lundi 24 mars 2014

Je reste où je me plais

« Je ne conçois qu'une manière plus agréable que d'aller à cheval ; c'est d'aller à pied. On part à son moment, on s'arrête à sa volonté, on fait tant et si peu d'exercice qu'on veut. On observe tout le pays ; on se détourne à droite, à gauche ; on examine tout ce qui nous flatte ; on s'arrête à tous les points de vue. […] Partout où je me plais j'y reste. À l'instant que je m'ennuie, je m'en vais. Je ne dépend ni des chevaux ni du postillon. »
Jean-Jacques Rousseau, Émile, p 423 de l'édition des Œuvres complètes de J. J. Rousseau, citoyen de Genève, tome deuxième,  à Paris, chez A. Belin imprimeur-libraire, 1817

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3 commentaires:

Célestine ☆ a dit…

Le texte de Rousseau est d'une remarquable modernité.
Car il est des lieux, de nos jours, où, quand les chevaux ronronnent au point mort sous les capots des berlines, et que l'on a le moral embouteillé comme une sardine dans le vieux Port, l'on voit passer tout autour de soi de fiers et élégants bipèdes qui vont et viennent à leur volonté, et au final, arrivent au but bien plus vite!

Patrick Mandon a dit…

« et que l'on a le moral embouteillé comme une sardine dans le vieux Port »
Avait-on le « moral embouteillé » avant de monter dans la voiture, où l'embouteillage de ce même moral est-il la conséquence des embarras de la circulation ? J'aurai peut-être les éléments d'une réponse en rendant visite à votre blogue, que j'ai un peu délaissé ces derniers temps, comme beaucoup d'autres, alors qu'il m'a toujours réservé de délicieux moments d'écriture et de rêverie. Pour ma défense, je peux arguer de mes déplacements constants, qui font de moi un bohémien lecteur de Jean-Jacques.
Je vous salue, Célestine, et je souhaite, si nécessaire, le rétablissement d'une circulation fluide de votre moral.

Célestine ☆ a dit…

Vous n'avez point besoin d'arguer, je suis trop attachée à ma liberté pour ne pas la respecter infiniment chez les autres.Et je ne vous tiendrai jamais rigueur de délaisser mon blogue car je sais ce qu'il en est lorsque l'on a l'âme et le corps vagabonds.
Merci de vos bons vœux, il se trouve que ce soir, je me sens mieux.Car il est vrai que j'avais le moral bien embouteillé, avec au-dessus de ma tête de gros nuages noirs qui s'éloignent enfin.