vendredi 25 octobre 2013

La stratégie de l'araignée



















Cette robe date de 1925. Elle n'est pas signée. Quelle belle idée que d'habiller le corps de la femme d'une manière de toile d'araignée, dont l'origine se situe autour du nombril ! Le nombril des femmes… C'est bien dans cette région du monde que tout se passe. Une femme ainsi vêtue étend sa toile, guettant la proie aventureuse, qui viendra se perdre dans ses rets. 
Robe en mousseline de soie, brodée de perles transparentes comme la rosée du matin, qui s'attarde sur les brins de l'herbe. Veuve noire : c'est le nom d'une redoutable espèce d'araignée. Voyez le rideau de perles qui termine ce beau vêtement : une cascade de sang pâle… 

Et puis encore ceci, sur la stratégie de l'araignée, chez Balzac : 

« Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position. Vous êtes une unité de ce nombre-là. Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement du combat. Il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu'il n'y a pas cinquante mille bonnes places. Savez-vous comment on fait son chemin ici ? par l'éclat du génie ou par l'adresse de la corruption. Il faut entrer dans cette masse d'hommes comme un boulet de canon, ou s'y glisser comme une peste. L'honnêteté ne sert à rien. ».
Vautrin à Eugène de Rastignac, pension Vauquer, dans Le Père Goriot

Et puis Madame GrèsCocoméragesAu bal en CristòbalLes dames dans la vitrineLe tremblant des vitrinesVitrinesThe fair lady

3 commentaires:

R. Claude a dit…

Hier à l'heure de la pause, j'ai fait un tour aux puces de Genève. J'ai trouvé chez un bouquiniste un charmant petit livre intitulé "Paris 1925" aux éditions Delpire (1957). La sélection iconographique est élégante et le texte du romancier Armand Lanoux rend hommage aux merveilleux artistes et artisans d'art qui emballèrent les femmes durant les 20's à Paris.

Patrick Mandon a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Patrick Mandon a dit…

« […] aux merveilleux artistes et artisans d'art qui emballèrent les femmes durant les 20's à Paris. ».
Ces artistes et artisans continuent, René Claude, mais dans des conditions matérielles qui font d'eux, à quelques rares exceptions près, une sorte de lumpen-proletariat du luxe. Il faudra ue nous parlions de cela un jour prochain.