Oui, sulpicien ; mais qu'on ne se méprenne pas, je n'entends pas, en usant de ce mot, que l'art de Christophe est conventionnel, mais que sa « convention » est outrée adorablement. Il enfle son sentiment, et, dans ce mouvement, s'enfle aussi l'orchestration proprement symphonique. Son chromo est magnifique, des larmes de cristal pur pourraient bien se former à l'exact point lacrymal. Alors, de mon missel profane s'échappe et choit une image impie.
Ah, au creux de ma paume a jailli ma douleur !
Je suis un cri en croix, un ange de pâleur,
Ce que je vois est flou, et même mes stigmates,
Ainsi paraît le monde à tous les astigmates
Entendez mon tourment, apaisez mon chagrin,
Je paie ma vie du sang que je perds de mes reins,
Ils se moquent de moi et me mettent au supplice,
Mais je serai vaillant, je me nomme Sulpice !
(Ce poème criant de vérité est d'un auteur parisien de la fin du XIXe siècle, mort par inadvertance, en sortant, nu, par l'escalier de service d'un immeuble cossu du XVIIe arrondissement de Paris. Comme il a voulu demeurer anonyme, je respecte sa (dernière) volonté).
2 commentaires:
Que d'émotion ! Merci de cette découverte.
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