dimanche 5 septembre 2010

Serge en automne

1961, Gainsbourg travaille encore dans la haute couture. Les universitaires diraient qu'il se produit dans La chanson de Prévert une mise en abîme : une chanson dans la chanson. On notera l'élégance du personnage, son beau visage en lame, impeccable, et la voix puissante et grave. Il y a du crooner nonchalant des bords de Seine chez cet homme.

15 commentaires:

Emilie a dit…

"Les amours mortes n'en finissent pas de mourir"...

Je ne sais que dire sinon que j'adore Gainsbourg, ses chansons, son charme et sa "beauté de laid"...

Quel festival, mon cousin !

Patrick Mandon a dit…

Ma belle cousine est revenue ! Je la croyais perdue pour toujours, cachant derrière ses lunettes noires le chagrin de ses jours. Aurait-elle enfin balayé, sur le seuil de sa porte, le petit tas de ses amours mortes ?

Emilie a dit…

Mais oui, mon cousin préféré ! "La mer efface sur le sable les pas des amants désunis"...On tourne la page, on ferme ce livre, en espérant, gourmande, que le prochain saura nous surprendre et nous faire battre le coeur !

Patrick Mandon a dit…

À propos de surprendre, je redis le mot de M. Littré, de retour chez lui plus tôt que d'habitude, et trouvant sa femme au lit avec un homme :
-Vous m'étonnez, monsieur !
-Non madame, c'est moi qui suis étonné, vous, vous êtes surprise !

Emilie a dit…

C'est vrai qu'il y a toutes sortes de manières d'être surprise (ou étonnée) au lit !!!!

Patrick Mandon a dit…

Que diable peuvent bien faire au lit des amants dans le but de se surprendre ? Avez-vous, sur le sujet, des lumières qui pourraient "guider nos pas”(et nos mains) ?
Je vous ai connue, naguère encore, très estimée cousine, d'une pudibonderie telle, que je suis quelque peu désarçonné (!) par votre récent langage. Quoi ! ces longues soirées au coin du feu, à filer la laine ou occupée à quelque tricot destiné à un pauvre de votre paroisse, ont-elles fini par vous lasser ? Je vous avais bien dit que cette torpeur à laquelle vous soumettiez vos sens, pourtant aiguisés, loin de les émousser, leur donnerait une vigueur neuve. Quand on contraint un puissant ressort, il se détend avec violence sitôt qu'on le relâche.
Et comment va votre étalon ?

Emilie a dit…

Eh bien, tant mieux, mon cher cousin, si le ressort s'est à la fin distendu !
Lassée du missel et du chapelet,fatiguée de l'abbé et de ses contritions, les mains ankylosées par ces milliers de kilomètres d' écharpes (mes phalanges en sont tout enflammées),je me suis détournée de servir Dieu et la paroisse, pour m'adonner à des contentements moins spirituels. Vous en serez encore surpris,mais je n'en éprouve nulle honte ! L'abbé me fait la leçon, me dit que je vis dans le péché, mais s'il continue à me morigéner ainsi, je le congédierai purement et simplement !

JMT a dit…

6/9/10
Bonjour Patrick,
Je vous remercie vivement de votre réponse sur mon blog nuageneuf, que je découvre ce matin, suite à votre billet qui m'enthousiasma sur Causeur.
Ce week-end, -hasard (?) - je me régalai à la lecture de La Russie, histoire d'un désir...

Et ce matin, cherchant à vous joindre pour vous répondre, je découvre votre site et donc les articles sur Gainsbourg.
Depuis soixante ans, Touquettois d'adoption, je n'ai jamais oublié un drôle de type qui jouait des standard du jazz américain sur un piano droit noir, juché sur une petite estrade sur le trottoir, en face du restaurant Flavio. SUR LE TROTTOIR. Les promeneurs et passants continuaient de passer et de se promener en faisant leur bruit, lui jouait de la musique d'ascenseur - si vous voyez ce que je veux dire - . J'avais 8/9ans, je me cachais derrière un arbre de l'avenue du Verger pour l'écouter et l'observer. Chaque été, il revenait. On était en 49 ou 50...
Très cordialement,
Jean-Michel Théaux

Anonyme a dit…

Chère Emilie, quel plaisir de vous revoir ! Comment vont ces têtes blondes fort rebelles dont vous vous étiez chargée naguère pour complaire à l'abbé ? Avez-vous mis en pratique le conseil que je vous donnais et qui fait merveille chez moi... le knout ? Appliqué délicatement, il a réduit les plus rétifs. Vous pouvez aussi en faire tâter d'autres plus consentants. Mais vous savez cela mieux que moi.

Patrick Mandon a dit…

La roumaine au knout a encore frappé ! Que répondra la niçoise au rouet ?

Patrick Mandon a dit…

Qu'on me permette d'accueillir Jean-Michel Théaux, croisé chez Causeur. Il tient un blog de grande qualité, où ma cousine, par exemple, nourrie des grands classiques français, se trouvera comme chez elle.
À propos de ma cousine, Émilie, nous sommes bien aise d'apprendre qu'elle a mis fin à sa longue période de veuvage. Heureux son prochain amant, qui la trouvera fiévreuse, abandonnée, vêtue d'une soie légère… Cependant, il lui faudra une santé d'athlète, car la belle, sevrée de caresses, va lui révéler un tempérament proprement vésuvien…

Emilie a dit…

Bonjour, ma chère Nadia, c'est un plaisir pour moi aussi que de vous retrouver. Figurez-vous que cette année ne sera pas knout:j'ai décidé de faire dans la zénitude, car le mal qui ronge l'Educ. Nat est irréversible. Cette nouvelle décontraction pédagogique me permettra donc, comme le dit mon impayable cousin, de m'enfiévrer ailleurs !

Je suis passée sur le blog de JMT. Je l'aime beaucoup et j'y ai trouvé ce poème d'Eluard que j'adore. Merci, cousin !


Elle se penche sur moi

Le cœur ignorant

Pour voir si je l’aime

Elle a confiance elle oublie

Sous les nuages de ses paupières

Sa tête s’endort dans mes mains

Où sommes-nous

Ensemble inséparables

Vivant vivants

Vivant vivante

Et ma tête roule en ses rêves.

Emilie a dit…

Cousin, j'ai lu votre commentaire chez JMT, vous y parlez de JM Tenberg qui a ravi mon enfance et qui m'a fait aimer lire et dire la poésie. Mais sur le blog, je ne le trouve pas.

Emilie a dit…

J'ai trouvé, c'était avec le poème de CH. Cros,le hareng saur, bien sûr !

Anonyme a dit…

Si la zenitude vous conduit jusque chez les garçons, vive la zénitude ! Un peu de knout, néanmoins... Il entretient l'amitié et les principes. Je vous en garde un en réserve, j'en ai toute une collection.