samedi 20 novembre 2010

Melville, nuit noire

Melville avait une conception très graphique de ses personnages, et voulait absolument que les comédiens qu'il avait choisis, se conformassent à sa vision. Ainsi, Delon dans Le cercle rouge et dans Le Samouraï, subit-il une métamorphose, qui tend à le faire paraître presque minéral. En l'obligeant à une exceptionnelle économie d'apparence, Melville mêle Delon à son univers, le fond entièrement dans la création qu'il organise.
On dit aussi qu'il se montrait parfois glaçant avec l'un ou l'autre. Pendant quelques jours, il ne s'adressa pas directement à Lino Ventura, qu'il avait pourtant choisi pour incarner le héros de L'armée des ombres. Il se tournait vers son assistant ; «Dites à M. Ventura qu'il se place ici ! ».

2 commentaires:

Pierre a dit…

Cette scène est peut-être la seule concession de Melville à un passage obligé du cinema de serie noire: Le morceau de bravoure.
Ne boudons pas notre plaisir, Paul Meurisse y est grandiose.

http://www.dailymotion.com/video/x2y5yc_le-deuxieme-souffle_shortfilms

Patrick Mandon a dit…

Grandiose, c'est le mot, Pierre ! J'ai vu le film douze fois au moins. Je le reverrai sans me lasser.