dimanche 24 décembre 2023
vendredi 1 décembre 2023
Projection
- Vous m'avez fait peur, qui êtes-vous ?
- Je ne suis personne, mais j'étais à quelqu'un.
- Mais encore…
- J'étais sa compagne silencieuse, d'une fidélité à toute épreuve.
- Une sorte d'esclave, voulez-vous dire ?
- Je lui étais soumise,certes.
- Pourquoi vous mettez-vous au féminin, vous semblez être un homme, votre voix est grave.
- J'appartenais à un homme, en effet. Je l'ai adopté dès qu'il est sorti des entrailles de sa mère, et je ne l'ai plus quitté, jusqu'à ce jour funeste où il m'a congédiée.
- Un valet ? Un homme de main ?
- Ni l'un ni l'autre.
- Écoutez, je ne comprends rien à votre affaire.
- Laissez-moi vous expliquer. J'étais une sorte de doublure, le tracé exact d'un homme, une forme animée, pleine et sombre.
- ?
- J'étais toujours présente, mais je n'apparaissais que sous certaines conditions.
- Quand il vous appelait ?
- Je ne dépendais pas de sa seule volonté, mais aussi de la lumière et de sa position par rapport à la source de cette lumière.
- Quoi ! Vous seriez…
- Je suis…
- Une ombre !
- Son ombre.
- Mais, je ne vois personne alentour ; une ombre n'existe que par la personne qu'elle projette.
- C'est aussi ce que je pensais.
- Allons-donc, vous êtes obligatoirement suscitée par qulqu'un. Mais… C'est vrai, il n'y a personne. Oh, il y a un truc derrière tout cela : ce que je vois est produit par un appareil dissimulé quelque part.
- Cherchez, vous ne trouverez rien. Je suis son ombre, vous dis-je. (à suivre)
Note : Notre ami René Claude, épatant genthilomme suisse qui possède un goût très sûr et gouverne le blog https://pour15minutesdamour.blogspot.com/ indispensable à la survie en milieu durablement hostile, m'a révélé l'existence de cette jeune femme, qui interprète ci-dessus le Concerto pour violon et orchestre de ludvig van …. Ce fut un choc adorable, une découverte dont je le remercie vivement (Voyez nos échanges dans les commentaires de l'article précédent).
Libellés :
Il est plus tard que je ne pense
mercredi 12 juillet 2023
Subjonctivité
-Ta beauté est atrocement mélancolique
-Ne me prends pas en photo !
-Comment veux-tu que je te prenne ?
-Je ne veux pas être prise !
-Tu ne dis pas toujours cela.
-Imbécile !
-Ton beau visage voilée de tristesse…
-Niaiserie ! Et cesse de tourner autour de moi avec ton téléphone portable !
-Je lis mes messages.
-Menteur ! Tu cherches à me photographier à mon insu.
-À te prendre par derrière en quelque sorte.
-Goujat !
-Te souviens-tu ?
-J'ai perdu la mémoire.
-J'avais mis mes pas dans les tiens.
-J'aurais dû marcher plus vite.
-Au contraire, tu as ralenti.
-Je ne comprenais pas ce que tu cherchais.
-Nous avions parlé toute la soirée.
-Tu ne m'avais pas semblé stupide.
-Je t'avais trouvée intelligente.
-Mais arrogant.
-Et mélancolique.
-Tu m'avais irritée.
-Tu m'avais séduit
-Je ne voulais rien.
-Dis plutôt que tu ne savais pas ce que tu voulais.
-Ce n'est pas vrai.
-Tu ne savais pas qui tu voulais.
-Ce n'est pas faux.
-Je te cherchais.
-Je me fuyais.
-Je t'ai trouvée.
-Je t'ai giflé.
-Tu m'a tendu tes lèvres.
-Pour me faire pardonner.
-Et je t'ai embrassée.
-Et je t'ai pardonné.
-Tu as caressé ma joue…
-Et ton cou.
-Avec suspicion !
-Je craignais que tu muasses.
-Tu me croyais serpent ?
-J'en étais tentée.
-Je n'espérais pas que tu te lassasses.
-C'est maintenant que je m'en lasse.
-Mais tu veux toujours que je t'enlace !
-Prends-moi donc dans tes bras.
-Bref, je t'ai suivie.
-Si j'avais su !
-Tu aurais pressé mon pas.
-Peut-être…
-Alors, comme au commencement…
-En amour, le début est toujours bien.
-Comme au commencement, disais-je…
-Donnons-nous une fin.
-J'ai bien trop d'appétit.
-J'ai grand faim moi aussi.
-Alors,comme au commencement…
-Ne dis rien, hâte-toi!
-Tu me vois haletant.
-Hâte-toi lentement.
-Et ton portrait ?
-Rends-moi floue.
-Tu me rends fou.
Un peu de beauté mélancolique et européenne en attendant les barbares :
samedi 8 avril 2023
Sex bond
-Il fait beau.
-Non, il fait froid.
-Il fait froid, mais il fait beau.
-Toujours à me contrarier.
-Le contraire de beau n'est pas froid.
-Tu es le contraire de beau.
-Tu me laisses froid.
-C'est du beau !
-Tu n'as jamais été une sex bomb.
-Tu fut toujours une sex tomb
-Tu aimais beaucoup descendre au tombeau.
-J'assistais à tes funérailles.
-Tu t'acquitais admirablement de la pompe funèbre…
-Tu deviens grossier.
-Tu n'es pas Hélène Fischer !
-Tu n'as rien de Tom Jones !
https://www.youtube.com/watch?v=-MZrgXR75Tk
Note : le mot bond signifie lien(s) en anglais.
-Non, il fait froid.
-Il fait froid, mais il fait beau.
-Toujours à me contrarier.
-Le contraire de beau n'est pas froid.
-Tu es le contraire de beau.
-Tu me laisses froid.
-C'est du beau !
-Tu n'as jamais été une sex bomb.
-Tu fut toujours une sex tomb
-Tu aimais beaucoup descendre au tombeau.
-J'assistais à tes funérailles.
-Tu t'acquitais admirablement de la pompe funèbre…
-Tu deviens grossier.
-Tu n'es pas Hélène Fischer !
-Tu n'as rien de Tom Jones !
https://www.youtube.com/watch?v=-MZrgXR75Tk
Note : le mot bond signifie lien(s) en anglais.
Libellés :
Les sentiments nous mènent une vie d'enfer
vendredi 17 février 2023
Considérations
-Tout bien considéré, je vaux la peine d'être reconsidéré.
-Tu vaux beaucoup moins que ce que tu veux.
-Je te veux.
-Tu ne me vaux pas.
-Je veux aller par tes monts et par tes vaux
-Mon relief n'est plus pour toi.
-Pour moi, tu es la seule.
-À mes yeux, tu es vain.
-Mais non, je suis seul !
-C'est si peu !
-Mais pas moins.
-Presque rien.
-Qu'y puis-je ?
-Tais-toi !
-Qui suis-je ?
-Même plus toi !
-Entends mon chagrin.
-Je ne m'en donnerai pa la peine.
-Je ne suis pas celui que tu crois
-Ma colère s'accroît.
-Quant à moi, je sens croître…
-Et moi, je serai crue : « Ta gueule ! ».
-Ah, mon désir s'accroît : j'aime ta crudité.
-Inutile, c'est cuit !
-Je réclame un peu de considération.
-Tu t'es trop déconsidéré.
-Tu me sidères !
-Si j'osais…
-Je t'en prie.
-Espèce de con sidéré !
Reconsider me, chanson de Margaret Lewis et Mira Smith, ici par trois interpètes remarquables, chacun à leur façon. Tantôt sur le mode blues/country, par Narvel Felts, superbe voix évoquant celle du jeune Elvis Presley, qui sonne aussi parfaitement « campagne » que rock; puis par Johnny Adams, qui lui donne une tonalité blues, avec cette chaleur « noire » irrésistible; enfin, par Dayna Kurtz, la plus étonnante, la plus émouvante (émotion accentuée par les images), très imprégnée de gospel, puissante, tendue : une sorte d'imploration.
Dayna Kurtz
Johnny Adams
Narvel Felts
-Tu vaux beaucoup moins que ce que tu veux.
-Je te veux.
-Tu ne me vaux pas.
-Je veux aller par tes monts et par tes vaux
-Mon relief n'est plus pour toi.
-Pour moi, tu es la seule.
-À mes yeux, tu es vain.
-Mais non, je suis seul !
-C'est si peu !
-Mais pas moins.
-Presque rien.
-Qu'y puis-je ?
-Tais-toi !
-Qui suis-je ?
-Même plus toi !
-Entends mon chagrin.
-Je ne m'en donnerai pa la peine.
-Je ne suis pas celui que tu crois
-Ma colère s'accroît.
-Quant à moi, je sens croître…
-Et moi, je serai crue : « Ta gueule ! ».
-Ah, mon désir s'accroît : j'aime ta crudité.
-Inutile, c'est cuit !
-Je réclame un peu de considération.
-Tu t'es trop déconsidéré.
-Tu me sidères !
-Si j'osais…
-Je t'en prie.
-Espèce de con sidéré !
Reconsider me, chanson de Margaret Lewis et Mira Smith, ici par trois interpètes remarquables, chacun à leur façon. Tantôt sur le mode blues/country, par Narvel Felts, superbe voix évoquant celle du jeune Elvis Presley, qui sonne aussi parfaitement « campagne » que rock; puis par Johnny Adams, qui lui donne une tonalité blues, avec cette chaleur « noire » irrésistible; enfin, par Dayna Kurtz, la plus étonnante, la plus émouvante (émotion accentuée par les images), très imprégnée de gospel, puissante, tendue : une sorte d'imploration.
Dayna Kurtz
Johnny Adams
Narvel Felts
dimanche 5 février 2023
2023, mes a(vœux) 6, suite et fin : La planète des pas et des compas
Longtemps, très longtemps après les faits dramatiques rapportés précédemment, une lueur surgit du fond des espaces infinis. Elle semblait produite par un énergie puissante, certes, mais son rayonnement, à mesure qu'on s'en approchait, n'engendrait nullement l'effroi que suscitait la moindre planète. Et, quand elle se révélait enfin, il se dégageait de sa rondeur comme de sa surface apaisée, une impression d'accueil aimable et la conviction qu'y prospérait une vie heureuse. Plus tard, on apprit qu'elle se nommait NAKUNŒILMAISKELOŒIL,et qu'elle se situait dans la galaxie de la Célestat. Son système était simple et réglait des combinaisons avantageuses. Elle tournait lentement, dans le sens exactement inverse à celui des aiguilles d'une montre raisonnable saisie par l'ivresse des profondeurs et ennivrée de romanée-conti (millésime 1949). Quatre femmes à la silhouette admirable animaient sa rotonde sans jamais se lasser. Quand l'une ou l'autre, ou les quatre ensemble souhaitaient prendre du repos ou du plaisir, elles interrompaient leur service. L'astre n'en subissait nulle modification, au contraire, il se faisait un devoir d'accomplir sa rotation adorablement aberrante, qui diffusait des ondes exquises.
Ainsi s'accomplissait la formule qu'on peut entendre dans le film de François Truffaut, L'homme qui aimait les femmes : « Les jambes des femmes sont des compas, qui arpentent le globe terrestre en tout sens, lui donnant son équilibre et son harmonie. ». Ainsi prend fin ce « cycle des planètes ».
Montage : PM
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Il est plus tard que je ne crois
samedi 4 février 2023
2023, mes a(vœux) 5 : ce qu'il advint non seulement de quelques-uns mais encore de tous les autres
Or, la mèche se consumait très lentement (voir 2023, mes (a)vœux, 3 : Une mèche errante). Elle provoqua l'explosion nucléaire (voir 2023, mes(a)vœux, 4 : testament) longtemps après que la Terre eut été chassée du système solaire. Son irrésistible dérive, l'abandon rapide par sa population de ses us et coutumes mais encore de ses techniques, l'oubli des sciences, et les principes de haine et de vengeance que diffusait une secte, baptisée La Terre Insoumise (LTI), commandée par un vieillard furieux et grossier, tout favorisa le règne du chaos.
On vit alors prospérer des créatures féroces, qui vivaient sous les seules lois de la prédation permanente. Organisées en tribus, et plus souvent encore en bandes que des rivalités plaçaient sous l'autorité menacée de rustres toujours plus violents, elles étaient incapables d'imaginer une autre organisation que celle du désordre et du crime. C'est ainsi que la Terre était devenue le théâtre permanent de l'horreur, tandis qu'elle s'enfonçait, avant de disparaître, dans la pénombre infinie du cosmos.
Montage, PM : L'ange pleureur, de Nicolas Basset (1600-1659), ici détouré d'après une photographie trouvée dans le remaquable site https://ckenb.blogspot.com/2020/07/cherubs-and-baby-jesus.html. Cette œuvre de 1628 fait partie d'un ensemble baroque dénommé Tombeau du chanoine Guilain Lucas et de ses neveux Guillin (avec deux l) Lucas et Honoré Gabriel Brunel, situé dans la cathédrale d'Amiens. L''image centrale est détourée (toutes mes excuses pour ce sacrilège !) d'une partie du retable dit du Jugement dernier, La Tentation de Saint-Antoine,œuvre admirable de Jan Sanders van Hemessen, dans l'église Saint-Jacques, à Anvers.
Libellés :
Il est plus tard que je ne crois
mercredi 25 janvier 2023
2023, mes(a)vœux, 4 : testament.
Finalement, la mèche (voir 2023, mes (a))vœux,3 : Une mèche errante) se consuma jusqu'à atteindre la bombe, et ce fut l'explosion. Sous l'effet de la déflagration primaire la chaleur devint si intense qu'elle provoqua la fusion du tritum et du deutérium. L'énergie de cette bombe hydrogène d'un diamètre de 6371, 008 km relègua toutes les collisions antérieures entre des objets célestes et d'estimables planètes au rang de pétarades foraines. Il se fit un événement si considérable que le système solaire en fut durablement affecté : l'orbite de milliers d'étoiles devint erratique, elles vacillèrent et s'effondrèrent sur elles-mêmes. Des ouragans s'engouffrèrent dans la voie lactée : son long cortège d'étoiles, superbement décrit par Gallilée, s'en trouva fracassé. Leur pulvérisation disparut dans le trou noir, en son centre. Un squelette, évacué à la hâte par un commando de spectres depuis une tour d'Elseneur, sur le rivage de la Baltique, suspendu à un parachute, rédigeait les mémoires de la terre, de ses peuples, de ses paysages, de son orgueil. C'en était fini des plaines immenses, des rivières, des cascades, c'en était fini des splendeurs toujours recommencées. Et c'en était fini des calamités, des névroses, effacées en une fraction de seconde et dans un jet de lumière. Un ange pleurait cette perte irréversible : avec le macchabée qui en faisait la chronique, il se souvenait de la terre. Son chagrin sincère semblait résoudre et prolonger tout à la fois l'énigme éternelle que posait l'union de la beauté idéale, d'origine divine mais produite par les hommes, et du chaos, à la fois nécessaire et redoutable :C'est ainsi qu'un jour, par hasard,nous nous rappelons tant de choses, tant de visages, mais il n'y a plus personne pour se souvenir de nous, et nous sommes encore vivants. (Angelo Rinaldi, La Dernière fête de l'Empire).
Montage photographique PM : Photographies de l'espace diverses et recomposées pour en faire une seule. Le squelette représenté au bout de son parachute est de Jacques Gamelin (1738-1803) : il s'agit d'une planche du Nouveau Traité d'Ostéologie et de Myologie (1779). L'ange pleureur, de Nicolas Basset (1600-1659), ici détouré d'après une photographie trouvée dans le remaquable site https://ckenb.blogspot.com/2020/07/cherubs-and-baby-jesus.html. Cette œuvre de 1628 fait partie d'un ensemble baroque dénommé Tombeau du chanoine Guilain Lucas et de ses neveux Guillin (avec deux l) Lucas et Honoré Gabriel Brunel, situé dans la cathédrale d'Amiens.
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Il est plus tard que je ne crois
jeudi 12 janvier 2023
2023, mes (a)vœux, 3 : Une mèche errante
Les planètes, lassées, effrayées par le comportement de la Terre, la chassèrent du système solaire.
Elle est désormais un globe à la dérive, errant dans la galaxie de la Voie lactée, menacé d'exploser, cherchant un nouveau satellite qui consentirait à l'accueillir dans sa ronde gravitationnelle.
Survivra-t-elle à 2023 ?
Illustration : squelette au sablier extrait d'une gravure ancienne d'après Filippo Napoletano -Filippo Teodoro di Liagno, vers 1587-1629- (voir 2023, mes (a)vœux): vendre la mèche), images de la galaxie et vue de la terre, montage P.M,
Illustration : squelette au sablier extrait d'une gravure ancienne d'après Filippo Napoletano -Filippo Teodoro di Liagno, vers 1587-1629- (voir 2023, mes (a)vœux): vendre la mèche), images de la galaxie et vue de la terre, montage P.M,
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Il est plus tard que je ne crois
mardi 10 janvier 2023
lundi 9 janvier 2023
2023, mes (a)vœux, 1 : vendre la mèche
Illustration : montage P.M (gravure ancienne d'après Filippo Napoletano (Filippo Teodoro di Liagno, vers 1587-1629) et image de la terre.
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