vendredi 31 juillet 2009

Si l'on se séparait ?















Voici un grand classique de la chanson française,
Les feuilles mortes, que les américains connaissent sous le titre Autumn leaves. Elle vient d'être enregistrée par un garçon d'hier, jeune comme l'énergie du désespoir : Iggy Pop. Je l'ai entendue, il y a peu, un matin ; une heure après, je l'écoutais en boucle. Chose curieuse : Iggy souhaitait d'abord la chanter en anglais, mais le prix demandé par les différents ayants-droit était exorbitant. Il nous la donna donc en français. Vous la trouverez peut-être crépusculaire, mais son thème n'évoque pas une partie de plaisir, et Iggy n'est pas toujours d'une humeur de gai luron. Excellent arrangement et très bons musiciens.
Note : encore tout en muscles, l'Iggy, souple et mince comme un chat de gouttière !



Et pour vous complaire, figurant sur le même album, Préliminaires : I want to go to the beach.

22 commentaires:

Eureka a dit…

Drôle de titre. Serait-ce parce que vous partez en vacances ?

Quelle voix, quel bel homme et quelle belle chute de rein à la fin du 2nd morceau.

Ces deux morceaux devraient tourner en boucle sur toutes les radios.

Emilie a dit…

Une chanson pour faire pleurer et serrer les coeurs..

"Et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis"...On entend le sanglot de la mer et cette vague qui lentement vient noyer l'âme de mélancolie ..

Patrick Mandon a dit…

Eureka signale, avec raison, «la belle chute de rein» d'Iggy. Voyez aussi ce mouvement, ici seulement amorcé, de reptation verticale lancé depuis le bassin, qui n'appartient qu'à lui. Je suis très satisfait que le Pop revienne ; on le disait, une fois de plus, au bout du rouleau, déchu, ruiné. Il a certes éprouvé quelque difficulté à produire son dernier disque, mais il l'a tout de même achevé. Le résultat est à la mesure de son très singulier talent. Parmi les admirations de L'Iguane, figure Franck Sinatra. Or, nous savions, au moins depuis la bande originale du film d'Emir Kusturica, Arizona dream, que sa voix grave possédait la puissance d'évocation, la modulation des grands crooners. Et, précisément, dans son dernier opus, Préliminaires, (dont l'illustration de couverture est de Marjane Satrapi) il se découvre totalement, décline son identité de charmeur étrange, sans espoir mais non sans grâce.
Oui Émilie, il y a bien de la mélancolie dans cette chanson : les pas des amants sont effacés et leurs statues de sel ont fondu sous les embruns. Mais ils peuvent se faire ce simple aveu : «Certes, ce fut une illusion, nous étions sans doute ailleurs, mais, pour vivre ces moments inoubliables, nous avons délégué le meilleur parmi les fantômes qui nous hantent l'un et l'autre». La chanson des amants est une ritournelle facile, dont l'air entêtant ne nous quitte jamais…

Emilie a dit…

Ainsi, l'amour n'existe que le temps d'une illusion, celle d'une rencontre d'ombres, dans un ailleurs qu'on croit tenir, mais qui s'enfuit un jour, fatalement ?

C'est bien pour cela qu'on écrit tant de chansons d'amour, souvenirs de la perte de l'inaccessible étoile...

Patrick Mandon a dit…

Oui, et c'est encore une chose admirable que cet élan qui pousse deux êtres menacés par l'oubli, la souffrance et la mort, à mêler leurs souffles et leurs fantaisies. C'est une chose impressionnante que ces moments arrachés au règne de la douleur. Que cherche-t-on, au vrai, chez l'autre ; un éclat de vie, une petite perle d'humanité désirable, un éblouissement trompeur, qui nous distraira un bref instant de notre inquiétude fondamentale ? Je l'ignore. Après tout, je ne suis pas philosophe !

Eureka a dit…

Mais nous ne sommes pas toutes des Eurydice, il y a des histoires d'amour qui deviennent pérennes. C'est vrai que les plus chansons d'amour sont souvent elles écrites au moment des ruptures (Ne me quitte pas, par exemple). Mais n'existe-t-il pas d'autres ?

Patrick Mandon a dit…

Eureka, il y a, en effet, des liens éternels entre deux êtres. L'amour qui les unit se métamorphose et les change tous deux.
La séparation est un moment de l"amour, la rupture, un instant de l'éternité douloureuse, qui mobilise d'étranges ressources : jusqu'à espérer, et à recevoir, un renfort de l'imagination. La fin des choses préexisterait-elle en nous ? Alors, ce curieux sentiment peut-il être, au fond, assez aimable pour animer une «féerie» du malheur, afin de nous le rendre supportable ?
Il importe, dans toutes ces choses, que nous demeurions conscient des apparences.
Pour vous, Eureka, cet extrait, tant de fois cité, répété, lu, mais toujours admirable :

»Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu'on te fera de ces récits hideux qui t'ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ”»
Alfred de Musset (1810-1857), On ne Badine pas avec l’Amour, Acte II, scène 5, Perdican à Camille

Emilie a dit…

là, tout de suite, comme chanson d'amour-plénitude, je pense à Aznavour : Toi et moi

http://www.youtube.com/watch?v=HyDZgu5ZtNo

Il y en a d'autres, Ferrat "ma môme",par exemple...

Patrick Mandon a dit…

«que nous demeurions conscientS»

Emilie a dit…

Magnifique Musset ! Il faut dire que George Sand alias Aurore Dupin n'était pas de tout repos !

Patrick Mandon a dit…

Musset a beaucoup mieux parlé du sentiment amoureux que la femme Sand, qui ne l'a jamais éprouvé. La Dupin fut une «bonne copine», généreuse et sensible (voyez sa correspondance avec Flaubert). D'ailleurs, chère et irremplaçable Émilie, il y a bien de la femme Sand en vous. Une Dupin plus brûlante et moins dupe encore…

Eureka a dit…

Le problème avec la rupture c'est que l'on sait ce qu'on perd mais on ne sait ce que l'on va trouver après.
J'avais un ami d'enfance dont j'étais éperduement amoureuse, nous nous sommes quittés un soir de 1995 à cause d'un désaccord sur le résultat de la présidentielle. Nous ne nous sommes jamais revus depuis. J'ai fait ma vie, j'ai un mari une fille mais quelque part, il est encore autour de moi. Je sens comme un manque. Si je le revoyais aujoud'hui, je ne sais pas ce qu'il se passerait. Cette histoire d'Amour m'a fait beaucoup écrire. Il ne se passe pas trois jours sans que je pense à lui.
Que dois-je en déduire ?

Patrick Mandon a dit…

Chère Eureka, je n'en déduirais rien, mais j'émettrais un vœu : pour le bonheur de votre famille, fasse le ciel que vous ne le retrouviez jamais !

Eureka a dit…

Cher Patrick,

Effectivement ! Cela serait mieux

Emilie a dit…

Eureka, Patrick fait entendre la voix de la raison et de la sagesse.

Mais on peut dire aussi que bien souvent nous idéalisons les absents, parce qu'ils sont absents, parce qu'on croit qu'avec eux on n'est pas allé au bout de l'histoire, qu'elle n'était pas terminée et qu'il restait un bout de chemin ou l'éternité..! Alors on rêve...que ce serait mieux avec celui qu'on a perdu .

Mais, parfois, mais pas toujours, la solution pour en guérir, consiste à le revoir, se mettre un peu en danger et le savoir, en éprouver le doux frisson avec le tremblement de l'émotion, avant de se rendre compte qu'il n'était qu'une chimère, que celle que l'on est aujourd'hui n'est plus celle qui l'aimait hier, qu'on a été le jouet d'une illusion, parce qu'on se trouve toujours mille raisons d'être insatisfait et de croire qu'ailleurs, c'est forcément mieux..

"Any where out of the world
(N'importe où hors du monde)


Cette vie est un hôpital où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Celui-ci voudrait souffrir en face du poële, et celui-là croit qu'il guérirait à côté de la fenêtre.

Il me semble que je serais toujours bien là où je ne suis pas, et cette question de déménagement en est une que je discute sans cesse avec mon âme.

«Dis-moi, mon âme, pauvre âme refroidie, que penserais-tu d'aller d'habiter Lisbonne? Il doit y faire chaud, et tu t'y ragaillardirais comme un lézard. Cette ville est au bord de l'eau; on dit qu'elle est bâtie en marbre, et que le peuple y a une telle haine du végétal, qu'il arrache tous les arbres. Voilà un paysage selon ton goût; un paysage fait avec la lumière et le minéral, et le liquide pour les réfléchir!»

Mon âme ne répond pas.

«Puisque tu aimes tant le repos, avec le spectacle du mouvement, veux-tu venir habiter la Hollande, cette terre béatifiante? Peut-être te divertiras-tu dans cette contrée dont tu as souvent admiré l'image dans les musées. Que penserais-tu de Rotterdam, toi qui aimes les forêts de mâts, et les navires amarrés au pied des maisons?»

Mon âme reste muette.

«Batavia te sourirait peut-être davantage? Nous y trouverions d'ailleurs l'esprit de l'Europe marié à la beauté tropicale.»

Pas un mot. -- Mon âme serait-elle morte?

En es-tu donc venue à ce point d'engourdissement que tu ne te plaises que dans ton mal? S'il en est ainsi, fuyons vers les pays qui sont les analogies de la Mort. -- Je tiens notre affaire, pauvre âme! Nous ferons nos malles pour Tornéo. Allons plus loin encore, à l'extrême bout de la Baltique; encore plus loin de la vie, si c'est possible; installons-nous au pôle. Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre, et les lentes alternatives de la lumière et de la nuit suppriment la variété et augmentent la monotonie, cette moitié du néant. Là, nous pourrons prendre de longs bains de ténèbres, cependant que, pour nous divertir, les aurores boréales nous enverront de temps en temps leurs gerbes roses, comme des reflets d'un feu d'artifice de l'Enfer!»

Enfin, mon âme fait explosion, et sagement elle me crie: «N'importe où! n'importe où! pourvu que ce soit hors de ce monde!» "

Baudelaire, Spleen de Paris

Patrick Mandon a dit…

Eureka, Émilie a appelé Baudelaire en renfort de sa démonstration. C'est fort bien. Elle entend aussi par ma voix celles de la raison et de la sagesse. Je suis bien aise que cette aimable dame distingue chez moi ces deux modestes qualités ! J'en suis bien aise, mais je me passerais volontiers de les posséder, ou plutôt de les laisser s'exprimer, car elles m'encombrent !
Pour ce qui concerne votre propos, votre jolie confidence, Eureka, j'en appellerais volontiers à Montaigne. On sait qu'il fut comme foudroyé par la mort prématurée de son ami La Boétie. Jamais il ne guérit de son chagrin. Jusqu'à son propre décès, Montaigne conserva le souvenir meurtri de son si proche ami. Ces deux êtres s'étaient trouvés. Amitié ? Amour ? La plus étroite combinaison de deux esprits, assurément.


«[…] Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant: «Parce que c’était lui, parce que c’était moi.»

«Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j’en puis dire particulièrement, je ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous entendions l’un de l’autre, qui faisaient en notre affection plus d’effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel; nous nous embrassions par nos noms. Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l’un à l’autre. Il écrivit une satyre latine excellente, qui est publiée, par laquelle il excuse et explique la précipitation de notre intelligence, si promptement parvenue à sa perfection. Ayant si peu à durer, et ayant si tard commencé (car nous étions tous deux hommes faits, et lui de quelques années de plus), elle n’avait point à perdre de temps et à se régler au patron des amitiés molles et régulières, auxquelles il faut tant de précautions de longue et préalable conversation. Celle-ci n’a point d’autre idée que d’elle-même, et ne se peut rapporter qu’à soi. Ce n’est pas une spéciale considération, ni deux, ni trois, ni quatre, ni mille: c’est je ne sais quelle quintessence de tout ce mélange, qui, ayant saisi toute ma volonté, l’amena se plonger et se perdre dans la sienne; qui, ayant saisi toute sa volonté, l’amena se plonger et se perdre en la mienne, d’une faim, d’une concurrence pareille. Je dis perdre, à la vérité, ne nous réservant rien qui nous fût propre, ni qui fût ou sien, ou mien.»
Montaigne, Essais, livre Ier, chapitre XXVII.

Emilie a dit…

Merci Patrick de nous rappeler ce texte magnifique.Je l'avais découvert en classe de troisième, il m'avait fait aimer Montaigne et son esprit "à sauts et à gambades", sa profondeur en même temps que sa légèreté. Cette analyse de l'amitié, qui est aussi celle de l'amour, m'avait fait pleurer, parce que je pressentais, malgré mes 14 ans, que toute la vie, notre désir d'absolu, notre quête de l'âme soeur, toutes les amours seraient expliqués et fondés par cette phrase : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi". Qu'il y aurait des rencontres fatales, des élans, des passions que ni la raison, ni la sagesse ne saurait étouffer. Ensuite, vint Pascal, toujours en 3ème "Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas ". Enfin l'étude de Phèdre, de Racine, me fit basculer définitivement du côté de la passion, et Racine l'emporta sur Corneille :

"Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler.
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D'un sang qu'elle poursuit tourments inévitables."

Oui mais, maintenant, finalement, que conseiller à Eureka ?

Patrick Mandon a dit…

Émilie, les êtres se trouvent et se perdent, s'ignorent, se frôlent, s'étreignent, se prennent et se déprennent.
Je suis une ombre parmi toutes les autres, ni plus opaque, ni moins égarée dans la ronde ouverte des fantômes qui me ressemblent.
Eureka me touche infiniment. Elle parvient au terme d'un voyage, elle veut autre chose, elle presse le pas. Elle laisse derrière elle un cortège aimable, elle croit apercevoir à l'horizon des silhouettes qui peuplent sa mémoire.
La vie est une course brève ; nous nous affolons sous une lumière intense, dont nous espérons retrouver la source quand nous nous en éloignons toujours.
Je souhaite vivement qu'Eureka n'oublie pas le chemin qui mène à Tous les garçons s'appellent Patrick…

Eureka a dit…

@PM et Emilie : merci. Que vous dire de plus ? Non, je ne suis pas prête d'oublier le chemin pour venir ici. Je l'ai d'ailleurs mis dans mes favoris tant à la maison qu'au bureau.
Cette histoire remonte très loin dans mon enfance (la 1ère fois que je l'ai vu j'avais 7 ans. Nous nous sommes perdus de vue plusieurs fois, et lorsque nous nous retrouvions on reprenait la discussion là où l'on avait laissée. Nous étions à la fois, frère et soeur, amant et maitresse, parfois tout simplement et uniquement ami. C'est un peu pour tout ça que je redoute (et secrétement espère) que nos chemins se recroisent à nouveau. Il n'y a rien à dire de plus. C'est simplement la VIE. Si cela doit, cela se fera, si cela ne doit pas, cela ne fera pas. C'est aussi simple que cela je crois.
PS : je suis très touchée par vos textes et m'en vais les relire à nouveau.

MLF a dit…

Bonjour

Dire l'amour ou le vivre, voilà une question embarrassante.

Majnûn a choisi de le dire.
La création verbale prend le dessus sur la passion elle même.

On m'interdit sa vue, on veut me faire un crime.

D'aller où elle vit? J'aurais toujours les rimes.

On veut le priver de sa seule confidente, celle qui peut entendre sa passion.

Il y a lui(Majnun), elle(Layla) et tous les autres.
Entre eux le discours amoureux.

Seul discours, celui de la séparation, qu'il adresse aux autres surtout.
Il raconte ce nous, ce couple, ce dialogue des amants.

Il veut partager avec tous, ces échanges entre lui et Layla.
Il veut que tous en soient des témoins.

Puis le vent qui efface les pas de Leyla dans le désert.
Et il s'adresse au vent aussi:

Va t'en souffler, ô vent, par la-bas, apprends-moi

Si le camp n'est plus qu'une trace perdue...

Je pense au vent chargé de parfums des lavandes
Et qui passe là-haut; au Najd soufflera t-il?

Layla me reste au coeur, et ma voix renouvelle

Cette plainte qui passe aux fentes du roseau...

Mes os n'ont plus de chair: tu les as dépouillés

Et laissés nus, dans la nuit froide, au grand soleil.

les voici, évidés de leur moelle, pareils

A quelques roseaux creux où le vent vient siffler.

Majnûn.

Emilie a dit…

C'est très joli, MLF !... ou plutôt M ou L ou F ?


Encore de la lecture pour Eureka :

"J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ?

J’ai tant rêvé de toi que mes bras habitués, en étreignant ton ombre, à se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-être.

Et que, devant l’apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, je deviendrais une ombre sans doute.

Ô balances sentimentales.

J’ai tant rêvé de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposéà toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venus.

J’ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, couché avec ton fantôme qu’il ne me reste plus peut-être, et pourtant, qu’à être fantôme parmi les fantômes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promène et se promènera allégrement sur le cadran solaire de ta vie."
Robert Desnos

Eureka a dit…

Beaudelaire, Musset, Desnos. Comment vous remerciez tous les deux. Même le texte de MLF peut coller à cette histoire.
Je pars en vacances dans 3 heures environ, sans ordinateur ni adsl ni wifi. Je vous promets de penser à vous et de revenir dès le 1er septembre.
Non, je n'oublierais le chemin pour venir ici.
Si vos vacances commencent, je vous les souhaite ensoleilées, pleines de rencontres et de découvertes.