vendredi 25 février 2011

Une bible et des fusils

Il s'appelait Osty, de son nom de famille, Jean de son prénom ; natif de Lozère, en 1920, il était le neveu du fameux chanoine Osty, inlassable lecteur et traducteur de la Bible. Il n'avait pas vingt ans quand, en 1939, il s'engagea volontairement, et partit combattre sur le front. En 1942, il passa par l'Espagne pour rejoindre les Forces françaises libres, à Londres. Son courage, sa détermination dans la guerre contre les nazis lui valurent nombre de décorations, dont il ne faisait jamais état.
Après la guerre, il entra comme grand reporteur au quotidien Paris-Presse, et à l'hebdomadaire, alors passionnant et prestigieux, Paris Match ; c'est ainsi qu'il « couvrit » les conflits majeurs, partout sur la planète, jusqu'en Corée, où il fut sérieusement blessé. Après avoir obtenu le prix Albert Londres, il se consacra à l'écriture de romans, évidemment inspirés de ses "barouds”, qui, tous, connurent un immense succès. On y trouvera de fortes réflexions sur la tactique et sur la stratégie, sur l'état d'esprit des hommes “nés pour la guerre”, sans avenir, sans illusion.
Au physique, Lartéguy dégageait une impression de puissance "intelligente”, qui lui venait à la fois de ses larges épaules et de son regard clair, ironique et attentionné. En outre, ses traits le faisaient ressembler un peu à Pierre Drieu la Rochelle.

Il aimait la paix, la sérénité des paysages vastes, mais il ne dormait que d'un œil, comme tous les personnages combattants. Pour lui, pour nous tous, pour ceux qui vivent, pour ceux qui agonisent, ce moment de paix musicale, avec commentaires et extraits, filmé au cours de l'interprétation, indispensable, du Requiem de Gabriel Fauré (Accentus, Naïve éditions), dirigée par Laurence Equilbey.


4 commentaires:

JMT a dit…

Mise en lumière édifiante d'un inconnu, le neveu. Un biais tout en sensibilité pour exprimer une grande douleur présente face aux drames atroces d'une actualité insupportable.

Vincent Deyveaux a dit…

Bravo Patrick,la Corée lui inspira les Mercenaires, le plus sombre de la série, j'ai trouvé, où, faux paradoxe, on trouve parmi ses héros d'anciens miliciens.

Jérôme Leroy a dit…

Tu m'apprends sa mort, cher Patrick. Je me souviens d'avoir vibré, adolescent, à la lecture des Centurions et j'ignorais sa parenté avec Osty. J'ai bien l'impression qu'il est aussi l'auteur d'un roman de SF, un space-opera qui m'avait bien plus à l'époque.
Une brève chez Causeur?
Tibi

j.d.l.l a dit…

Bonjour Patrick, et merci pour ton commentaire sur mon blog, pas eu trop le temps de te répondre, sinon pour Laurence Equilbey, j'ai travaillez avec elle la saison dernière au théâtre, bon, j'suis pas assez calé pour parler de cet musique, mais c'était assez impressionnent d'entendre cela, sa me fait pensé à des chants liturgique et surtout joué dans les églises, le son y est formidable pour les chœurs et les musiciens, amitié Patrick