vendredi 7 janvier 2011

Loin de Paris 2














































André Kertész, on l'imagine en ton gris sur fond gris, d'un gris souris, d'un gris Paris, quand Paris était gris, la plus infinie des nuances, celle qui balance entre le noir et le blanc, celle qui chasse le naturel et revient au galop dès que la mélancolie la hèle…
André Kertész a saisi des vivants sur le vif, et l'on dirait qu'ils ne sont pas tout à fait là, qu'ils sont à leur place mais qu'ils en occuperont une autre avec la même légitimité mystérieuse.
Après avoir longtemps hanté les rues de Paris, mais alors en vrai fantôme, en homme invisible à l'œil nu, mais discernant avec son appareil ce que nul n'aurait alors cru voir, il se rend à New York, où il demeure, lorsque la Seconde guerre mondiale éclate. De nationalité américaine à partir de 1944, il ne retrouvera pas vraiment le bonheur du photographe, qu'il avait connu à Paris, alors capitale des rêves, plus bruyante et énervée qu'une ruche.

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