lundi 1 février 2010

La vie music hall 2

On connaît mal Jean-Jacques Debout (voir dans ce blog l'article Un jeune homme d'autrefois). Il est de ces individus qui n'auraient pas exprimé leur riche personnalité sans la scène. Il n'a besoin que d'un piano, d'une feuille de papier, d'un crayon, pour composer des chansons tendres. Venu très tôt au métier de la scène, il a écrit pour tous les «copains», et il a connu tout le monde, de Marlène Diétrich à Jacques Mesrine (un ami d'enfance). Une belle complicité l'unissait à Barbara, femme complexe, parfois imprévisible. Elle avait écrit le beau texte suivant : C'est trop tard pour verser des larmes, Maintenant qu'ils ne sont plus là, Trop tard, retenez vos larmes, Trop tard, ils ne les verront pas, Car c'est du temps de leur vivant, Qu'il faut aimer ceux que l'on aime, Car c'est du temps de leur vivant, Qu'il faut donner à ceux qu'on aime, Ils sont couchés dessous la terre, Dans leurs maisons froides et nues, Où n'entrera plus la lumière, Où plus rien ne pénètre plus, Que feront-ils de tant de fleurs, Maintenant qu'ils ne sont plus là, Que feront-ils de tant de fleurs, De tant de fleurs à la fois ? Alliez-vous leur porter des roses, Du temps qu'ils étaient encore là, Alliez-vous leur porter des roses, Ils auraient préféré, je crois, Que vous sachiez dire je t'aime, Que vous leur disiez plus souvent, Ils auraient voulu qu'on les aime, Du temps, du temps de leur vivant, Les voilà comme des statues, Dans le froid jardin du silence, Où les oiseaux ne chantent plus, Où plus rien n'a plus d'importance, Plus jamais ne verront la mer, Plus jamais le soir qui se penche, Les grandes forêts en hiver, L'automne rousse dans les branches, Mais nous n'avons que des regrets, Mais nous n'avons que des remords, Mais ils ne le sauront jamais, Ils n'entendent plus, c'est trop tard, Trop tard, trop tard... (C'est trop tard, Barbara, Editions Breton) Mais la musique ne «venait» pas. Jean-Jacques se mit au piano et, ensemble, ils composèrent une mélodie charmante. Voici trois interprétations de «C'est trop tard». La première, par Hervé Villard, qui, lui aussi, connaissait et aimait la «Longue dame Brune» ; la deuxième, par Jean-Jacques Debout, qui s'accompagne au piano ; enfin, par Barbara. Un autre jour, je vous raconterai dans quelles conditions Mesrine convia à sa table Barbara, par l'intermédiaire de Jean-Jacques Debout.

2 commentaires:

Corinne a dit…

Il est vrai que souvent dans la vie il y a des décalages, des rencontres qui surviennent ou trop tôt, ou trop tard. En tout cas ici ils se sont trouvés juste à l'heure, une belle rencontre que cette chanson. De Jean-Jacques Debout, je me souvenais surtout de "Redeviens Virginie", il est un éternel jeune homme. Et il n'est pas si tard puisque vous l'êtes aussi !

Tanya a dit…

Merci Patrick, amazing taste in music
in your blog! Soo great to be able to drop by from the USA and enjoy it!
Hello to lovely Corinne aussi!