mardi 8 décembre 2009

Frankie from Hollywood

Vous aurez beau dire, vous aurez beau faire, s'il n'a pas inventé le genre crooner, il l'a «endiablé», il l'a encanaillé. Il en a fait une expression à sa mesure, taillée comme ses costumes sombres, impeccables, conformes à ses propres règles : la main le long du corps, le poignet doit être dégagé, à peine effleuré par la chemise ; 3 cm de chemise blanche apparents, le bas de la manche de la veste coupée en conséquence, revers étroit, pantalon à pinces (au moins deux). Tous les gars du rat pack (Sammy Davis, Jr., Dean Martin, Joey Bishop et Peter Lawford) les avaient adoptées.
Franck «The voice» Sinatra entraînait sa bande dans d'interminables nuits, peuplées de blondes peroxydées, saturées d'alcool et de fumée. Il était facilement bagarreur, le petit gars natif d'Hoboken, New Jersey, mais, malingre, étroit, il s'entourait de gardes du corps, toujours prêts à intervenir. C'est ainsi que le fils d'Alain Delon, Anthony, se vit, un soir, à Monte-Carlo, dans une boîte de nuit, ceinturé par des malabars à la mine patibulaire, puis entraîné à l'écart ; survint alors Sinatra : «Un conseil : tu ne t'approches plus de la princesse !». Il n'avait pas l'air de rigoler. La princesse se prénommait Stéphanie. Sa mère, Grâce de Monaco, avait attiré sur le rocher le tout Hollywood. Frankie veillait donc sur «la petite»…
En revanche, ses gros bras ne lui firent d'aucune utilité lorsque la somptueuse Ava Gardner, dont on dit qu'elle appréciait particulièrement un détail impressionnant de son anatomie, lui échappa. Ol' Blue Eyes connut le plus grand chagrin de sa vie : dépression, isolement, dégoût de tout. Sa cote baissait, ses disques ne se vendaient plus. Progressivement, il revint au premier plan et, à cinquante ans, il épousa même une jeunesse d'à peine 20 ans, la rouée Mia farrow. Leur union, scandaleuse aux yeux de beaucoup, ne dura pas trois étés. Il retrouva la faveur du public, vendit des millions de disques, se maria une troisième fois, avec la veuve de Groucho Marx, Barbara.
Il n'avait pas son pareil dans la prononciation de l'américain, dans l'attaque d'une chanson, dans la domination d'un grand orchestre. Il incarnait la perfection.





4 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh yeah, fly me to the moon Patrick, with unique Franckie's groove and russian subtitles, kaniétchno !

Patrick Mandon a dit…

Pas mécontent d'avoir placé l'interprétation de The good life par Tony Bennett, un crooner à l'ancienne, beaucoup moins connu, moins brillant, moins chaîne en or et blonde platine que notre Frankie «la mauvaise vie», mais doué d'une belle sensibilité (avec un éraillement dans la voix très «ritalo-hébraïque» du plus bel effet).

Tanya a dit…

Patrick! The most romantic blog award goes to you! I can't get enough of the love songs !
Visiting you is too much fun!
Privet to Nadia!

Patrick Mandon a dit…

Dear and lovely Tanya, Tous les garçons s'appellent Patrick is your residence in Paris.