samedi 11 septembre 2010

J'aimais déjà les étrangères…

Ce n'est certes pas ici que j'évoquerai le sarkozyste “problème des roms”. En revanche, je dirai, une fois de plus, la grâce violente des Tziganes. Il y eut un temps où un journaliste, Joseph Kessel -excusez du peu !- présentait des artistes venus de la lointaine Russie, authentique Tziganes, artistes incomparables. Ils enchantaient les soirées parisiennes, dans les rares cabarets russes qui valaient la peine d'être fréquentés. Jef les fit monter sur la scène de l'Olympia, où ils reçurent un triomphe. La voix de Valia m'avait bouleversé ; j'étais encore un petit garçon, mais j'aimais déjà les étrangères… Kessel est mort depuis longtemps. À présent, nous avons des journalistes retraités, qui digèrent difficilement ; pour cette raison, ils prennent leur bile pour un mode de raisonnement et d'information !
(Pour d'autres chansons tziganes, voir ici, , ici)

Note : Teresa Dimitrievitch, fille de Valia et par conséquent nièce d’Aliocha, tenait naguère une sorte de restaurant, rue de la Jonquière, un coin un peu reculé de l'élégant XVIIe arrondissement de Paris, sans charme, mais essentiel à mes yeux, comme tous les lieux d'initiation. C'est en effet dans la piscine dite alors de la Jonquière que j'appris à nager. L'établissement de Teresa donnait sur la steppe, où s'enfuyaient les voleurs de poules…

Note encore : on oublie que, dans la vieille Russie, les Tziganes jouaient un rôle capital dans le divertissement. Ils tenaient les meilleurs cabarets de Moscou et de Saint-Petersbourg, et les plus habiles parmi leurs musiciens se faisaient payer des fortunes pour aller égayer, à domicile, les soirées des aristocrates. Ils s'installèrent à Paris, après la Révolution ; la diaspora russe et les parisiens en général s'amusaient follement à Raspoutine, décoré, je crois, par Erté. Voilà une éternité que je n'y suis pas allé. Il est certain que l'ambiance n'est plus la même.

Ne sois pas fâché, ne sois pas jaloux , Valia Dimitrievitch et Volodia Poliakof


6 commentaires:

Emilie a dit…

Et moi j'aime ces éternels sanglots étouffés au fond de la gorge !

Patrick Mandon a dit…

Mais ma cousine, Valia n'étouffe pas ses sanglots, elle les profère, elle les proclame, elle les module : sa soufflerie sanglotante produit la plus belle mélodie de chagrin que je connaisse.

Anonyme a dit…

Vous aimiez déjà les étrangères... Il me semble qu'elles vous le rendaient bien...

Tamara a dit…

Écoutez donc Sonia Dimitrievitch, et Maroussia, toutes deux de la même famille que Valia. Perso, je les préfère de loin.

Tamara a dit…

https://www.youtube.com/watch?v=2I1L-2oFQd0

Patrick Mandon a dit…

Tamara, je vous remercie de votre suggestion par cet article : http://touslesgaronssappellentpatrick.blogspot.fr/2016/05/un-blues-qui-se-perd-dans-le-vent-des.html
http://touslesgaronssappellentpatrick.blogspot.fr/