Denise Glaser, native du Pas-de-Calais, n'a jamais cessé d'être unique et indivisible. Elle traita avec une élégance inégalée cet art populaire qu'on appelle la chanson.
Mêlée au mouvement de Mai 68, à l'ORTF, elle prit une part active dans le combat pour l'émancipation des programmes de la tutelle morale et politique du gouvernement. Les petits soldats de De Gaulle, les zélés rectificateurs lui firent payer très cher son insolente rébellion et, sans doute, son allure, son élégance. Elle perdit son émission.
Mais la gauche, arrivée au pouvoir, ne se soucia pas plus d'elle. Je lui fis un jour toute sorte de compliments. Elle m'en remercia, mais demeura vague et sans espoir pour son éventuel retour.
Elle est morte dans l'indifférence totale des gens qui se pressaient à son micro, à l'exception, je crois, de Barbara et de Catherine Lara.
Dans cet entretien (émission Discorama), Gainsbourg a un mot qui, à l'époque, m'avait ravi : «J'ai retourné ma veste le jour où je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison». C'était à propos de son attitude à l'égard de la vague des Yéyés, qu'il avait commencé par mépriser, et pour laquelle il écrivait désormais des tubes, qui l'enrichirent considérablement. Denise Glaser savait faire parler les autres.
Je me souviens de Denise.
1 commentaire:
Discorama ... il existe une anthologie, en DVD, avec tous les grands, mais aussi de vraies surprises (Nino Ferrer, Dick Annegarn, etc.). Un vrai bonheur (rien que l'image, d'ailleurs, suffit à comprendre ce qu'on a perdu).
Enregistrer un commentaire