dimanche 17 février 2019

L'odeur des rues

À propos d'un philosophe, l'un des plus ardents défenseurs de la culture française, commentateur inspiré de Charles Péguy, conspué hier par des éléments de la populace hargneuse et définitivement dangereuse, ceci :



Apparaissent, parmi d'autres, dans l'extrait ci-dessus d'un film, remarquable, de Daniel Costelle et Isabelle Clarke, deux hommes, Romain Gary et Jean-Louis Crémieux-Brilhac. Ils ont couru tous les risques pour sauver le France entre 1940 et 1945. Ils étaient juifs.

Et encore cette réponse, inspirée, d'un humoriste irrésistible, et, ici, dramatiquement cinglant :



Conclusion : Ingrid Caven, Die Srassen stinken (Les Rues puent)




Note : Je ne crois pas que Finkielkraut portera plainte : il tient compte de la situation paradoxale dans laquelle il s'est trouvé, hier : il a plutôt soutenu le mouvement de protestation des gilets jaunes, or il fut injurié par quelques-uns issus de ce même mouvement. Je pense que sa seule idée consistera à identifier l'origine politique de ces voyous.
 L'autre paradoxe réside dans ce fait : il n'est nullement un soutien inconditionnel de la politique israélienne.
Qui sont ses insulteurs ?

Sur Ingrid Caven, voyez La femme du Pigall"s     Le goût de la rengaine et des cabarets     C'était hier…

10 commentaires:

Nuagesneuf a dit…

Merci de cet article.
Je n'ajoute rien, je ne sais plus rien.

Patrick Mandon a dit…

Pour ma part, j'attends les résultats de l'enquête. Elle nous apprendra certainement des choses sur les personnages, qui se trouvent à l'origine de ce déplorable événement. La teneur des propos proférés, leur nature -en tous les cas pour nombre d'entre eux- peuvent donner une piste. J'ai une idée, je la garde pour moi, l'avenir me justifiera ou me contredira …

Patrick Mandon a dit…

J'ajoute ceci : la société française est économiquement malade. Sa classe moyenne, en ruine, ne tient plus sa position. Une classe centrale, assez nombreuse, forme une masse erratique, privée de moyens matériels et d'espoir. Mais, le fait majeur, c'est que le mouvement des gilets jaunes, qui s'est constitué sur sa ruine sociale, morale et politique, est peut-être prise en main, pour partie, par des forces organisées, très inquiétantes.

Anonyme a dit…

superbe Patrick!, toujours les «maux» justes, amitié, JDDL.

Patrick Mandon a dit…

Cher JDDL, grande joie de te retrouver. Je garde un excellent souvenir de ta personne et de ta personnalité, même si elles étaient (et sont encore) numériques. Vois-tu, sur cet épisode redoutable, qui eut le trottoir parisien pour décor, je conserve, pour le moment, une réserve prudente, en attendant de plus amples informations. J'ai entendu ici et là, par exemple de la bouche d'un ineffable « psy » pour stations périphériques et de moyenne montagne, d'effarantes interprétations qui tendent à incriminer « l'éternel antisémitisme » de la France malodorante, évidemment pétainiste, « surévidemment » catholique et, bien évidemment rance. Demain, le parti socialiste, débris flottant de la flotte hollandaise brisée sur sa propre médiocrité, tentera de faire croire qu'il peut encore aller à pied de la Bastille à la Nation. Comme à son habitude, il agitera le drapeau « antifasciste » des imbéciles contemporains.

Anonyme a dit…

Heureux de parler avec toi Patrick, même si le virtuelle commence à me les briser, un peu, beaucoup, sinon, que dire de plus, violence et bêtise crasse, toujours les mêmes maux, et la mémoire courte, très courte de certains qui mélange tout, je crois, énormément d'ignorance et d'inculture, de vide surtout, pourtant je viens du milieu populaire, en HLM, comme beaucoup, usant et fatiguant de constater toujours cette haine, cette bêtise, je crois beaucoup de pauvreté au sens moral du terme, difficile, elle est partout et je l'entend tous les jours, mais bon, je fais mon boulot au théâtre et dans les quartiers populaire avec les jeunes pour essayer d'ouvrir les yeux, et quelques fois c'est assez effrayant, on ne le dira jamais assez, éducation et culture, culture et éducation, il n'y a que cela de vital, pour s'extirper de la laideur et la pauvreté!.

PS. Fait pas trop attention aux fautes d'orthographes, je me reveil, il est 5h/25, et comme on dit, je suis du peuple «d'en bas», sens aucune connotation péjorative, il en va de soit, amitié Patrick.JDDL

Patrick Mandon a dit…

Merci infiniment Jean-de-la-Lune (alias JDLL) de ton témoignage. Je sais que, par ton métier (le théâtre, le spectacle) tu es confronté aux graves difficultés morales et culturelles de ce pays, et depuis de nombreuses années. Quelque chose s'est produit, la société française est déchirée, sa classe moyenne, sa classe populaire, sa paysannerie n'ont plus ce sentiment d'appartenance à un ensemble cohérent et prometteur. Il faut aussi considérer le soulèvement des gilets jaunes en le plaçant dans cette perspective de « no futur ». Mais il y a autre chose : l'« affaire » Finkielkraut mettra peut-être en évidence un péril majeur, ou, tout au moins, une menace que les circonstances auront révélée aux yeux de tous.

Anonyme a dit…



Bonjour Patrick, Toujours les mêmes maux, et les mêmes boucs émissaires?, violence et haines, j'ai dû mal à comprendre tout cela, et l'histoire qui se répète toujours et toujours.

Sinon, hier soir, j'ai visionné une émission, 28 minutes (ARTE), sur les dérives antidémocratiques, avec comme invité Sami Frey et une vision très claire sur des textes de Samuel Beckett sur l'ultime élégance, pas mal et instructif.

mais bon, faudrait peut-être un jour, stoper toutes ces chaines TV, qui nous servent de la nourriture avariée à longueurs d'années comme culture, à nous, les pauvres des classes populaires, et la société libérale n'encourage pas trop cela, y a du boulot encore!......

Sinon le texte de Samuel Beckett.

«La supériorité de la vie intérieure sur la vie extérieure», tout est dit dans cette phrase.

Bonne journée Patrick, amitié.

R. Claude a dit…

Bonjour Patrick,

Dans une tonalité générale proche du film de Costelle, j'ai revu récemment la série "Français si vous saviez" réalisée par Alain de Sédouy et André Harris. Au début des années 70, de nombreux acteurs politiques et militaires des deux guerres mondiales étaient encore vivants. Les trois épisodes offrent au spectateur fasciné une formidable galerie de personnages qui ont fait (et défait) la France durant la première moitié du XXe siècle.
Fiche du film : https://www.unifrance.org/film/5525/francais-si-vous-saviez
Très cordialement

Patrick Mandon a dit…

Cher René Claude, votre référence est parfaite ! Bien sûr, les temps ni les faits ne sont comparables à ce que nous vivons, mais l'élément permanent, c'est évidemment ce pays qui n'a pu être imaginé que par Dieu, et « amélioré » par ces individus que le monde déteste et enviait il y a peu de temps encore, les Français (aidés dans leur tâche par les meilleurs des étrangers). J'ai vu "Français si vous saviez" au cinéma, alors qu'il était destiné à la télévision, vers 1972-1973. La France était encore en ébullition. J'étais très jeune, alors. Je me souviens du malaise qui m'avait pris et m'accompagna longtemps après cette projection. En particulier, l'effondrement du pays, la défaite, la stupeur du peuple… J'étais l'héritier de tout cela. Je refusai d'abord cette héritage, puis je l'acceptai. La France n'était pas divisible, il fallait tout prendre ou tout laisser. Vous m'avez donné l'envie et l'idée de me procurer cet ensemble de témoignages d'une grande force (les déclarations du colonel Argoud, en particulier, sont remarquables). Le général de Gaulle a tout assumé, mais il ne pouvait et ne voulait réduire ce pays incroyable à ses fautes et à ses crimes. Nous en reparlerons sans doute, cher ami suisse.