Elle étonna, puis elle déçut. Environnée d'abord de souffre, suscitant une curiosité avide, elle lassa si vite qu'elle passa du statut d'idole fulgurante à la terrible condition de poupée moquée, vilipendée.
Je tombai immédiatement sous son charme fabriqué, je devins son dévot stupide. Consentant à sa beauté de silicone léger, je me sentis parcouru de la volupté d'être laid ; son étrange perfection, loin de m'effrayer, me remplit de la torpeur, de l'alanguissement des adorateurs hébétés.
La fabrique de la beauté ne me choque pas, si l'être ainsi remanié, retouché, démontre plus avantageusement encore que dans son enveloppe naturelle sa force d'envoûtement.
Je contemple comme un voleur sa chair exposée, mal vêtue, son obscène chevauchée en compagnie de gras buveurs de bière, ses postures de soumission heureuse, et j'entends, tard dans la nuit, sa voix de cabaret post-nucléaire.
Elle commence son long et murmuré prologue par ces mots :
« Ma vie traversait un hiver ; les hommes que je croisais sur ma route étaient mes seuls étés. Le soir, je m'endormais sur des visions de moi-même, dansant, chantant et pleurant avec eux. Trois années passèrent ainsi d'une grande dérive, qui semblait ne jamais avoir de fin. Le souvenir de ces hommes fut la seule chose qui m'a soutenu, et ils constituèrent mes vrais, mes seuls instants de bonheur. J'étais alors une chanteuse sans grand succès, qui avait rêvé naguère de devenir poète, mais qui, à la suite de circonstances malheureuses, avait vu son rêve brisé, éparpillé en un million d'étoiles dans le ciel […] »
On ira donc contempler L'atroce beauté d'Alice, et encore Fin de féerie, Obsessed by Auermann -5-
Obsessed by Auermann -4-, Dans l'ordre du désir, J'aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes…, J'aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes… (2), J'aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes… (3), J'aimais les femmes atroces dans les quartiers énormes (4), Nico, une allemande dans la Factory, Vue de dos, On prend la route, Roucoudouleur, La femme du Pigall"s, C'était hier…
6 commentaires:
Une très agréable et troublante découverte !
Merci cher Patrick.
Bonsoir, et merci pour cette jolie réclame que vous nous faites; nous allons avoir un afflux de jeunes copéistes en quête d'aventure, vodka, diamants et tigre blanc. Vivement 2017 et les dividendes. Bien à vous.
Idm : l'article de Boughezala est vraiment bien écrit, et plein d'une vraie compréhension du travail de Thierry. Quant au tigre blanc… Au fait, avez-vous déjà entendu le feulement du tigre de Sibérie, dans la nature ? À Stockholm, j'ai frémi au récit de l'approche de cet animal, par un grand ornithologue (oui, on peut chercher un oiseau et tomber sur un tigre !).
Non, mais l'espèce est menacée. Récemment un "ami" de Vladivostok m'a assuré que sa société de sécurité (sic) s'occuperait de leur protection si le Global-qque chose à Bruxelles voulait bien mettre la main à la poche. Le dossier est prêt, je l'ai vu, manque un contact au Global-machin. Entrez dans la partie, rdv est pris à Sébastopol en mars prochain.
Pour approcher la charmante Lana, voici ce que j'ai trouvé pour vous:
http://www.leboncoin.fr/billetterie/410884346.htm?ca=12_s
Bonne fin d'année!
Ah, merci Anne ! Las ! je n'irai pas, car je serai absent de Paris. En outre, je serais peut être déçu de sa présence sur une scène : j'aime sa sophistication numérisée, son absence en quelque sorte.
Vos apparitions ici se faisant de plus plus rares, je m'inquiétais un peu ; me voilà rassuré ! Joyeux No ël à vous, Anne, même si vous en croyez ni au Petit Jésus, ni au Père No ël !
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