croire, à ce mot,
Bien peu connaisseur en la chose !
Eh bien, voici mon dernier mot
Et sur le mot et sur la chose :
Madame, passez-moi le mot...
Et je vous passerai la chose !
Abbé Gabriel-Charles de Lattaigant (1697-1779), Le mot et la chose


Heureux abbé de Lattaignant, qui, longtemps, se consacra moins à Dieu qu'aux choses, et surtout à la chose… Enfin, la vocation lui vint sur le tard, et il mourut, sinon en odeur de sainteté, du moins dans la paix du Christ.
Heureuse époque, le XVIIIe siècle, qui vit naître mon très cher et très admiré prince de Ligne, aventurier d'épée et d'esprit, homme de goût, qui saluait les rois et les reines, mais ne se courbait que devant les femmes !


















Illustration : Jean-Honoré Fragonard, Conversation galante dans un parc ou L'amoureux couronné, vers 1755, huile sur toile, 62x74, Wallace collection, Londres

vendredi 8 juin 2012

Très valide aux Invalides

























Dès que je l'aperçus, il m'évoqua Leo, le colosse payé par les voyous pour déclencher une bagarre, dans le film L'Ultime razzia (1956), de Stanley Kubrick. Il marchait, jambes et coudes écartés, le corps animé par le roulis des épaules. Sa jeune femme, charmante, s'émerveillait de Paris ; il tenait par la main son petit garçon. Lui et sa famille, me semble-t-il, s'exprimaient en russe. Considérant sans doute le laisser-aller vestimentaire des nouveaux parisiens, l'homme au crâne lisse et aux deltoïdes puissants, avait revêtu un maillot d'exhibition, un « marcel-popov » qui révélait de vastes gravures épidermiques.

























Photographies PM

mardi 5 juin 2012

Fin de partie - 11 -

Il y a un an, Gunter Sachs, sachant sa mémoire menacée de disparaître entre les mâchoires d'Alzheimer, se suicidait. J'avais salué ce play boy d'un autre temps, d'un autre siècle, qui, pour déclarer son amour à Brigitte Bardot, avait envoyé des  milliers de pétales de roses sur sa maison, à Saint-Tropez, depuis un hélicoptère. Il a laissé un ultime témoignage, que je trouve impressionnant : on y devine un homme observant le lent travail du déclin en lui, et anticipant la destruction de sa vaste capacité intellectuelle. Voici la lettre qu'il écrivit, avant de se tirer une balle dans la tête, dans son chalet, à Gstaad, en Suisse, où il résidait : « Ces derniers mois, je me suis aperçu, en lisant des revues médicale spécialisées, que j'étais atteint de la maladie d'A. Incurable. La mort est la seule issue. Pourtant ma capacité à raisonner logiquement n'est pas (encore) affectée. Je puis toujours penser, réfléchir. En revanche, ma mémoire se dégrade à vitesse grand V. Je suis de plus en plus souvent distrait. Et, en dépit de mon haut niveau d'éducation, ma capacité à m'exprimer dans toutes les langues que je parle couramment est très altérée, ce qui crée des décalages dans ma conversation. Cette menace sur mon intégrité intellectuelle est un critère absolu pour mettre un terme à ma vie.
Depuis toujours, j'ai affronté les plus grands défis. Celui-ci est le dernier. La perte de ma maîtrise intellectuelle me réduirait à un état inhumain, ce que je ne peux accepter. Telle est l'ultime manifestation de ma volonté. Je remercie mon épouse bien-aimée, mes compagnons, d'avoir enrichi mon existence, qui fut merveilleuse, de leur amour et de leur amitié profonde. »

Les 22 et 23 mai 2012, Sotheby's a dispersé la majeure partie de sa collection d'œuvres d'art, à Londres. L'ensemble de la vente a totalisé la somme de 51, 2 millions d'Euros.
Quelques prix : un paravent de Jean Dunand, artiste de la laque, très coté : 372 000 Euros ; un autoportrait par Andy  Wahrol, « Pink Fright Wig » (1986), 3, 7 millions ; une photographie de Brigitte Bardot, par Richard Avedon, datant de 1959, 179 000, et un portrait de la même, par Andy Warhol, de 1974, 3, 7 millions (ci dessous).

















Une sculpture « porno soft », nommée Table (1969), d'Allen Jones, fut acquise pour 1, 21 millions (ci-dessous).


















Mais le prix le plus inattendu fut sans doute celui auquel s'envola une photographie (un montage, au vrai) de Gunter Sachs lui-même. Certes, Sachs pratiquait la photographie, et connaissait bien cet exercice, mais je pense tout de même qu'il a été étonné, là où il se trouve aujourd'hui, par l'enchère finale de son œuvre, baptisée Ascot : 255 000 Euros ! Ascot est un fameux hippodrome, situé à quelques kilomètres du château de Windsor, près de Londres. Cette jeune femme qui se multiplie, et scrute à la jumelle les jockeys et leurs montures, forme un beau contraste de blanc et de chair : elle est une tribune à elle seule !

















On consultera également :
Tous les garçons s'appellent Patrick: Memorabile (en italien)