lundi 24 décembre 2018

Un Noël d'autrefois

Mes compatriotes sont à ce point soumis, à ce point conformistes et intimidés, qu'ils n'osent plus proclamer « joyeux Noël ! » en public. Bien sûr, la radio et la télévision d'État, émettrices d'opinions normalisées, d'un commun accord tacite, se garderont bien de contrevenir aux règles non écrites de la doxa anti-chrétienne. Alors, on n'entend plus, répétée à l'envi, que la vaine formule « bonnes fêtes de fin d'année ! », neutre et typique de la conformité frileuse du nouveau vocabulaire (ainsi de « territoire », par exemple), qui veut rassembler les fêtes de la Nativité et celles du Nouvel An dans une stupide et vaine collection de réjouissances .
Quant à moi, je souhaite à toutes celles et à tous ceux qui passeront par ici ce soir, un joyeux, un heureux, un délicieux Noël. Je sais que ceux qui croient au Petit Jésus auront une raison de se réjouir de cette date (au reste fort approximative). Je n'oublie pas que je suis une très modeste partie de l'immense civilisation française, judéo-chrétienne, qui s'est construite avec Dieu et, parfois, contre lui.
Les autres traverseront ces événements en rentrant la tête dans les épaules. Après tout, ce n'est que l'affaire d'une nuit !
À tous, je dédie ces deux délicieux dessins, sans doute démodés, mais charmants, et, ce faisant, je pense tout particulièrement, avec un sourire narquois, à quelques déplaisantes figures du néo-féminisme…
























Note : chacun placera dans la hotte du Père Noël ce qui convient à la représentation de ses vœux. Mon Papa No préfère les dames, mais sa besace n'est nullement hétéronormée.
Je vous souhaite une douce et « hot » nuit.






lundi 3 décembre 2018

Les rendez-vous qui engendrent des larmes (lacrymogènes)


Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
(Arthur Rimbaud, extrait du Bateau Ivre, 1871)



A-t-on laissé faire cela ? C'est possible. Cela s'est déjà vu. La journée du 1er décembre restera dans les mémoires des parisiens : une journée, une soirée de désolation. Il ne manquait que les armes à feu. Sortiront-elles un jour prochain ? On a l'impression que certains le souhaitent.

Il reste que je n'ai jamais vu une rupture aussi rapide, aussi évidente, entre le peuple français et sa classe gouvernante, et le premier de ses représentants, le président de la République.
Le temps politique a connu une brutale métamorphose, tout se précipite, les mots ne savent plus s'opposer au réel en formation, il ne peuvent plus même tenter d'organiser le chaos. C'est une insurrection.
La plainte massive des Français est légitime : ils ne vivent plus décemment du fruit de leur travail. Le salaire moyen de ce peuple (et de beaucoup d'autres en Europe) ne couvre pas ses dépenses banales, celles de la simple nécessité ordinaire. Cela ne date pas d'aujourd'hui, mais cela jaillit aujourd'hui, à la manière d'une lave longtemps contenue.
M. Macron n'a pas produit cette situation, qui lui était bien antérieure, mais ses provocations verbales ont rapidement ouvert les yeux de la population modeste, qui l'avait choisi par lassitude de tous les autres.
Que faire ? Je l'ignore.
On a vu l'ineffable M. Hollande démontrer sa solidarité avec les gilets jaunes, Mme Royal également, qui paraît atteinte de troubles de la mémoire… M. Mélenchon et Mme Le Pen prétendent épouser la vague émeutière, laquelle, espèrent-t-ils, les portera au pouvoir. Dans ce cas, par exemple, M. Corbière et sa compagne, Mme Garrido, auront chacun un ministère. Promulgueront-ils une loi qui me contraindra à écouter religieusement leurs discours, leurs interventions, leurs justifications ? Imaginer ces deux époux envahissants, charnellement si prospères qu'on les imagine gavés de sucreries, m'imposer le spectacle de leurs satisfactions ministérielles m'est proprement insupportable.
La politique disparaît dans le brouillard chimique des grenades lacrymogènes. Les ombres  de quelques politiciens de second rang s'avancent et prétendent aux meilleurs emplois.