dimanche 5 décembre 2010
La ville d'Ève
Muhammed IV, sultan du Maroc (1859-1873), rendu curieux par les récits que lui faisaient les voyageurs sur la France et sur sa capitale, dépêcha, en 1860, un jeune lettré, fort bien de sa personne, du nom de Idriss al' Amraoui.
La surprise de l'émissaire est totale, ses déconvenues nombreuses. Il s'émerveille de notre chemin de fer, de nombre de nos paysages, s'étonne de n'y voir nul campement de nomades, trouve les français très laids, à l'exception d'un habitant d'Auxerre «[…] jeune homme de belle apparence […], le cheveux et les yeux noirs ; sa physionomie respirait l'agrément et l'amabilité, et l'on eût dit un Arabe.». À Paris, sous la conduite des diplomates, il visite l'imprimerie et la bibliothèque nationales, quelques théâtres, les Invalides, et le château de Versailles.
Or, si le distingué émissaire du Sultan s'enflamme pour le progrès technique, il se navre de la condition des chevaux (maltraités par des cochers brutaux, capables de tuer leur bête tombée sur la chaussée à coups de bâton !), et, surtout, s'effraie du comportement des femmes, qui jouissent d'une liberté insupportable à ses yeux.
Le récit de son voyage en France a été publié pour la première fois en 1909, sous le titre, emprunté à un passage d'un livre fameux dans le monde arabe, écrit par l'égyptien Tahtâwi : Le paradis des femmes et l'enfer des chevaux
Photographie PM
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