vendredi 14 juin 2013
La comtesse aux mains nues…
Combien faut-il de générations pour parvenir à ce type féminin, qu'incarne ici la comtesse Hélène de Tascher ? Au fond, tout dépend de la personne. Il suffit parfois d'un peu d'attention d'un côté, de beaucoup de bonne volonté de l'autre, et l'on « obtient » cette apparence parfaite, cette élégance comme native, ce geste de la main qui soutient moins le bas du visage qu'il ne met en valeur sa délicate ossature. Mais avoir un usage plaisant de ses mains, cela aussi s'apprend.
Mes souvenirs d'enfance sont peuplés de quelques-unes de ces créatures, que la cruauté de l'existence semblait ignorer par déférence. Quand elle s'abattit sur elles, souvent, elles ne perdirent rien de leur allure, mais gagnèrent en mélancolie.
L'élégance aussi fluide, la construction de soi si également répartie, un si parfait ensemble ne sont pas strictement une injustice sociale, mais ils la représentent impeccablement. Pensons à la révolution française, qui envoya à la guillotine des femmes, que leur peau diaphane, leurs mains plus légères que la soie désignaient au sacrifice : leur seule apparence provoquait dans le peuple assemblé, en particulier chez les commères éructantes, une colère affreuse, un désir d'égalité dévoyé, c'est à dire, dans ce cas, une volonté d'éradication.
Illustration : portrait de la comtesse Hélène de Tascher, par Pàl Fried (1893-1976). Hongrois d'origine, doué d'un solide talent de crayon, il eut une belle carrière de portraitiste.
Et celle-ci, solide fille de fermiers américains, ne fut-elle pas comtesse, elle-aussi ?
LA COMTESSE AUX PIEDS NUS - 1955 - GENERIQUE... par generique-cinema
Et une version « rénovée » de l'immortel chef-d'œuvre :
Ava Gardner fut évoquée ici : La nuit 4, et encore ici : La nuit 5, mais aussi dans : La nuit 3, et encore à propos de Frankie from Hollywood
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